samedi, 24 mars 2007
Tap tap
Blasé, je chevauchais dans Bordeaux, mais mon visage, pâle à ronger son frein, à galoper le fer aux mâchoires, se dissolvait. Un cauchemar...
Je me mets à tirer ma valise par sa poignée latérale et le vacarme des roulettes sur le trottoir inégal me paraît propre à réveiller la rue entière mais les façades fuligineuses restent mortes. J’ai chaussé mes bottines à talons hauts pour le voyage. Elles émettent sur le béton ce type de claquements qui annonce le crime. Ce tap-tap si féminin, si tentant. J’avance aussi vite que je le peux, la poitrine oppressée. Mais, alors, le martèlement précipité de mes talons dénonce ma peur et, du coup, l’accentue. (Marie Ndiaye. Mon cœur à l’étroit. Paris : Gallimard, 2007, p. 191)
... de mort n'arrive jamais seul.
23:00 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, écriture
Commentaires
Les cauchemars nous ont claqués.
Fermeture en fondu.
Écrit par : patricia | samedi, 24 mars 2007
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