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mardi, 21 janvier 2020

32–Gilels–Piano

 

    Retenir les larmes, c’est à contempler, mais ni un fleuve ni le ciel bleu ni l’heure qui passe ni la brume bleue ni la sueur au front ni la fleur au jardin oubliée dans l’herbe et la terre ni le creux de l’oreille ou celui de l’épaule ni la vareuse jaune ni le rémouleur devant sa roue ni le fleuve revenu ni le ciel décoloré ni l’horloge ni le brouillard enfin levé et envolé ni le front sec froid ni la primevère déterrée ni la terre lourde ni la glèbe légère ne permettront de s’en prémunir, de les retenir, ces pleurs, tout juste d’écrire quelques phrases qui s’échappent, s’écoulent, que rien ne retient, qu’aucune bouche n’a dite, et à bien contempler fleur et fleuve, la terre et la buée, sueur et combes, le rémouleur et le marin, on finit par considérer cela, ne plus pleurer, l’œil sec comme le front, le cœur peut-être sec, aussi.

 

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