mardi, 03 juin 2014
Elephant Trees (5’52”)
Trzaska/Brice/Sanders, 2012
Les murmures guettent la parole.
Avec des intonations censément inoffensives, ils figent la vérité dans leur ciment.
C'est difficile, chaque mot pèse, on voudrait ne pas ajouter au tohu-bohu tous ces cris aussi féroces qu'insignifiants. L'eau brune du Thérain offre ici la meilleure image : dans sa façon de refléter le ciel, il y avait étouffement, glu, clap de fin longuement étiré. Il a donc fallu vagabonder, se garder des murmures, qu'ils fussent bienveillants ou sournois. Les regards en coin étaient autant de flèches.
C'est difficile, on finit par s'épancher, laisser aller le flot de ses propres paroles, et, certes, chaque mot devrait peser, ça finit salades, piteuses lessives, couronnes d'or posées sur des têtes informes d'ectoplasmes.
Mais on a tout de même vaincu les murmures, par le chuchotement.
10:39 Publié dans 721, Aujourd'hier, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0)
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