jeudi, 19 janvier 2017
Bonne épouse de poète
« Une bonne épouse de poète est la femme qui connaît déjà par cœur le poème que son mari n'a pas encore fini d'écrire. En l'occurrence, deux raisons se superposaient pour qu'elle le sache par cœur, elle était femme et elle était poète. Sa diligence était tellement utile qu'elle pouvait corriger sur-le-champ certaines imprécisions du poème inédit. »
(Lidia Jorge. Les Mémorables. Traduction G. Leibrich. Métailié, p. 289)
Que dit ici la narratrice ? Texte, comme à chaque page, ironique et équivoque.
Si je cite cela ici — moi, un sale mec —, on va peut-être m'accuser de machisme, quels autres salamalecs. Pourtant, il est évident que la première phrase ne peut en aucun cas être comprise au premier degré, et d'ailleurs elle ne peut être comprise comme ayant un sens. Incohérente, délibérément, elle vient battre en brèche l'idée même d'“épouse de poète” (et alors, bonne épouse de poète, n'en parlons pas).
10:22 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Je ne sais pas. Il y a des exemples très émouvants, généralement chez les Russes, d'épouses apprenant par cœur l'œuvre de leurs maris traqués par la pauvreté et la censure, ou recopiant des romans interminables (Madame Tolstoï et La Guerre et la Paix? copier quatre fois? ou je confonds? Le Maître et Marguerite?)
Écrit par : VS | jeudi, 19 janvier 2017
Bien sûr, mais là il s'agit d'un poète de la Révolution des œillets, et l'ironie est perceptible dans le narration.
Écrit par : GC | lundi, 23 janvier 2017
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