dimanche, 26 février 2006
Soif
Le mal s'enfuit, mais dans mes yeux aussi glissent des estuaires. Je ne t'ai pas connue, violente averse de printemps sous le ciel corse, et pourtant je désirais ces rivières, entre autres.
Le nuage et l'arbre font désormais cause commune ; le ciel vire au grisâtre, et voici l'aubade que tu exigeais hier ; le printemps devenu automne, je me défais des oripeaux de la colère.
Peste soit de vos tintamarres, orages de sang, fleuves de fiel, malheurs qui nous cueillent sens dessus dessous ! L'avalanche a guidé notre abandon d'amertume.
J'entrevois, la colère passée, les brouillards de cette charade, et ce fantôme dépecé qu'on nomme amour. Loin de l'estuaire, mon désir d'eau aussi s'étiole.
06:47 Publié dans Sonnets de février et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
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