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mardi, 10 mai 2016

Des profondeurs

9 mai, 9 h 45

    Du tréfonds de l'averse, je sens monter une sorte de berceuse. La fleur a poussé par paliers, et, de loin, on ne peut pas encore confondre les glycines et les lilas. Pourtant, je préfère habituellement les lilas blancs aux lilas mauves. La berceuse qui monte, entre les gouttes de l'averse, entre les éclats de la bruine, se rappelle à nous, sans qu'on puisse se retenir de sentir monter les larmes.

L'ivresse des profondeurs n'est pas autre chose. Je le sais bien, moi qui ai plongé dans tous les océans du monde. Je le sais, moi qui ai côtoyé les coraux. Je comprends cela parfaitement, moi qui ai dansé avec les requins. Quand les méandres passent outre aux recommandations du diable, il n'y a pas d'autre solution que de se jeter dans la danse de la plongée.

La pluie tombe fine, on la sent à peine sur le crâne. Ce n'est plus une bruine ni même un écho de flûte. Le mois gris s'écharpe et s'essouffle sous le crachin. Les notes de musique elle-même sont déstructurées. Le mois gris met un bémol à ses ardeurs.

J'imagine sans peine, pour avoir cru mourir d'étouffement si souvent au fond des océans, la souffrance de ceux qui sont criblés par l'allergie au pollen, au printemps. Pour eux, même le béton n'est pas un secours. Ils aperçoivent les palissades, reprennent espoir, mais se sentent néanmoins piégés par le pollen. À quoi bon ? Et à quoi bon plonger dans l'écran de lavande ?

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