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dimanche, 29 mai 2011

Six Keys for Each City (version 1084/1295)

    Pas tanné le cuir de la bourgeoise. (Je n’ai.) En musique, l’auparavant ne ressemble en rien à ces volutes au-dessus des réacteurs japonais en fusion. Il m’aura fallu dix semaines pour en parler. Picking. (Un café. Désert. Seule une jeune femme fume, à une table proche de la vitrine, en lisant un livre dont on ne voit pas très bien la couverture, et dont le titre se trouve, par conséquent, être illisible. Il semblerait que ce soit un essai philosophique ou esthétique de la collection « Champs », mais même ce détail reste incertain. Vous veillerez à finir toutes vos phrases par un adjectif préfixé en in-. Picking : La basse grave gratte l’asphalte (des cymbales). Qu’une parenthèse s’ouvre, on voudrait déjà la clore. Ces drapeaux sont identiques, sauf qu’il y a du bleu dans le carré inférieur gauche de celui de droite. Picking. Maintenant tu exposes le drapeau finlandais. Picking, picking. Rayures vertes et jaunes, comme dans une chambre d’enfance imaginaire. (Qu’une parenthèse s’ouvre, on voudrait déjà la clore. Les lèvres de la violoniste, les entends-tu flétrir les cordes ? Cela se nomme fretting, et cela s’énonce, se déclare, s’impose avec plus de violence qu’un frottis. Il y aura toujours ce vertige.

(Tout a fonctionné ici par augmentation, sans substitution ni évidement.)

21:01 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (1)

samedi, 28 mai 2011

Six Keys for Each City (version 590/701)

    Pas tanné le cuir de la bourgeoise. (Je n’ai.) En musique l’auparavant ne ressemble en rien à ces volutes au-dessus des réacteurs japonais en fusion. Il m’aura fallu deux mois pour en parler. Picking. La basse grave gratte l’asphalte (des cymbales). Qu’une parenthèse s’ouvre, on voudrait déjà la clore. Ces drapeaux sont identiques, sauf qu’il y a du bleu dans le carré inférieur gauche de celui de droite. Picking. Maintenant tu exposes le drapeau finlandais. Picking, picking. Rayures vertes et jaunes, comme dans une chambre d’enfance imaginaire. (Qu’une parenthèse s’ouvre, on voudrait déjà la clore. Les lèvres de la violoniste, les entends-tu flétrir les cordes ? Il y aura toujours ce vertige.

13:32 Publié dans Aujourd'hier, YYY | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 25 mai 2011

Sujet envers (version 280/339)

    Dimanche matin, il écoute Timeless Dreams*, le soleil. On se plaint de quelque chose, puis rien ne va le feu s’éteint**, les auxèses succèdent aux paralipses faut pas vous étonner mon vieux si personne vous lit. Les secrets se dissipent en deux coups de cuiller à pot. C’est écrit pour toujours, ainsi*** les rimes d’un sonnet**** : Drei im Quadrat.

 

 

* Reloaded, 2006.

** Pinget.

*** Archaïsme, Du Bellay n’est pas loin.

**** Il manquait 14 mots pour compléter ce texte à ce moment-là, d’où l’émergence de la comparaison avec le sonnet, par analogie arithmétique.

10:53 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 24 mai 2011

Sujet envers (version 1000/1230)

(Il a écrit ce texte en trois minutes, sans réfléchir, comme sur un coin de table, nous dit Philippe Soupault ressuscité juste pour ça.) On se plaint de quelque chose, par exemple de ne pas avoir eu le temps d’écrire le récit en 31 chapitres sur la rencontre entre Robert Johnson et Emil Cioran à Berlin en avril 1961. On s’en plaint oui, oui, puis rien ne va le feu s’éteint. Des aphorismes et des accords de gratte se promènent s’étirent, les auxèses succèdent aux paralipses faut pas vous étonner mon vieux si pas un seul pékin vous lit jamais. Alors mon vieux on se lamente ? Toujours plus. Prend des bûches, des baffes, le venteux sûr de lui qui finit par ne plus être sûr de rien. Les secrets se dissipent, l’espace nullifié ne comptera pas et vous pourrez toujours bramer. Les secrets se dissipent. Tout de même au rythme où vous allez faut pas s’étonner si le souffle des bougies hein (è si le souffle des bougies quoi ? si le souffle des bougies rappelle à nous des spectres vaguement bluesy ? allez savoir). On se plaint d’un rien, puis rien ne va le feu s’éteint, le vent a encore eu raison de ça, du feu à quoi penses-tu Théo. (Il a écrit ça en deux coups de cuiller à pot, comme on lit un magazine sur les cagoinces.)

03:30 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 23 mai 2011

Sujet envers (version 410/500)

    (Il a écrit ça en deux!minutes.) On se plaint d’un rien, puis rien ne va le feu s’éteint, les auxèses succèdent aux paralipses faut pas vous étonner mon vieux si personne vous lit alors – alors ? alors on se lamente. Toujours plus. Il prend des bûches, le venteux sûr de lui qui finit par ne plus être sûr de rien. Les secrets se dissipent en deux coups de lancette. (Métamorphoses du temps dans les soutes. Les sempiternelles plaintes suivent un cours ascendant è faut pas vous plaindre mon vieux.) 

08:02 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 22 mai 2011

Sujet envers (version 324/402)

    (Il a écrit ça en trois minutes, sur un coin de table.) On se plaint de quelque chose, puis rien ne va le feu s’éteint, les auxèses succèdent aux paralipses faut pas vous étonner mon vieux si personne vous lit alors – alors ? alors on se lamente. Toujours plus. Il prend des bûches, le venteux sûr de lui qui finit par ne plus être sûr de rien. Les secrets se dissipent en deux coups de cuiller à pot.

 

14:41 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0)

Sujet envers (version 478/588)

    (Il a écrit ça en trois minutes, comme sur un coin de table.) On se plaint de quelque chose, puis rien ne va le feu s’éteint. Des virgules se promènent s’étirent, les auxèses succèdent aux paralipses faut pas vous étonner mon vieux si personne vous lit. Alors on se lamente. Toujours plus. Prend des bûches, des baffes recta, le venteux sûr de lui qui finit par ne plus être sûr de rien. Les secrets se dissipent. Tout de même au rythme où vous allez faut pas s’étonner si le souffle des bougies hein. (Il a écrit ça en deux coups de cuiller à pot, comme on lit un magazine aux chiottes.)

04:00 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 21 mai 2011

Sujet envers (version 392/478)

    On se plaint de quelque chose, puis rien ne va le feu s’éteint. Des virgules se promènent s’étirent, les auxèses succèdent aux paralipses faut pas vous étonner mon vieux si personne vous lit. Alors on se lamente. Alors on se lamente toujours plus. Prend des bûches, des baffes plein la tronche, le venteux sûr de lui qui finit par ne plus être sûr de rien d’autre. Les secrets se dissipent. Tout de même au rythme où vous allez faut pas s’étonner si le souffle des bougies hein.

21:54 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 10 mai 2011

Une coïncidence méconnue dans la vie d'Agnès Sorel

    Au mesme jour que la favorite du roy quittoit la cité capitale, ce 10 may 1448, aprez avoir obtënu le retour en grâce du chambellan Pierre de Brézé, l'on apprit la mort, par estouffade, du doyen de la faculté de médescine Robert Julienne.

20:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

La Vézère, jamais jaune

 

    Nous fûmes – extrêmement – déçus par la maison forte de Reignac. Pourtant, du haut des terrasses aménagées dans le roc, on voyait les lignes des peupliers que baigne la sèche Vézère.

« Il y avait là de grands prés, des noyers obscurs à la sortie du village, et plus loin des bois parcourus de multiples sentiers conduisant à des hameaux ; tout cela suivait la lèvre de la falaise, ça grimpait fort parfois, et il y avait des caches derrière des éboulis, des combes où rien ne se voyait que le ciel, des haltes secrètes sous des hêtres. »

En revanche, sur le petit chemin qui conduit à la double bouche de Font-de-Gaume, tout semblait en harmonie, dans la verdure escarpée, et nos âmes en apesanteur.

« C’était Lascaux au moment où les célibataires accroupis épousent leur pensée, conçoivent, brisent les bâtons d’ocre… »

Dans d’autres mondes, impossibles, on sentirait le vent souffler au fond du crâne.

« La blessure n’apparaissait pas ; le cou blanc pendait de ce côté-ci, le bec s’allongeait comme pour le vol, à col étendu. »

Et la craie épouse les contours d’un vol de grues, dans les nuages.

 

 

La Grande Beune, pp. 27, 70 et 36.

14:48 Publié dans MAS, Tropographies | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 06 mai 2011

En l'absence de babysitter

    Elle est au théâtre. Pas moi. Nous sommes un peu vieux pour nous faire des scènes.

22:36 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 03 mai 2011

Ceux de 14 STOP Tastet introuvable STOP

    J'ai beau lire en accéléré tout le fort volume Ceux de 14, je ne retrouve pas ce lieutenant ou ce capitaine Tastet dont on nous a parlé. Au demeurant, je découvre plusieurs très belles pages, une langue classique pour l'époque, sans doute, mais très attentive aux inflexions. La dédicace de Nuits de guerre me rappelle le monument aux morts de la rue d'Ulm.

Si je voulais écrire un texte autour de l'abus des circonflexes, je tiens une phrase remarquable, c'est au chapitre 8 de Nuits de guerre :

Une aube livide glisse entre les fûts des hêtres dont l'écorce grise se marbre de suintements verdâtres.

Plus énigmatique, hors contexte (c'est au chapitre 7 de La Boue) :

Jacazzi, seigneur nocturne des Eparges, a promené sa lampe électrique des charpentes calcinées aux pierres moisies des caves.

 

06:35 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1)

lundi, 02 mai 2011

Gyubal Velleÿtar, de Stanislaw Witkiewicz

    Hier soir, quelques heures avant l’opération militaire qui a permis de « libérer le monde » d’Osama bin Laden (ce que d’aucuns semblent interpréter comme la fin, ou du moins la mise à mal, du terrorisme international), je lisais l’acte I de Gyubal Velleÿtar. Ce matin, je poursuis avec l’acte II, quelques heures à peine après que le cadavre de n’ennemi public n°1 ait été « enterré en mer » (largué ? amerri ? inhumarré ?) – procédure, qui garantit, je pense, des soupçons sur sa mort pour les années à venir, et des pèlerinages soit sur le lieu où il avait trouvé refuge, se planquait, soit à un point donné de la côte d’où fidèles et forcenés jugeront qu’ils sont le plus proches de la dépouille d’Osama le martyr.

Pour en revenir à Gyubal Velleÿtar, il s’agit d’une pièce frappante – un peu comme si (je poursuis le name-dropping acharné commencé hier dans le dialogue noir) Aristophane ressuscitait et croisait la route d’Alfred Jarry. Arturo Ui a pâle figure après cela. Il s’est décidément passé quelque chose de fondamental, du point de vue du langage, et du langage poétique singulièrement, entre 1910 et 1930 (pour faire bref).

« Je voudrais forger un formidable château de porphyre, et comme matériau je n’ai qu’une bouillie de tripes bourbeuses. »

Pourquoi cette langue, outrancière et dramatique, dans cette pièce écrite en 1921, me fait-elle penser à la langue si peu romanesque de Perrudja ?

11:11 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

Salle 413

    Distribue des intercalaires à quatre jeunes filles – dans la cohue. Lance un cube de sucre par la fenêtre. Le morceau de sucre tombe au sol, quinze mètres plus bas, dans l’allée, sous les platanes. Circonstances atténuantes : il s’ennuie. Relit les textes de Robyn Davidson, Mark Tredinnick, Ashley Hay, Alexis Wright. Voudrait animer un séminaire sur postcolonial et écocritique, ou traduire cette anthologie, si du moins ça intéressait un éditeur. S’ennuie à peine, voudrait ramener le morceau de sucre par la seule force de sa pensée. Wishful thinking.

10:33 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 01 mai 2011

Le Mât noir, dialogue

    – Tu as lu ça ? tu as vu ça ?

– Et toi ? tu as vu ta tête ? qu’est-ce qui t’arrive ?

– Des blagues. Du blafard. Violent.

– Quoi ?

– Une pièce. De théâtre. Dans le petit manoir de Stanislaw Witkiewicz.

– Ah oui…

– Figure-toi qu’on y apprend que « toutes les chiennes sont castorisées », puis que « nous allons nous gaver comme des castors », et enfin, à l’acte III, un cocu veuf pardonne à un complice du cocuage « parce qu’il n’y a que vous pour sauver mes chiennes de la castorisation ».

– Castoriser ? castorisé ? castorisation ?

– Non, je ne sais pas.

– Sinon ?

– Sinon, quoi ?

– Sinon, quoi ? quoi ?

– C’est un drame spectral.

– Hein ?

– Une histoire de fantômes, de mort. Une sorte de Lorca tchekhovien en plus burlesque, assez Crommelynck quoi.

– Ah, je vois. Du Witkiewicz, donc.

– Oui. Très fin.

– Sinon ?

– Sinon, à l’acte II, « on aperçoit le manoir entre les arbres », puis Kozdron, un brave type qui prétend ne pas avoir trompé le cocu veuf alors qu’en fait il était bel et bien l’amant du fantôme (de la fantômesse si tu veux), lance que « le soleil brille, il fait beau, et j’ai l’impression que tout est recouvert d’un duvet noir », avant de dire, de manière dédoublée, figurée mais redondante : « j’ai un torchon noir devant les yeux ».

– Ah. Curieux, pour une histoire de fantômes. Ça me rappelle le dernier album de Fersen, spectres et loups-garous partout.

– C’est la mode.

– Non, mais lui, justement, se détache totalement du côté citationnel, post-moderne etc. pour assumer totalement le côté littéraire, presque littéral, de ce fonds de commerce.

– Ah ?

– Oui – et toi, tu comptes jouer la pièce ?

– Moi ? non ! pourquoi dis-tu ça ?

– Tu en connais pas mal par cœur, déjà.

– Oh, j’ai pris des notes. Et tu sais, ce qui me frappe…

– Quoi ?

– Par delà ce que tu disais, qui fait qu’à l’époque contemporaine les histoires de fantômes sont toujours des motifs, une spectralité au cube…

– Oui ?

– Les passages que je t’ai cités tout à l’heure, les citations de Kozdron… Ces phrases ponctuées de noir, pour une pièce dont le titre et le lieu d’action sont un manoir…

– Oui, quoi ?

– Eh bien, c’est en polonais. C’est forcément un hasard de la traduction.

– Oui.

– Ou un fantôme polyglotte qui joue des tours.

– Oh, dis donc, ça, c’est du théâtre !

– Oui.

21:09 Publié dans Les Murmures de Morminal, MAS | Lien permanent | Commentaires (1)