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vendredi, 03 janvier 2020

8–Hantaï–Clavecin [1]

 

    Volets ouverts enfin, pourtant neuf heures vingt, maison encore sans bruit, maisonnée endormie, même grisaille grise que les jours précédents, l’année commence sous ces auspices gris, ces déboires d’une grisaille sans partage. Décrire les troènes. Non. Décrire le prunier couvert de lierre, déplumé de ses feuilles. Non. Décrire la tourterelle qui trottine sur la terrasse grise. Non. Tout cela ennuie, n’enlève rien aux images cauchemardesques qui ne cessent de peupler les heures de veille. Humeur sombre, tonalité obscure des jours gris. Quand écrire ni décrire n’a plus de sens, de direction, et on écrit quand même impuissant à subir seul cette grisaille, jusqu’à la minute, qui ne change rien au fond, où le soleil apparaît entre les cheminées par-dessus les tuiles, offre un fond de ciel jaune pâle aux dernières feuilles du cerisier.

 

[1] Texte écrit pendant les 3’44’’ de la sonate, sauf la première phrase, qui avait été ébauchée lors d’une première écoute flottante de Hantaï. Interruption par le lever de C*, justement. La minute où le soleil apparaît, c’est 9 h 37, quelques instants après. Après la fin des 3’44’’, juste retranché un ou deux mots brefs et 2 virgules (qui facilitaient pourtant la compréhension), astuce trop habituelle pour « descendre » au nombre de signes requis, ici 29 au carré donc.

(Cette note a été aussi rédigée pendant 3’44’’, troisième écoute de cette même sonate dans cette même interprétation captée par une chaîne de télévision espagnole, trouvée sur la chaîne YouTube Felices Cantus.)

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