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samedi, 13 octobre 2012
Etcetera – Love Poems, VIII [921]
Lune-dans-les-Arbres,
Le vieux canoë t’attend.
Tu le sais, il n’a pas peur du noir
Et il a attrapé tout seul bien des étoiles.
Cette même tente attend ton retour,
Lune-dans-les-Arbres.
T’en souvient-il, l’odeur douce d’épicéa
À l’aurore que peuplaient tant de passereaux ?
Dans les oreilles de mes jours
Résonne le tonnerre de fleuves aboutis ;
Dans les narines de mes nuits
Un parfum de cimes à tout jamais perdues.
§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§
Texte original disponible ici, là ou encore yonder paraît-il.
Pas la moindre idée sur le contexte, ou l'intertexte, de ce poème.
13:10 Publié dans tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 12 octobre 2012
One Times One, XXX [570]
Bonjour ainsi parle un miroir
chambrière qui dit Qui est-ce
et(sans ouïr un quoi)se presse
de dire Au plaisir de me voir
un rayon de soleil jamais ça ne se fixe
Bang voilà tout le sens d’un flingue
un homme qui veut dire Non
et(voyant quelque oui)se confond
en souriant Monsieur Machin
une vraie guerre non jamais ça ne se gagne
****************
Texte original ici, ici ou encore ici (lu par eec himself).
15:20 Publié dans tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 11 octobre 2012
Impressions VII (Tulips and Chimneys) [65]
j’observais la façon dont
dans la besace informe
de la nuit le grignotement
d’une étoile in-
fin
-i-
tés
-i
-mal-
ement dévore
l’obscurité l’é
-toile affamée
qui
f
-in
ir-
a p
ar gober
l’appât de l’
aube et par sombrer d’un
hoquet
dans l’éternité. quand au-dessus de ma tête
soudain une étoile
filante
Expl os
(e
en un terne vagissement
comme celui d’un réveil)
—/–––— —/–––— —/–––—
V.O. ici, ou ici (avec traduction portugaise), ou encore ici.
—/–––—
21:22 Publié dans tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
Poste d'observation
Reste dans le champ de forces la trace d'un pigeon.
Vous garderez d'autres réactions, inopportunes, pour le jour du Jugement dernier.
L'haruspice observe encore l'arcature des jambes, la danse du diable.
08:48 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 10 octobre 2012
50 Poems, 22 [508]
nom de nom
pro
pro
non d'un non
rome
rome
nonnes deux nonnes
pr o me
nons
-nous avec le diable
m
ent inconnuageux pri
ntemps
Texte original visible (avec de bons yeux) ici.
J'avais, dans la salle d'attente de l'école de musique de Tours-Nord, mon exemplaire des Complete Poems, des fiches bristol et un stylo tricolore.
10:10 Publié dans tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 09 octobre 2012
Dial Papers, XV [980-1]
comme un homme qui(après avoir écrit
tard dans la nuit)voit sa lumière
réduite au silence.
il va à sa fenêtre
un moment il
contemple
de la grande ville fatale
l’énorme ressuscité taciturne
Corps
(et
voit
au-dessus des entre les toits
les rues soulevées
qui non-
parlent.
-elles
et il ne
parle pas.)Peut-être toutefois
en tirant sur une éventuelle.cigarette
il est désolé
éploré.et il se répète calme
-ment
des mots singuliers brefs & morts
Et il s’endort malheureux longiligne.
—tel,ma
dame est
votre amant
lorsqu’un peu il ferme les yeux
en pensant « cette nuit je n’étais dans son lit ».et la Lumière
L’im-
mense
extraordinaire Lumière ,Elle
survole prestement le peut-être monde(survole
le peut-être Aujourd'hui & les belles de jour.survole
Tout un chacun — & moi?)
des noms
& des violettes !
des navires, des pays
—/—/—/—/—/—/—/—/—/
Eléments de laboratoire.
Tout d'abord, sacrifier à la tradition === texte original ici seulement (il s'agit d'un poème non publié enr ecueil, peu connu, peu repris par les internautes).
Ensuite : je me surprends à traduire assez rapidement, avec ces petites cartes bristol, directement sur les genoux, en lisant dans le cabriolet ou sur le canapé. Autre point : le plus fastidieux est de respecter la typographie, et surtout les espaces retraits et alinéas. Or, ayant de prime abord mis cette traduction-ci en forme dans un document Word, je crois constater que Haut&Fort a conservé les espaces et interlignes, ainsi qu'alinéas etc. (Les éventuels lecteurs peuvent-ils vérifier cela ? ça doit être plutôt instable, en fonction des navigateurs.)
Dix jours pour un premier bilan. 10ème poème traduit. À ce rythme-là, trois années de travail suffiraient. Mais ne rêvons pas, rythme impossible à tenir, enthousiasme des débuts (butant déjà sur le désintérêt du l'inexistence d'un lectorat). Lors de la saisie dans Word des griffonnages bristoliens, je pensais qu'une mise en forme colorée insisterait sur l'aspect re-créatif de ces traductions, dispenserait de commentaires, de justifications, notes de bas de page. Les couleurs traceraient les lignes d'interprétation de la rendition. Pour ce poème-ci, il y aurait beaucoup à dire, et dans l'immédiat seulement ceci : pour la première fois, j'ai modifié un peu la typographie, faisant basculer l'esperluette du dernier vers de chaque partie (vers 24 et 39) à l'avant-dernier vers de chacune (rythme => changement => symétrie).
Mes majeures préoccupations : littéralité lexicale & conservation scrupuleuse des rythmes.
22:22 Publié dans Darts on a slate, tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (2)
Multikulta
Biffe. Empiffre. Rature. Et vole dans un grand sursaut lent qui s’amoncelle en myriades de divagations prêtes à l’emploi dans la bouche volage de cette demoiselle assommée par l’air du large et par ces souffles de bouée, ces feutrines dont l’appui donne une sonorité fugace à tout ce qui les touche. De près ou de loin. —— Õ —— Marteaux telles des questions posées au paysage — paysages d’ombelles dans le vent, visages striés des obèles. Dans le long moutonnement foireux et approximatif de l’océan naît une abstraction qui n’aurait pas voulu être telle, nodule sur une crête, ondoiement au sommet d’un volcan tant et si bien que les verbes même et que la syntaxe justement la place à d’autrement mondes. Soulignements ondulés à la crête des montagnes course de mollets phrygiens au creux des puys l’adjectif devenu monade sa superbe en perte de vitesse. L’altiste se prénommait Oene, sans que l’on sût s’il dessinait des trémas des tildes sur son caisson verni ou si la barre nordique l’avait secouru traversé de part en part émincé rapiécé l’altiste rabougri dans un coin nous enchante. Ce n’était pas sucré, votre caramélopée. —— Ø —— Il n’y avait pas de cirque dans notre ville humide comme un crachapiteau. Pitoyablement refaire surface les verbes dents desserrées sur une crête d’étreinte sur un cratère éreinté. Raturant biffant surtout surtout accumulant. Suerte.
(485/222)
14:55 Publié dans MUS, YYY | Lien permanent | Commentaires (0)
is 5, I, vi [233]
Raoul a une môme
môme
môme,
Raoul
a une môme et poussur
elle sait bien remuyer son boule
quand tu la vois bouger
bouger
bouger,
quand
tu la vois guincher
un coup t’aimrais bien être à la place de Raoul.
Oh si ce genre de môme
môme
môme,
oh
si ce genre de môme ve-
nait tous les jours vous tripoter l’guillôme
parle toujours de tes Sal-
Sal-
Sal-,
parle
toujours de tes Salo-
més mais aboule la poule de Raoul.
————————————————
Texte original ici, ici, ici, ou encore ici (lied de Vincent Persichetti, très mal chanté malheureusement).
————
e.e. cummings en 1926
09:17 Publié dans Brille de mille yeux, Darts on a slate, tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 08 octobre 2012
95 Poems, 56 [728]
chez-soi cela signifie que
quand le toit
certainement fuit c'
est notre(chez-soi
cela signifie si une lune
ou un peut-être
soleil resplendit ce sont
nos aussi mon
trésor)mais qu'un im-
probablement
nonmonde s'écrase
en 1
nonillion(& donc)depetitsriens
chacun(embras-
sons nous)c'est cela
chez-soi
Texte original ici.
Epuisé, ce soir, vraiment fourbu, je pensais renoncer. Puis j'ai choisi à la va-vite ce poème que je ne comprends pas, et que j'ai traduit à la va-vite. Voici peut-être le premier véritable échec (ce qui, sur 8 essais de traduction, n'est pas un mauvais ratio — à condition que les 7 autres soient au moins des demi-réussites).
21:25 Publié dans Darts on a slate, tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 07 octobre 2012
& - AND (Portraits, VII) — [202]
qui sait si la lune
est un ballon,lâché d'une cité fringante
dans le ciel—rempli d'êtres ravissants?
(et si toi et moi nous
y montions,s'ils
me prenaient te prenaient à bord de ce ballon,
eh bien
nous irions toujours plus haut avec ces êtres ravissants
plus haut que les maisons les clochers les nuages:
voguerions
de plus en plus loin jusqu'à une
cité fringante où personne n'est jamais allé,où
c'est
toujours le
Printemps)et tout le monde
est amoureux les fleurs cueillent les fleurs
-----------------------------------------------
--------------------------
----------------
Version griffonnée vendredi. Puis beaucoup de cogitations (keen city, pretty people, parenthèses, surtout l'énoncé final flowers pick themselves)...
D'où cet encore-brouillon.
Mais le texte original : ici ou ici ou encore ici (chanté).
22:03 Publié dans Darts on a slate, tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 05 octobre 2012
50 Poems, 41 [529]
en t'élevant vers le silence le
silence vert et sa terre blanche
tu par (embrasse-moi) tiras
dehors dans le matin le
frais matin et son monde douillet
(embrasse-moi) tu partiras
vers le soleil radieux le beau
soleil radieux et sa clarté robuste
tu partiras (embrasse-moi
au fond de ta mémoire de ton
souvenir et bien dans ta mémoire
je) embrasse-moi (partirai)
Texte original du poème d'e.e. cummings ici, ici ou encore ici.
Rappel : j'essaie, outre tout le reste, de traduire un poème de cummings par jour.
23:05 Publié dans Darts on a slate, tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 04 octobre 2012
FINIS (Uncollected, 28) [878]
FINIS
Par-dessus les eaux paisibles
le jour tombe
la nuit monte
inonde le soleil couchant à la douce magnificence
En un salut doré
lancé fièrement à l'ouest
pendant que le crépuscule blême
vacil-
lant vi-
re aux
Ténèbres
advient l'appel gracieux des dernières lueurs
Appel à la quiétude
ainsi quand la vie viendra à manquer
Puissé-je debout sur les
rivages
du dieu
éternel voir mon soleil couchant
Inonder le ciel
par-dessus les eaux paisibles
21:56 Publié dans Darts on a slate, tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 03 octobre 2012
Tulips and Chimneys - POST IMPRESSIONS, XI [114]
je vais proférer un arbre,Personne
ne m’en empêchera
mais pour commencer
la terre ,l’impitoyable obscurité orale
qui bouillonne de tout son instinct ténu
je veux faire
un
rêve
je
pense rêver de roses et
le printemps lui apportera
des lombrics grouillant dans la glaise.
(puis à force
de grimper
sur des muscles hauts et précautionneux
je me fondrai dans un silence nerveux et précis….Mais pour commencer
toi)
appuie un peu pour
commencer,ce seront des feuilles
et appuie un peu plus fort
des roses
juste un peu plus fort
pour finir nous
sur cette flamme ce râle d’immense net
pesant baiser humide grimpant hideux de nos
larges
hanches
menues,O
.appuie
des lombrics grouillant dans la glaise
Texte original ici.
14:44 Publié dans Darts on a slate, tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 02 octobre 2012
ITEM (is 5) [241]
ô cet homme est si
Serveur
cette;femme est
veuillez fermer cette
la moue Et sourire narquois affectueux
pyramides interminables,de serviettes
(cet homme est oh si las de cette
une porte s’ouvre seule
femme.)ils pour ainsi dire ont
été Amoureux?
maintenant
elle ouvre trop grand la bouche
et:s’attaque à son Homard sans
pattes mêlées sous la
pitié.
(fin des hors d’œuvre)
#####################
Frustration de ne pas avoir rendu avec force la chaîne WaiterAndLoveLobster. (ServeurEtAmoureuxHomard, ce n'est pas folichon.) Pour l'"exit" du dernier vers, hésité à mettre carrément "tchao les hors d'oeuvre". Et le o/oh est un sème au transfert insoluble.
17:55 Publié dans Darts on a slate, tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 01 octobre 2012
Tulips & Chimneys - Portraits, VII [75]
d’évidents invisibles
exquis le vol planant
près des sombres portails
des yeux peinés d’une fille
sincèrement étonnés
une pose une blessure
sublime retenue
la bouche précise d’un garçon
désormais penche la tête de faune
désormais la fleur intime rêve
de lèvres qui s’écartent
sans bruit sur la syrinx
Crevé, j'étais à deux doigts de renoncer, dès le deuxième jour, à traduire régulièrement. Donc j'ai préféré choisir un poème "facile", et le traduire vite fait, quitte - j'espère - à le reprendre quand je m'apercevrai que, vraiment, ce premier jet est inqualifiable. Mais l'érotique (Mallarmé) n'en est pas rien.
Now off to bed...
21:57 Publié dans Darts on a slate, tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
201-1000-1206
Il avait du mal à soupeser ces premiers mots d’octobre, ces premières heures du mois signant, au moins théoriquement, la fin de l’été. La voix qu’il écoutait, là, pourtant, était printanière, et le soleil contre la vitre sale de son bureau – lui aussi : printanier. Avoir commencé ce mois dont il souhaitait qu’il infléchît le cours de son travail – et peut-être, de ses projets d’écriture – en apprenant trois mots aussi rares qu’utiles (obèle, cotice et contre-cotice) n’était pas même un signe. Fallait-il les écrire en italiques, ici ? La très jolie et très élégante jeune femme qui, au moment où il était entré dans le parking souterrain des bords de Loire, attachait son vélo en frôlant de la main sa très élégante et très jolie jupe pourpre ne lui avait pas évoqué sans raison ce nom d’oiseau quelque peu mystérieux et cocasse, le Cordon-bleu à joues rouges. On n’en trouvait plus, dans la péninsule. Avoir achevé, aux derniers feux de septembre (onze heures du soir, le feu était une lampe de chevet), La Première défaite de Santiago Amigorena ne l’empêcherait pas de n’en rien dire encore, et de placer plutôt son premier texte d’octobre sous le haut patronage d’une autre plume : Fabienne Raphoz.
09:40 Publié dans MAS, Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)