mercredi, 04 mars 2020
176–Ross–Clavecin
Commencer par la cauda.
Le Maire préconise donc le gel des prix des flacons de gel hydroalcoolique. Gel du gel !
Malgré le 49.3 et toute l’hystérie médiatique autour du coronavirus Covid–19, la grogne ne faiblit pas et les Français·es restent très majoritairement hostiles au projet de réforme des retraites.
Dégel.
Dégueuler plutôt, mais en gueulant. La rue passée au gueuloir.
Peut-être que ce gouvernement va se péter la gueule en raison de sa gestion de la crise du Covid–19, mais tout se goupillerait mal quand même. On regarderait dans la fosse d’aisance. Dans le regard de la fosse septique tourner le long écouvillon. Ou par le regard. Avoir envie de dégueuler en sortant des litres de merde, ça peut être ça aussi, la guerre comme la guéguerre, la littératuture comme la popoésie. Dépôt du titre, copyright intégral. Des peaux de renard.
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dimanche, 02 février 2020
75– Pečhočová–Piano
La poésie est politique. Elle refuse de se payer de mots. La poésie est olitique. Elle se prive et montre le manque, à tous les coins de rue. La poésie est litique. On retrouve des pavés, des masques à gaz bricolés avec des soutifs. La poésie est itique. Manière de répéter ce que personne ne veut entendre. La poésie est tique. Elle vous sucera le sang, parlementaires véreux. La poésie est ique. Elle va baiser bruyamment sur vos discours verbeux. La poésie est que. Elle relaie, relie, dilue et délie. Elle est ue. Elle est e.
15:03 Publié dans lactations : déSastre, Part oétique, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 30 janvier 2020
71–Ross–Clavecin
Il y aura quelque chose qui dépasse de cette belle structure géométrique, une échappée.
Pourfendre les dragons, ça en jetait, mais ça n’avait aucun sens.
Le type qui veut employer l’adjectif déjeté et qui sue deux minutes sans y parvenir : mec, c’est que ta phrase n’aurait rien donné, aurait rompu le rythme.
Bousiller le rythme, pas possible. Faire éclater l’ordonnancement, oui.
Si vous ne voyez pas la différence…
On se dirait revenu à l’époque ingénue des arts poétiques.
(Et oui j’ai écrit ça en deux minutes et treize secondes.)
08:54 Publié dans lactations : déSastre, MOTS, Part oétique | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 27 novembre 2016
20
20
Ainsi, au moment où apparaît un vers, à moins que ce ne soit carrément une phrase ou que ce ne soient plusieurs vers, une strophe, on pourrait légitimement demander ce que je fabrique (ce qui se fabrique en soi).
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vendredi, 25 novembre 2016
19
19
Déjà deux erreurs sur des accents corrigées grâce au soulignement par le logiciel de vérification orthographique : tempêtueuse, affèterie. Dans la fabrique où montent les sons, le seul accent qui compte est celui qu'on n'entend pas : la fabrique est muette.
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jeudi, 24 novembre 2016
18
18
Peut-être qu'avec l'écran la transcription de ce qui monte en soi (en moi) est plus preste. Peut-être.
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mercredi, 23 novembre 2016
17
17
Les sons montent. C'est-à-dire une tourmente. Une tourmente tempétueuse de sons se fait entendre, et ne peut rester en soi (en moi), demande à être transcrire, couchée sur le papier ou l'écran.
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mardi, 22 novembre 2016
16
16
Ce n'est ni ruse ni afféterie de dire que certains poèmes naissent dans la caboche, dans cette partie de soi (de moi) où des sons montent.
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lundi, 21 novembre 2016
15
15
Il m'est impossible d'écrire en état de totale désespérance, dans la noirceur. Si je suis triste et si j'arrive à écrire, c'est que je ne suis pas assez triste. Le poème, si je peux l'écrire, ne me guérit pas de ma mélancolie ; c'est plutôt ma mélancolie qui a commencé à se dissiper au moment même où j'ai ébauché le geste de penser le poème (ou au moment où le poème a commencé à se faire entendre en moi avant de le transcrire).
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dimanche, 20 novembre 2016
14
14
Il faut que la joie vienne au poème. Qu'une joie même désespérée advienne du poème.
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lundi, 31 octobre 2016
13
13
Pourtant, ces considérations sont parties de la rime, de l'idée qu'il m'arrive d'avoir que chaque nouveau poème rimé mis en chantier est, au fond, au profond, la volonté de retracer ce qui s'est produit le jour (que je ne me rappelle pas du tout) où j'ai saisi ce qu'était la rime, avant de m'en saisir.
Même quand un poème n'est pas rimé, il se passe quelque chose, dans la langue, qui est de l'ordre du jeu des rimes.
–– Pas question ici des poèmes en prose farcis de rimes internes. Même quand il n'y a aucune rime, aucun jeu sur les sonorités (je déteste cette expression, pourquoi d'ailleurs?), l'acte poétique consiste à se situer hors du moment présent pour habiter un autre lieu, ou même le créer, par un acte d'irréalité dont le meilleur exemple est la rime.
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dimanche, 30 octobre 2016
12
12
Définition possible d'une poésie (d'une poétique?) : du joyeux n'importe quoi.
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samedi, 29 octobre 2016
11
11
Eh bien, c'est du joyeux n'importe quoi, tout ça.
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vendredi, 28 octobre 2016
10
10
Mettre un poème au repos, serait-ce tenter de lui arracher même cette retenue, ce hors-lieu où la déflagration de plusieurs mots qui n'allaient pas de soi, qui n'allaient pas ensemble, qui se gourmaient forcément, l'avait situé ?
Arracher la source de l'écriture à sa situation : poésie.
Situer la langue dans un hors-lieu à partir d'une déflagration de mots conflictuels : action poétique.
Résultat (de cendres) de cet acte : poème.
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jeudi, 27 octobre 2016
9
9
Poser plusieurs axiomes :
on ne peut pas, aujourd'hui, écrire d'art poétique sur un netbook
on ne peut pas, aujourd'hui, écrire d'art poétique sans connexion Internet
et pourtant, elle tourne
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mercredi, 26 octobre 2016
8
8
J'étais parti pour écrire un billet au sujet d'un roman. Me voici à jeter les premières bases – aphoristiques – d'un art poétique.
Le comble du ridicule.
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mardi, 25 octobre 2016
7
7
Sans la métaphore, on choit dans la philosophie « pure ».
Or, la philosophie aussi est affaire de métaphores.
Par exemple, prête-t-on assez attention au jeu particulier du pluriel et du singulier, la façon dont ils se combattent au sein d'une même phrase ? Le singulier a souvent valeur de fiction, je veux dire de « chose figée ». Il introduit cette dimension modelée dans une phrase ouverte sinon à tous les vents des pluriels.
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lundi, 24 octobre 2016
6
6
Pénible, les arts poétiques en métaphores.
Impossible autrement.
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dimanche, 23 octobre 2016
5
5
Ecrire de la poésie n'a de sens qu'à partir d'une conflagration de mots. Des mots, des paroles s'entrechoquent. On essaie de se saisir de la flamme, de la capturer un peu mais sans la diriger complètement. Le poème, souvent, n'est que calligraphie de cendres.
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samedi, 22 octobre 2016
4
4
Pas de mystique, donc.
Pas de piqûre de mystique.
On est dans la langue, on cherche à échapper au lieu précis, au moment précis qui nous voit écrire (que c'est dur à dire), mais rien du derviche tourneur.
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vendredi, 21 octobre 2016
3
3
L'extase n'est pas une excuse, dites-vous.
Mais si. Sans extase, pas de poème. Je ne peux tout de même pas écrire dans ce genre de langue en me tenant là où je me trouve. Pour avoir de la tenue, le poème doit s'arracher.
Il y a aussi la leçon de Guillevic, ou, différemment, celle de Ponge : s'en tenir à ce qui est là et l'arracher, l'exprimer, le traduire. Cette retenue compte au nombre des extases.
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jeudi, 20 octobre 2016
2
2
On pourra enchaîner autant qu'on voudra.
La passion du mot juste n'atteindra jamais l'extase du mot qui sonne juste. Toutes les reprises de brouillons, tous les tapuscrits portent le spectre de cela.
Enchaîner = ligoter = condamner à gigoter.
On gigote dans la gangue de la langue.
Enough said.
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mercredi, 19 octobre 2016
La Part oétique, 1
1
Quelle pierre à l'édifice, quelle pâte à dentifrice.
Ce bijou d'un sou.
Interroger la rime, interroger ce qu'il y a de risible en elle. Vestige d'un temps enfui (pas collectif, personnel : quand j'écris en rimes, j'essaie toujours – je crois – de retrouver la journée où j'ai compris ce qu'était la poésie rimée).
11:59 Publié dans Part oétique | Lien permanent | Commentaires (0)