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dimanche, 01 juillet 2007

À mots cassés

    Le rêve escamoté, la féerie de l’été peut reprendre, avec ses cent projets fumeux. Plus de huit jours avant la quille, le soldat commence à empaqueter son barda. Alors, l’hiver revient, comme pour lui couper l’herbe sous le pied, en lui lançant : « Pas de perm ! pas de perm ! » Le soldat, visage coupé d’entailles, se prend à rêver encore de son village natal – Gourbera peut-être, puisqu’il a depuis longtemps appris à plier l’échine. Il avait collé des affiches politiques avec son père, dans le village voisin. C’était à la fin du printemps, quand l’odeur des cerises noires faisait éclater les nuages en longues traînées bleues et jaunes, dans les sillons. Pourquoi céder au désespoir, s’il sait que l’été reviendra, avec ses chimères dont le plus sûr désir est de combattre les frimas ? Le rêve escamoté, la furie peut reprendre ; on attendra, le temps qu’il faudra, la permission.

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