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lundi, 10 avril 2006

Trois minutes pour un vers

    Croisant, au milieu de la rue Ronsard, deux garçons, dont l’un récitait à l’autre le poème qu’il devait savoir, je pense, pour un cours de français ce lundi, j’entendis

Qui m’est une province, et beaucoup davantage.

 

le huitième vers de « Heureux qui comme Ulysse », le plus célèbre des Regrets de Du Bellay.

Le garçon s’arrêta, car il ne devait pas apprendre les tercets. Je retrouvai aussitôt l’ensemble du sizain anaphorique, à l’exception du troisième vers, qui ne me revint que trois minutes plus tard, presque rentré chez moi :

Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine.

 

Les habitants de Trélazé, doux village angevin connu pour ses ardoises, apprécieront mon amnésie !

09:05 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (5)

Commentaires

Pour une fois, je m'autorise un bis repetita :
Sonnet Ardoisé

Voici que j’entreprends un sonnet ardoisé,
Pour chanter les vertus d’une inconnue campagne
Qui m’est une province et château en Espagne,
Avec son fleuve calme et son coteau boisé.

Plus d’un bourgeois vantard de bien haut m’a toisé :
Comment puis-je ici voir un pays de cocagne,
Au point où solitude est ma chère compagne,
Quel est son charme enfin qui m’a apprivoisé ?

Je contemple les champs dans leur grande étendue,
Je scrute l’horizon : quelle pluie attendue ?
Du blé futur déjà je me sens protecteur…

Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine,
Comme dit le poète, et je suis son lecteur :
Au pays tourangeau, joyeux je me confine.

Écrit par : fuligineuse | lundi, 10 avril 2006

Bis repetitita aliquando placet.
Merci, Fuli !

Écrit par : MuMM | lundi, 10 avril 2006

Crénom de mille dieux ce sonnet je l'écris
Pour vanter l'air pourri des tristes capitales
D'où dès que je le peux moi je me fais la malle
Lors j'ai nommé Paname et Pantruche et Paris

Oui la vie serait encore acceptable ici
Si n'y vivait l'espèce de fleurs sans pétales
Sans tige et sans odeur, ô vélo sans pédales
Qu'on dit les Parisiens la banlieue y compris

Ah purée de bonsoir la vie n'est pas marrante
Empêtré que l'on est parmi ces sycophantes
Qui se prennent pour qui je vous demande un peu

Sacré nom d'une pipe et saperlipopette
Faudrait pas trop se prendre à ce point pour des dieux
Quand on n'a pas grand-chose au fond sous la casquette

Écrit par : Jacques Layani | lundi, 10 avril 2006

Quelle rage inspirée !

Écrit par : MuMM | lundi, 10 avril 2006

J'ai des amis au quartier de St-Léonard (rue le Loyer) où la confiserie en face de l'église vend des ardoises en chocolat, spécialité de la maison. Alors, ce n'est pas seulement Trélazé qui peut s'en vanter ! ! !

Écrit par : joye | lundi, 10 avril 2006

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