Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 22 janvier 2020

40–Ader–Piano

 

    Dans la mesure où j’ai traversé bien des bois abattus, où je peux encore aujourd’hui raconter comment je survécus dans ces abattis, je peux aussi, après une nuit agitée, vous chanter des chansons qui constituent un défi aux arts de mémoire.

C’est à telle enseigne que je chante.

Capture.PNGJe suis le porte-drapeau des chevêches à qui on a arraché leurs trous de pic épeiche.

Je suis le figurant solennel d’une pièce qu’on joue sans moi, tous les soirs.

Alors je m’abandonne en moi-même, je m’absente.

Je pèse en moi les souvenirs — chansons et arpents, vagabondages et élucubrations — et constate qu’ils sont de plus en plus lourds, plus chargés à chaque seconde qui passe, alors le corps léger je continue de les peser, avant de m’effriter, avant de m’effondrer.

Je numérote la fonte des glaces sur un cadran de bakélite. À telle enseigne que je m’effrite.

 

Les commentaires sont fermés.