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vendredi, 15 septembre 2006
Si vous le dites...
22:05 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)
Jacobus Robaldus, encore : Barthélémy Aneau
Il est temps, ne pensez-vous pas, d'achever la semaine promise. Semaine promise, semaine due : les quatre premiers extraits ayant été donnés entre lundi et jeudi de la semaine dernière, pourquoi ne pas reprendre le fil interrompu en choissisant un vendredi, histoire d'avoir une semaine en deux parties, comme les quatrains d'un côté et les tercets de l'autre (par exemple) ?
"Barthélémy Aneau s'enferma en lui-même, ne s'occupant plus que d'enseignement, de droit, de grammaire. Mais s'il put ainsi fuir pendant près de vingt ans la marée montante des violences, elle finit par l'atteindre lui aussi." (Nous, les Moins-que-Rien, fils aînés de Personne, p. 157)
Il y a deux ans, j'ai offert Alector de Barthélémy Aneau à ma compagne. Elle l'a lu, mais pas moi.
20:55 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature
Série folle
Un rien coton quand même ça risque d'être ton histoire ton projet de publier une série de notes selon un principe arithmétique plus facile à décrire qu'à expliquer : 13 h 13, 14 h 16, 15 h 20, 16 h 25, 17 h 31, 18 h 38, 19 h 46, 20 h 55, 22 h 05, éventuellement etc. (et donc 23 h 16 si etc. éventuel il y a)
En essayant d'expliquer, on pourrait risquer ce qui suit.
Soit une série de x notes publiées dans un blog à des intervalles i, i', i'', etc. Soit i l'intervalle entre la publication de la première et de la deuxième note et n le nombre de minutes correspondant à cet intervalle. L'intervalle n'étant pas fixe, on aura la série suivante :
i = n
i' = n+1
i'' = n+2
i''' = n+3
Etc.
Ce genre de structure par intervalles est très fréquente dans ces carnets, mais cela implique 1) une grande disponibilité afin de ne pas laisser passer la minute précise à laquelle telle note doit être publiée 2) de ne pas pouvoir se corriger a posteriori, car le module de publication ne permet de reprise qu'en arrondissant à l'heure en -5 ou -0 la plus proche.
*******
Par ailleurs, je remarque que, comme il y a eu, pour la publication de la note précédente, une erreur d'une minute, due à un moment de distraction, j'ai compensé en diminuant d'une minute l'intervalle suivant. Il est avec le Ciel des accommodements.
19:45 Publié dans Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (0)
Guerre terrienne, Pierre Bergounioux
Il manque peut-être les quelques douzaines de gaillardes (mais pas les bottes d'oignons). Pourtant, ce n'est pas pour citer Brassens que j'ai cherché en vain des vues du monument aux morts de la place Thiers, à Brive, mais pour illustrer le début du petit livre de Pierre Bergounioux, Le Bois du Chapitre, dans lequel ce monument est longuement décrit :
" Le lourd alliage verdi suggère assez bien la pesanteur de cette guerre terrienne, paysanne, encore, la dernière. Sa vertu gravifique exalet l'effort énorme des hommes s'arrachant à la boue, à l'épouvante, à l'épuisement pour s'élancer au commandement du chef de section – « En avant, à la baïonnette » – répété par tous. " (Le Bois du Chapitre. Orléans: Théodore Balmoral, 1996, p. 9)
18:39 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)
Goujat !
Pourquoi avoir l'air si chagrine ?
Seraient-ce mes propos fâcheux
Sur votre teint de margarine ?
--- Mais, voyons, ce n'était qu'un jeu.
Pourquoi cette mine maussade ?
Serait-ce ma proposition
Digne (un peu) du marquis de Sade
Pour arranger la position ?
Pourquoi toujours cette grimace,
Cette moue comme de dégoût ?
Votre lèvre est une limace,
Mais puis-je lui trouver bon goût ?
17:31 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)
Derrière la vitre
Il passe devant la porte, ouverte, de mon bureau. Me voyant, il entre. Remarque qu'il pleut. Montre sa chemisette et m'informe qu'il faisait beau à Paris et qu'il n'avait pas prévu ces averses continues. Nous discutons. L'autre sera en octobre. Il me quitte pour aller déjeuner.
16:25 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0)
Grand galop
Tziganes effrayés grimpant aux balcons, graisseux comme le fut Tzara, quand le tsar, par le Tokay grisé, ne dort pas gravement, piqué par une tsé-tsé.......
..... vous galopez follement, sans jamais flancher, et dans les prairies où meurent les chiens, vous vous prenez le bec en chialant.
15:20 Publié dans Sonnets de février et d'après | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Littérature
Edouard Blanchard.... la danse du Limousin.....
Si je vous dis qu'il y a un grand nombre d'hommes qui ont répondu, au cours des siècles passés, à ce nom, Edouard Blanchard, vous accepterez peut-être de me croire, mais si je vous dis que je n'ai pas la moindre idée de l'identité précise de celui que le conseil municipal de Saint-Robert, en Corrèze, a voulu célébrer, vous commencerez peut-être à émettre des doutes que, pour légitimes qu'ils puissent paraître, je balaierai pourtant d'un revers du clavier (objet contondant s'il en est, comme la plume est une arme piquante et l'encre un liquide confondant).
Le plus probable, toutefois, est qu'il s'agisse du chausseur, qui fonda en 1891 une fabrique à Limoges. Si je comprends bien mes sources, son fils, Eugène, est à l'origine de la très célèbre maison de chaussures de luxe Weston.
14:16 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0)
... et de l'herbe tendre ...
dolmens
couverts d'herbe de mousse sacrément douce dolmens prêts à s'enfoncer dans le sol épuisés de tenir debout d'avoir tenu debout tous ces siècles tous ces millénaires d'avoir simplement seulement tenu le coup toutes ces myriades d'heures tout cela sous les étoiles à la pleine lune dans le noir sous les orages attrapant la foudre plus souvent qu'à leur tour dolmens de dure pierraille aux longues chambres abritant les ébats des couples illicites les embrassades furtives des hommes soucieux de se cacher de se dérober aux regards de fuir le regard pesant plus pesant que la pierre des dolmens les regards des autres autres peut-être tout aussi frustes ou rugueux dans leurs sentiments qu'eux ou plus âpres encore que la pierre des dolmens plus âcres au goût les sourcils en circonflexe affichant des mines dubitatives des moues circonspectes se méfiant se défiant toujours de tout pour finir par s'affaler contre la mousse tendre des dolmens et sur la pierre la plus lourde sur le roc le plus puissant le plus impressionnant carapace de tortue dont jamais on ne voit jamais au grand jamais on ne verra la tête striée ridée folle sur ce roc parfois souvent se hisse-t-on à perdre haleine pour mieux voir mieux scruter les baies des grands ifs mornes et placides glaciaux et ténébreux vertigineusement gracieux sous la pluie des siècles des millénaires et à peine s'était-on hissé que toujours naissait le désir furieux le désir terrible de crier de clamer des injures à la face du ciel des imprécations de se lancer dans un long discours tout en vésanies de parler par bordées un torrent de mots ou de chanter de scander de psalmodier que sais-je encore à peine s'était-on hissé à peine se hisse-t-on que naît toujours la tête contre les branches les plus folles les fesses assises contre l'herbe humide contre la mousse tendre à peine se hisse-t-on que les jambes lourdes les pieds désormais menaçant de glisser sur la mousse l'herbe tendre on se surprend à chantonner puis à vociférer et n'est-ce pas là le même torrent que le très long texte le trop long texte qui n'en finit pas de naître et qui peut-être est bel et bien né ainsi né d'une voix devenue folle ne s'obéissant plus parlant aux oiseaux aux astres aux baies aux ifs à la rougeur splendide et coruscante de ces baies mystérieuses ainsi est né ce chant d'une voix pierreuse ainsi née de la rocaille cette frénésie lourde de vésanies qui toujours rendra plus fou plus long plus torrentiel ce trop ce très long
texte
13:13 Publié dans Très long texte | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature
Sur le pont Mirabeau
Vendredi, 8 h 35.
Depuis quelque temps, je me suis mis à reprendre le bus. Il pleut. Une petite pluie fine. Lentement le flot des véhicules traverse le pont Mirabeau. J'ai tout loisir de contempler barques, gabares, aigrettes, bancs secs que viennent progressivement recouvrir des vagues discrètes.
Superbe, dans une position singulière, un héron cendré guette, posté – comme marchant sur l’eau – entre deux branches mortes qui dépassent de la surface.
Nous quittons le pont Mirabeau.
11:40 Publié dans Diableries manuelles | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Ligérienne
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territoire ciel
le Pont de Fil sous la pluie
sa musique grise
comme une géographie
de l'âme en plein désarroi
09:43 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Littérature