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lundi, 23 mai 2016

Un chien dans un jeu de quilles

Dimanche 22, 9 h.

    Plutôt que me fier au rythme de mes pas, ou à l'odeur, de loin en loin, des lilas, j'aurais sans doute dû, oui, tenter de dénombrer les escargots des trottoirs.

Ils sont innombrables.

Innombrables, façon de parler. Je sais par exemple que, sur une portion très restreinte, entre la poste et le supermarché, j'en ai vu environ une douzaine. Les escargots ne sont donc pas innombrables, et encore moins indénombrables. Il y en a des jaunes crème, des marron rayés, certains, les plus beaux, dont la coquille est rayée de jaune et d'orangé, et on ne cesse de les éviter en marchant.

L'homme tête en l'air, le piéton, écrase forcément des escargots sous ses chaussures. L'homme tête en l'air, de toutes les façons, manque immanquablement la poésie du bitume. L'escargot qui glisse sur le gravier, cornes dressées vers le ciel, ne manque rien de cette poésie, Mais on ne peut rien lui arracher non plus.

La grande chèvre de la ferme peut, de temps à autre, boulotter un escargot avec sa coquille, l'escargot n'en demeure pas moins le plus fort et le plus savant. C'est ce que je me dis en marchant, en oubliant de dénombrer les escargots qui glissent sur le bitume. Je plisse les yeux et je n'en vois plus un seul.

Je deviens à mon tour le piéton enfermé dans sa coquille.

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