samedi, 30 septembre 2006
Gris de lire
... lorsque tout le monde eut dégrisé...
(David Bessis. Sprats. Allia, 2005, p. 10)
Cet emploi de dégriser comme un verbe intransitif, et avec le verbe avoir, n'est attesté dans aucun des dictionnaires que j'ai consultés. Alors, écart stylistique délibéré ou menue (curieuse) erreur d'auteur et d'éditeur ?
18:08 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Littérature
Commentaires
Dégriser devenant un acte volontaire !
Écrit par : Ray | samedi, 30 septembre 2006
Eh, cela arrive ! Moi cela me plaît bien ce passage à l'intransitivité. L'employer au besoin.
Écrit par : fuligineuse | dimanche, 01 octobre 2006
C'est joli, ainsi.
Je m'étonne (je l'écris ici, je ne te te prends à parti, je demande ton avis) de la tendance que j'observe dans différents blogs — et chez RC — à toujours vouloir une grammaire parfaite chez les écrivains. N'est-ce pas justement les erreurs ou les imperfections qui produisent, par leur léger décalage, cet effet de surprise et de ravissement qui fait qu'un style est inimitable?
En tout cas, je me souviens avoir douloureusement séché face à une analyse grammatico-linguistique de quelques vers de Mallarmé : où est la syntaxe?
Écrit par : VS | dimanche, 01 octobre 2006
C'est justement la question que je posais : écart stylistique délibéré ou...? C'est au lecteur de chercher à trancher (ou à ne pas trancher). J'ai repéré, plus loin dans le récit en question, l'adjectif "grisant"... alors...?
Dans tous les cas, je n'attends pas de syntaxe "parfaite" chez les auteurs. Quelques errements ou écarts délibérés font le charme de certaines écritures (cf Guibert).
Écrit par : MuMM | dimanche, 01 octobre 2006
Ou les glissements de Bataille : « Je tremblais l’acceptant, mais de l’imaginer, je devins fou »
Écrit par : Ray | dimanche, 01 octobre 2006
Les commentaires sont fermés.