jeudi, 06 avril 2006
Le mot est miré
Lire le chapitre précédent.
Laurent décide de faire un peu de rangement. En buvant de lourdes gorgées de selimbong, il se brûle le palais, et fait de l'ordre dans son gourbi, ce qui signifie bien sûr qu'il jette, dans un immense carton qu'il aura, tout à l'heure, le plus grand mal à soulever puis à transporter jusqu'à la benne destinée au papier recyclé, l'essentiel des paperasses qu'il considère désormais comme inutiles.
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Bien des passants furent surpris, ce soir-là, en voyant M. Laignaux, le brocanteur des cocos, embrasser farouchement un gigantesque carton et le traîner jusquà la benne. Il portait un pantalon de tergal déformé, avec des salissures au niveau des chevilles, et des traces d'usure aux fesses. Ses chaussures de mauvais cuir noir n'étaient pas lacées. Malgré la chaleur, il avait gardé sa chemise, mal repassée, et son veston noir. Il avait une barbe de deux jours (au bas mot). Bientôt, sans doute, pensait-on, on le verrait charger sa vieille guimbarde de paquets qu'il expédiait à ses divers acheteurs. On disait parfois qu'il faisait vivre à lui seul la moitié des employés des postes de Bagnères.
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Qu'il surprenne, au retour de sa promenade et dans la glace du vestibule, son air désemparé, il se dit aussitôt que Lili va le prendre au mot.
16:45 Publié dans Pauvres Pyrénées | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
commentaire: cf. ceux d'avant!
Écrit par : Livy | vendredi, 07 avril 2006
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