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vendredi, 24 mars 2006

Revue de Bresse

(Explication du titre : j’écris ceci ampoulé.)

 

    Remontons l’arborescence des commentaires* : j’ai déjà écrit, chère Fuligineuse, que l’un des modes d’accès de ce carnet – pour ne pas y devenir complètement fou – était, notamment, de le lire par catégories. On peut aussi ne pas lire les délires les plus sombrement énigmatiques.

Balzac a bel et bien écrit, dans Les Paysans, l’adverbe “superfinement”. C’est un hapax.

J’aime l’hommage de Lucie Ferraille, son nom et son conseil de lecture. Ses propres textes sont pas mal étranges eux aussi.

Que Steph aussi soit remercié pour sa fidélité et sa gentillesse ! Il faudrait que je me décide à créer une colonne de liens vers les blogs que je lis, dont le sien

 

Je vais enfin répondre par une pirouette à la prolifique mais fort bienvenue Aurélie, qui est, comme vous l’aurez compris, l’une de mes (déjà) ex-étudiantes. Vous écrivez (sous influence) : That’s the end of my story. Je vais vous aiguiller vers un autre de mes écrivains fétiches, Breyten Breytenbach, dont le plus beau roman, Memory of Snow and of Dust, commence ainsi (sous la plume de Meheret)

This is where your story starts

et finit ainsi (sous la plume de Mano)

This is where my role ends

Je n’en écris pas plus: qu’il suffise de dire que Breyten Breytenbach est l’un des écrivains les plus importants du vingtième siècle (et au-delà, sans doute). Cette pirouette est aussi une manière de vous inviter, peut-être quand vous aurez plus de temps, à créer votre propre blog... non ?

Ai-je le droit d’ajouter que la note « Au Musée d’Ayala » est l’une de mes préférées et que je recommande que vous vous y replongiez, les uns et les autres ? Les peintres et les toiles dont il y est question existent bel et bien, de même que le Musée du titre.

 

Il faudrait aussi que je vous rappelle que l’une des rares notes « à contenu » (comme on peut, vilainement, dire), qui fut publiée hier, et, sans doute noyée sous les flots continus de ma pénible prose, n’a pas attiré l’attention que mérite son objet : la scandaleuse proposition de loi visant à rétablir le délit de blasphème. J’aimerais bien que nous débattions de cela, ce qui permettra de quitter les terres trop éthérées (ouah, celle-là, il fallait l’oser) de ma vague littérature (que le sens trop précis rature, as you know).

Aurélie a signalé que le caractère chimérique du concept de Dieu était ce qui en faisait le charme, et j’en tombe assez d’accord. Que Dieu soit l’affaire d’une pratique personnelle, ou une vue de l’esprit (au sens large et noble du terme), ne me gêne pas – mais je reste convaincu de la nécessité de « mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente ». Or, ce projet de loi nous enfermerait dans le déni de liberté et le risque de violences religieuses toujours plus meurtrières.

Je suis d'accord avec Denis et Martine, si ce n'est que, pour moi, la nuance entre athée et agnostique traverse aussi cette frontière : l'athée est celui qui combat les religions. La loi voulue par Jean-Marc Roubaud ne gênerait guère les agnostiques, mais elle empêcherait, de facto, aux athées comme moi de pratiquer ouvertement leur athéisme, c'est-à-dire la critique constructive des duperies sur lesquelles se fondent bon nombre de credos. J'ai écrit "pratiquer leur athéisme", car l'athéisme peut parfois sombrer dans les travers qu'il est censé dénoncer : intransigeance, conviction de détenir la vérité, etc. Travers dont il faut se garder, mais, si délit de blasphème il y a, il faudrait, idéalement, que les athées puissent attaquer toutes les déclarations officielles de représentants religieux qui sont une atteinte aux croyances des athées... J'ajoute, pour Marc, qu'il ne saurait y avoir, de mon point de vue, d'excès de laïcisme : la laïcité doit être appliquée strictement, point. Les parents d'élèves qui ne l'acceptent pas peuvent aller voir dans le privé si j'y suis.

 

 

* Grâce à ce stratagème, le nom de MuMM n'apparaît presque pas dans la colonne des commentaires, et je risque de gonfler artificiellement les statistiques. Quel roué, ce MuMM !

Commentaires

Un big-up pour ton blog. Je l'ai glissé dans mes favoris.
Merci pour ces commentaires.

Écrit par : Lucie Ferraille | vendredi, 24 mars 2006

Pour m’être penchée pendant deux ans sur la métaphorisation de l’espace par l’écriture de deux mémoires en linguistique cognitive (courant linguistique ayant débuté dans les années 6O’ ; i.e si personne ne connaît, c’est bien normal !) ; mon premier commentaire sur ces deux vers portera sur l’adverbe « where ».

Si l’on y réfléchit, Breyten Breytenbach aurait pu utiliser « when » (This is when your story starts, This is when my role ends), mais peut-être n’avait-il pas envie d’entrer ni de sortir de son poème par des indices temporels ?

Non, non, elle ne délire pas, mais réfléchissez tous, là, tout de suite, devant votre écran, à toutes les expressions que nous empruntons à l’espace. Il est vrai que ces mémoires m’ont fait devenir un peu « space oriented » (peut-être « space » tout court, diront certains !), en tous cas, sachez tous (et sans vouloir vous balancer les deux, trois bribes de connaissance d’une linguiste en herbe, je précise) que VOUS ne pourriez PAS parler sans ce merveilleux concept qu’est l’espace. Il est en, dans et avec nous.

Quand on a compris ça, chaque mot devient un jeu. Bien, je termine cette première note de le journée (un peu tard soit, mais j’avais pas envie de me lever ; la prochaine note viendra plus rapidement, « Je vous paierai, Avant l'août , foi d'animal, Intérêt et principal» (que celui ou celle qui comprend l’intrusion de ces vers de La Fontaine soit félicité(e), à part « l’emprunteuse » que j’entends glousser derrière son écran : je ne vous savais pas aussi bon public…).

Pour en revenir à la métaphorisation de l’espace, cherchez, partez dans toutes les directions (et d’une !), tournez autour du pot (et de deux !), revenez sur toutes vos hypothèses (troisième et dernière !)

Signé : la pirouette

Écrit par : Aurélie | vendredi, 24 mars 2006

La destinataire des jolis vers, devant son écran, sous sa plume, face à sa peur et derrière ses doutes se pose une question :
Ces vers m’ordonneraient-ils de reprendre Meheretvisions de poésie ?
Je pourrais bien vous soumettre mes interprétations de ces deux vers, Manose pas.

NB : suis en pleine digestion, désolée pour les jeux de mots essayés plus que réussis…

Écrit par : Aurélie | vendredi, 24 mars 2006

« créer votre propre blog... non ? » : euh….the thing is, et poursuis en français, (just as you like it) ; j’adore les mots, j’adore écrire, mais plus sur des blog notes, chacun son truc…

Et je préfère de loin commenter les blogs des autres, à condition, évidemment, que les dites plaisanteries soient fines et de qualité.

Écrit par : Aurélie | vendredi, 24 mars 2006

Bien, bien, bien... Vous avez certainement avalé des centaines de pages de Lakoff, et vous cherchez par ailleurs à me faire accroire que certains de mes écrits (ou de mes cours) sont trop abstraits. Vous galéjez sûrement !

(Cela dit, *Metaphors we live by* est un ouvrage captivant. Curieusement, Amazon le vend conjugué à une boîte géante d'Aspro 1000.)

Écrit par : MuMM | vendredi, 24 mars 2006

On commence effectivement avec Lakoff (que je me suis payée le culot d’aller recontrer à Berkeley, sans prendre de RDV! (j’étais en vacances)) et *Metaphors we live by*, la bible incontournable, les quinze premiers jours de maîtrise.

Mais, ce cher George, fondateur de ce courant et dont le travail est très respectable, s’est, tout de même, permis des interprétations qu’il vaut mieux laisser à des neurologues.
Il est des linguistes (je prend l’exemple d’Eve Sweetser (*Etymology from Pragmatics*)) ou M.Johnson, docteur en philosophie (*Philosophy in the Flesh*, co-écrit avec G.Lakoff) qui respirent la modestie, malgré leurs travaux admirables ; G.Lakoff n’en est pas un (suis le porte parole de beaucoup de linguistes européens ; les américains, eux, défendent leurs ouailles, classique…).

Écrit par : Aurélie | vendredi, 24 mars 2006

Hmmm, voudrais pas être vexant, mais ce qu'écrit Eve Sweetser est à peu près incompréhensible, de mon modeste point de vue.
Do you really think I ought to give her work another try ?

Écrit par : MuMM | samedi, 25 mars 2006

I do.
(et pour avoir discuté avec elle en conférence, c'est quelqu'un de très pédagogue et d'extrêmement gentil, je suis peut-être influencée par le personnage et manque de recul pour juger son travail, mea culpa...)

Écrit par : Aurélie | samedi, 25 mars 2006

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