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dimanche, 16 octobre 2016

Pas encore ce soir

    Course contre le temps, envie d'écrire des poèmes, envie de lire et surtout ça fait cinq jours que je n'ai pas traduit une ligne, me mettant ainsi déjà en retard sur des délais imaginaires, au lieu de quoi chimériquement je transcris des relevés de notes jusqu'à quelle heure le soir, je ponds des lettres de nomination officielle que je scanne une à une avant de les envoyer à l'étudiant-e ou directement à l'université partenaire, à quoi ça rime, à quoi ça frime, le scanner maladroitement fait tout ça plus lentement encore que moi, et je m'use un peu, il me reste tant de choses à faire avant de pouvoir aller au lit, encore ce soir je ne lirai guère, encore cette nuit je ne traduirai pas. — On se coupe les ongles dans la grande dérobade du temps sous le carrelage, les rainures dans la salle de bains sont les fines lignes de toute radiographie, la feuille s'émiette quand les yeux partent en vrille, et pourquoi alors repenser aux carreaux vieux rose de l'ancienne salle de bains, dans la maison quittée fin 2008, ou même aux bains pris avec ce savon spécial très puant et corrosif prescrit par notre amie la dermatologue à Beauvais contre l'infection au pityriasis rosé de Gibert ? — Pas encore ce soir la grande moutonnière accoutumée brairie, pas encore ce soir qu'on brait, pas encore qu'on échappe aux souvenirs étoilés.

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