mardi, 19 janvier 2016
Faire pièce
Au château de Belœil, aucun risque de se surclasser, ni de s'en casser.
Un festival de glaïeuls sans véritable parfum, cohortes lourdes qui passent devant les superbes tapisseries sans paraître les voir. Eaux boueuses, gris plus que verdâtres, de la grande pièce d'eau dont je crois me rappeler qu'il y régnait une sorte de quasi imperceptible flot mouvant. (Pas de bouillon pourtant, cela eût été pour une autre fois, dans une autre dimension, après Sedan.)
La scène où des gueux bourrés à la moelle plantent un précaire mât de cocagne, des grenades éclatées peintes par Oudry, un Voltaire qui n'en était pas un et un Louis XVI qui ne pouvait se ressembler, des putti de granit rongés par la mousse regardaient qui vers le large d'une pièce d'eau comme à Ostende, et qui vers l'arrière, façade arrière du château où le vent donnait le la de cette semaine.
Parfum, qui rime avec fin chez Fersen — pourtant, ce n'est pas possible.
Les glaïeuls n'embaumaient rien ; d'ailleurs, je m'en avise, sot et infoutu d'y retenir goutte, en fleurs, c'étaient des amaryllis.
(Comme chez Paul West.)
Belœil, pourtant : il faudra creuser ça. Pas comme on écarquille un œil, ou comme on écale un œuf, pas comme on épouse une consœur. Pas pour l'œil, pour le mot. Pour les deux points du tréma —— tes baisers sont pointus comme l'accent aigu. Et moi je m'en bats l'œil.
22:48 Publié dans Artois, à moi | Lien permanent | Commentaires (0)
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