mardi, 07 mars 2006
Epreintes, encore
"Les épreintes ont une odeur douceâtre et musquée qui les caractérisent."
"Entre deux épreintes, elle plonge bruyamment pour effrayer les poissons qui se réfugient près des rives où ils se font piéger."
"A l'état frais (à droite), les épreintes ont un aspect goudronneux et une odeur douçâtre."
Last, not least :
"Vous devez savoir qu'avant d'aborder les plages de la béatitude, avant d'arriver à la cinquième demeure du château inférieur, à cette oraison d'union où l'âme est éveillée à l'égard de son Dieu et complètement endormie à toutes les choses de la terre et à elle-même, elle doit passer par les plus lamentables aridités, par les plus douloureuses épreintes ; consolez-vous donc ; dites-vous aussi que les sécheresses doivent être une source d' humilité et non une cause d'inquiétude ; faites enfin comme le veut Sainte Thérèse, portez votre croix et ne la traînez pas ! " (J.-K. Huysmans. En route. I, 6)
[De fil en aiguille : Huysmans a vécu quatre ans à Ligugé, près de Poitiers. Sa maison y est encore visible. Nous nous éloignons des épreintes...]
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Last, disais-je...? Ce n'était pas tout. Victor Hugo, dans un passage étonnamment ambivalent (du point de vue de l'identité sexuelle), emploie aussi le mot, non dans son sens zoologique mais avec la connotation médicale de "coliques" :
"Quand il vit Cosette, quand il l'eut prise, emportée et délivrée, il sentit se remuer ses entrailles. Tout ce qu'il y avait de passionné et d'affectueux en lui s'éveilla et se précipita vers cet enfant. Il allait près du lit où elle dormait, et il y tremblait de joie; il éprouvait des épreintes comme une mère et il ne savait ce que c'était ; car c'est une chose bien obscure et bien douce que ce grand et étrange mouvement d'un coeur qui se met à aimer." (Les Misérables. II, IV, 3)
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