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lundi, 16 janvier 2017

La Possibilité d'une crypte

    Dans ce salon de thé, il y aura eu, à toutes les tablées, une conversation sur “les chinois”. Ou plutôt on parle çà et là des chinois : investissements aux States, les copies de médicaments, etc. Comme je suis seul à être seul, je suis seul à entendre sans les épier ces conversations où surgit çà et là le mot “chinois”.

D'ailleurs ai-je le droit d'être là seul, moi qui n'ai pas dit une seule fois le mot chinois ? Je me rattrape avec ce texte au smartphone, on me dira ça.

On va peut-être quand même me jeter dehors. Il semblerait que tout le monde ici soit accompagné d'une vieille dame à cheveux blancs ou d'un quadragénaire à col roulé. Aurais-je insciemment enfreint une règle non écrite en entrant ici ? J'ai oublié mon col roulé. Et puis je n'accompagne personne. J'ai oublié ma vieille dame. Je ne vais tout de même pas ressortir dans la rue en kidnapper une ; en plus aura-t-elle les cheveux blancs tirant sur le gris souris ou sur le jaune goéland ?

Kidnapper une vieille dame est, de surcroît, la chose la plus malaisée du monde. Il faudrait l'avoir enlevée déjà enfant, et je n'étais pas né.

J'attendrai donc ici d'être devenu un vieux monsieur, je commanderai un col roulé avec mon prochain chocolat chaud, je ferai semblant que le poète que je lis parle d'Istanbul mais d'une façon chinoise.

Le livre, d'ici là, je le saurai par cœur. Dites à ma femme qu'elle ne s'inquiète pas.

 

(5 janvier, vers 18 h)

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