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jeudi, 29 juin 2006

Sous le cerisier

    Sous le cerisier. Après une journée épuisante, une longue nuit car je ne tenais plus debout dès neuf heures du soir, une matinée de travail, je n’arrive pas à traduire. Ni le rythme ni l’inspiration ne sont convenables. Sous le cerisier. J’entends le chant des merles, les allées et venues de quelques bruyantes guimbardes, et le soleil lourd me ravit.

Je vois l’épuisette rouge contre le mur, les branches basses du cerisier qui de tous côtés m’environnent, la brouette sur le flanc, et l’écran fade de mon ordinateur. Sous le cerisier.

Les rues se disséminent, les livres se dispersent, les pages s’envolent, les chambellans attendent l’arrivée du printemps. Les nuages se vident de leur eau salutaire, et le monde ne cesse de changer de forme. Sous le cerisier. Ton âme, à pierre fendre, se calcine contre la mienne, et j’égrène les mots qu’il ne faut pas écrire, je délaisse la page blanche où doivent, plus que jamais, s’amonceler les chapitres, sous le cerisier.

Sous. Souriant, je vois l’épuisette rouge qui fronce les sourcils et attend d’autres prouesses ; j’entends – dans le silence parfois retrouvé mais si fragile – les orbes que trace, dans le ciel, un milan. Le. L’oiseau de proie guide mon navire, pâle figure, point à l’horizon qui rougeoie. Cerisier. Cerisier, prête-moi ta plume.

14:44 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

c'est bien ce que tu écris. j'aime bien ton style.

Écrit par : if6was9 | lundi, 02 octobre 2006

Merci beaucoup. Je suis content, surtout, que tu aies "relevé" ce texte de l'oubli dans lequel, même pour moi, il était tombé.

Écrit par : MuMM | lundi, 02 octobre 2006

Les commentaires sont fermés.