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mercredi, 28 septembre 2011

Peupliers de l’irréel (640/770)

    Du côté de la route, les nèfles, dans le vert flamboyant de feuilles qui s’illusionnent à croire à un printemps revenu, deviennent grosses comme des poings d’enfant, avec leurs cinq minuscules fanes pareilles à des doigts effilés, végétaux. Bruce Chatwin a écrit que le peuplier était le signe de ponctuation de l’humanité. Du côté du rond-point, où la petite chatte se fait les griffes sur l’écorce du prunus, le soleil donne à plein, de sorte que même les lattes éclatées et pourries de la seule chaise en bois qui nous reste des années beauvaisiennes s’imagineraient être revenues au tronc. C’est une de ces journées où, comme le dirait Philip Roth, on s’enfonce plus profondément dans un monde irréel. Pourtant, le soleil est là, qui nous fait signe, bel et bien là.

 

In Patagonia, p. 81

The Humbling, p. 126

09:29 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0)

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