mardi, 10 février 2015
État gris sale
La tension comme d'ongles coupants sous les paupières,
Crâne qui se déchire à la trame des frimas,
Et en tout rampant sur le versant où tu rimas
D'autres gorgées brûlantes de vieux pousse-rapières,
Tout cela n'est rien. Racines chauffées sous la braise
Morte, aucun poème encore n'est sur le départ
Pour fendre le nuage ou taillader un rempart :
J'ai demandé au soleil son nombre. Il a dit : « Treize ! »
Chuchotis, dénigrements, la rate du vulgaire ——
Supplices, foyers, les aveuglements de naguère :
Tout est donc ralenti par mille frissons grippaux.
Le nuage a tourné le soleil comme une crêpe
Et a vendu nos belles phrases, leurs oripeaux,
En plein hiver à un zinzinulement de guêpe.
12:12 Publié dans Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
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