vendredi, 08 septembre 2006
Lignes courbes
Décidément, il sera dit que je n’écrirai pas. Mais non !
Après une nuit tourmentée, car mon fils s’est réveillé deux fois – il a le sommeil agité depuis quelques semaines, ce qui n’est pas dans ses habitudes –, je finis par me lever et par me rendre au bureau, allumer l’ordinateur de ma compagne, dont je m’aperçois qu’il refuse obstinément de se connecter au réseau : il faudrait vérifier la ‘Livebox’, mais elle est au rez-de-chaussée et, si je descends l’escalier, les craquements infernaux du bois vont suffire à écourter la nuit de sommeil des autres de la demi-heure qui leur reste.
Que se passe-t-il donc ? Hier soir, nous nous sommes aperçus que la ligne téléphonique qui est reliée à l’ADSL était en dérangement : j’avais essayé d’appeler mes parents autour d’une heure de l’après-midi, mais en vain car toujours cela sonnait occupé. En essayant d’utiliser le téléphone le soir, je me suis rendu compte que c’était notre ligne qui ne fonctionnait pas. Il était trop tard pour essayer de dénicher le numéro des services techniques, ou l’adresse du site Web. Tout cela, j’en ai conscience, n’est pas très intéressant, mais ces carnets portent nécessairement la trace de petits désagréments quotidiens. C’est dommage, bien sûr, en un sens, puisque je n’ai pas avec moi les notes griffonnées à la va-vite sur des feuilles volantes. J’avais notamment l’intention de consacrer un texte au petit livre de David Bessis, Ars grammatica, de dire quelques mots du dernier Chevillard, Démolir Nisard, dont j’ai achevé la lecture hier soir, tandis que traîne sur ma table de nuit The Captain & the Enemy de Graham Greene.
Tout à l’heure, avant de m’asseoir et de constater l’absence de réseau, j’ai ouvert les volets métalliques et ouvert les fenêtres, afin de faire entrer un peu d’air frais, qui n’a pas manqué cette nuit (nu sous le seul drap, au petit matin j’eus presque froid). Le murmure lointain de la voie rapide me parvient, troublé de temps à autre par l’accélération d’une moto, saloperie d’engin. Il a pu m’arriver d’envisager de consacrer, dans ces carnets, un billet à chacune des pièces de la maison, en essayant de décrire certains traits saillants, mais la force m’a manqué jusqu’ici ! Si cela ne me passionne même pas, moi… !
Le chauffagiste, avant-hier : Qu’est-ce que vous avez comme livres, dites donc ! (Il n’a vu que les rayonnages de la buanderie et du salon, soit moins du quart de notre bibliothèque.) Il me demande si je suis écrivain. Naturellement, je réponds non. Quand je lui dis qu’il n’en a pas vu le quart, il me dit, même pas sous forme de question : Mais vous ne les avez pas tous lus… Ah, ça ne m’était jamais arrivé. Que répond Renaud Camus, dans ces cas-là ? Quelque chose comme : « ce sont des faux livres, en fait ».
07:45 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Ce genre de chute de réseau arrive quelques fois avec la Livebox, en général il suffit de débrancher complêtement celle-ci puis de la rebrancher et de redémarrer les ordinateurs à elle reliés et les choses rentrent dans l'ordre, souvent.
Écrit par : Jean | vendredi, 08 septembre 2006
Je dis ça surtout parce que j'ai hâte de lire cette note sur "Démolir Nisard"!
Écrit par : Jean | vendredi, 08 septembre 2006
Lire François Bon est une très bonne idée...
...et le chauffagiste, que lui as-tu répondu, finalement ? Comme ton pote Renaud ?
Écrit par : fuligineuse | vendredi, 08 septembre 2006
Cela ne t'était jamais arrivé ? Ah, comme tu es jeune. Moi, le vieillard, je ne compte plus les fois où on m'a demandé (ou affirmé) ça.
Variantes :
Vous avez de quoi lire !
Foutez-y le feu, dedans ; ça brûle bien, vous savez.
(A mon épouse) : Jacques a lu tout ça ?
Écrit par : Jacques Layani | vendredi, 08 septembre 2006
Chauffagiste (admiratif). -- Vous êtes écrivain ?
MuMM. -- Non.
Chauffagiste (toujours admiratif). -- Qu’est-ce que vous avez comme livres, dites donc !
MuMM (vantard). -- Vous n'en avez vu que le quart.
Chauffagiste (un peu moins admiratif). -- Mais vous ne les avez pas tous lus…
MuMM (étonné). -- [Silence].
Chauffagiste (à lui-même).-- Quand même, ils me semblent un peu froids ces types littéraires. Heureusement qu'il existe des chauffagistes...
Écrit par : joye | vendredi, 08 septembre 2006
;)))
Écrit par : MuMM | vendredi, 08 septembre 2006
Jean > la note sur "Démolir Nisard" sera publiée à 13 h 45 ce jour.
Écrit par : MuMM | samedi, 09 septembre 2006
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