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samedi, 06 mai 2006

Encore trois quarts d'heure avant...

[Jets du jeudi]

 

    Huit heures du soir.

Encore trois quarts d'heure avant Tours ! Ce train qui s'arrête dix minutes à Orléans, puis dans de nombreuses gares, est bien long, tout de même, après une si longue journée. Ecrire encore, les mains tachées d'encre. (Le titre du (décevant) recueil posthume de Robert Pinget est Taches d'encre.*) Les mains sales d'encre, écrire encore**. Depuis l'arrêt à Orléans, justement, et l'échange des locomotives, je suis assis dans le sens inverse de la marche. Ecrire et lire sont, du coup, des tâches plus éprouvantes [[[des occupations susceptibles de provoquer des maux de tête]]]. J'ai délacé mes chaussures. Je ne vous épargne rien***. Il est beaucoup question de chaussures et de lunettes, de pieds et d'yeux, dans les textes les plus populaires connus de Beckett.

 

* [[[Je recopie ces encres dans le carnet, ce soir, vendredi, en écoutant (c'est vraiment un hasard) Comme le buvard boit l'encre, de Gérard Manset.]]]

** [[[Note astérisquée écrite le jour même, au bas de la feuille et maintenant déjà publiée (Tu retrouves, avec la plume...).]]]

*** [[[Le plus bref des récits du Marchand d'oublies (et le plus faible, de très loin) narre la métamorphose d'Olympe en épargneul.]]]

15:25 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

vendredi, 05 mai 2006

Vignettes du vendredi, 3

    Les deux livres reçus au courrier, aujourd'hui, sont la traduction de Wittgenstein's Mistress, par Martin Winckler (une édition originale parfaitement neuve, de l'époque où les livres de P.O.L. avaient des couvertures glacées, et parfois illustrées (ici une photo de John Foley qui n'est pas sans rapport avec la photographie de la couverture de l'édition américaine de Dalkey Archive : rivage, perte de vue mais pas de silhouette au loin)), car c'était veut lire, dans mon sillage, ce roman, une fois achevé Docteur Pasavento, et, achetée sur eBay, une édition originale mais un peu usée du Marchand d'oublies de Jacques Almira, un auteur dont le nom m'était familier mais dont je n'ai rien lu, et que j'ai acquise car le titre m'a mis en mémoire une très belle strophe d'Aragon*, qui, d'ailleurs, n'est pas absente du bref récit éponyme qui ouvre le livre.

L'exemplaire du Marchand d'oublies, que j'ai eu pour une bouchée de pain (c'est-à-dire, port compris, pour le prix de cinq baguettes bien cuites), arbore aussi une dédicace de l'auteur (pour D.M., en souhaitant lui faire plaisir). J'ai réduit, par discrétion, le nom à ses initiales, mais c'est le genre de dédicaces qui, émouvantes, emballent la machine à hypothèses : le dédicataire est-il mort ? n'avait-il plus de "plaisir" (en admettant qu'il en ait jamais eu) ? au vu de l'écho entre la dédicace et le thème du récit éponyme, ne s'agit-il pas de la dédicace standard offerte à tout lecteur ? ou, au contraire, l'auteur et ce D.M. étaient-ils proches ? intimes ?

 

*

Rien n'est plus à la même place

Et l'eau des fontaines Wallace

Pleure après le marchand d'oublies

Qui criait Le plaisir, mesdames !

Quand les pianos faisaient des gammes

Dans les salons à panoplies.

 

15:20 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (2)

mardi, 02 mai 2006

Mer Rouge de la Brenne

    À Ingrandes, dans la Brenne, où se trouve un très joli château, il y a un Musée Henry de Monfreid, et j'ai appris, à cette occasion, que l'aventurier s'y était retiré pour les vingt-cinq dernières années de sa vie. La proximité de l'Etang de la Mer Rouge, baptisé ainsi en l'honneur d'un chevalier revenu des Croisades, Amaury de Senegaud, m'avait paru, dès que je vis le panneau annonçant le Musée, trop curieuse pour être une pure coïncidence : de fait, il semblerait que Monfreid ait été sensible à cette bizarrerie toponymique.

"C'est toute la Brenne qui m'a remonté le moral." (Renaud Camus. Rannoch Moor, Fayard, 2006, p.300)

 

L'Etang de la Mer Rouge est magnifique. Tandis que nous nous promenions sur ses bords, admirant un couple de grèbes castagneux puis une foulque isolée et très nerveuse, je fredonnais à part moi les premières strophes de La Mer Rouge, la chanson de Manset ("Mon pauvre Henry, mon vieil Alfred / Mon pauvre Henry de Monfreid"), qui fut l'une des premières que je connus (en 1990).

Où sont les secrets de la Brenne ?

17:40 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (4)

lundi, 01 mai 2006

Confins du monde

    Joris Verdin reprend du galon. Je m'en ressers une rasade, avec ta permission. Hein ?

Dans la nuit de samedi à dimanche, dormant fort peu, saisi d'insomnie dans cet hôtel, très confortable pourtant, de Saint-Savin, j'ai écrit au moins trois ou quatre pages (dans ma tête, dans le lit) du texte que j'imagine, en hommage à Wittgenstein's Mistress.

Pour une fois, la lettrine est un J, mais j'ai attendu quelques mots (six, à peine) avant d'écrire je.

Il serait temps de l'écrire, ce texte. Le style inimitable de Wittgenstein's Mistress n'est pas inimitable. Il est toujours question de fin du monde (Verdin, Malevil, Markson, Obok).

15:05 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE