Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 12 octobre 2016

Peinturlurage

11 octobre, circa 23 h.

    La noirceur est parfois éclairée de brumes anodines. On remonte une rue comme le cours du temps, sauf que le sens jamais le même. Les grilles les grilles ont des beautés de jeune fille. Ce n'est pas grand-chose, et pourtant la noirceur se satisfait de cela, peut-être parce qu'un lampadaire éteint n'aura jamais le charme d'une grille où s'exprime quelque idéal oublié.

On frôle une rambarde dans la nuit, mais ce n'est pas ça, la noirceur. La noirceur n'est pas dans la main, elle est dans les pensées. Il se peut qu'elle soit dans un geste farceur.

Quel temps fait résonner la noirceur à 50 %. Si tu ne fais pas les choses à moitié, alors ce sera ta main qui prendra la contagion. La chaîne du vélo semble tintinnabuler, mais pas du tout, rien de tel, la ville est déjà endormie alors que le soleil est à peine couché. C'est le long du cours du temps, comme on bat le pavé en remontant la rue, que s'agite éternellement cette petite clochette gracile et douloureuse, l'âme en émoi, la noirceur, à remonter, comme on remonte les ponts, comme on remonte les pendules.

Que vois-je avant le pont ? Même la noirceur est peinturlurée en rose et en bleu, en sommeil en souffrance, en rien du tout.

Mieux vaut faire un film, s'en tenir à faire un film, ne pas lever les yeux vers la collégiale, oublier la marche du temps, la noirceur incompréhensible et absente.

Les commentaires sont fermés.