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mercredi, 17 octobre 2007

Rue du Chaudron

    Comme il avait failli, un matin, mourir d’épuisement en remontant la rue du Chaudron, ne humant pas le moindre cri de gabarier sur ces parages, il se forçait à passer systématiquement par la rue du Chaudron, même si ses pas ne devaient pas l’y conduire et même si cela représentait un détour d’une demi-heure. Il s’était donc, petit à petit, métamorphosé en une créature toujours ambulante, qui avait vendu sa voiture, sa bicyclette, et cessé même de sortir de sa ville, à l’exception de quelques virées en train jusqu’à des villes dont il avait découvert qu’elles possédaient, elles aussi, une rue du Chaudron. Toutefois, ces rues s’avéraient toujours d’une platitude consternante : toujours horizontales, ou à peine pentues, sans rapport avec le raidillon monumental de sa rue du Chaudron. Il voyageait, voyait des pays, notait tout, soignait ses rhumes par une boulimie de marches forcées qui incluaient toujours, peu ou prou, des passages divers par le belvédère de Sainte-Radegonde et la rue du Chaudron, où il avait failli, un matin, mourir d’épuisement.

15:55 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne, Littérature

Commentaires

Combien de rues se ressemblent. Un très beau texte, plein d'étrangeté . Il m'arrive parfois de faire la même chose…avec la rue Michelet…

Écrit par : nina de zio peppino | mercredi, 17 octobre 2007

La rue Tabaga n'est pas mal non plus, si on sait l'accommoder : on y tapine en bourg, que c'en est un plaisir (tarifé, donc encore meilleur).

Écrit par : Didier Goux | mercredi, 17 octobre 2007

Les commentaires sont fermés.