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vendredi, 22 février 2008

Hantise hivernale

[ 13.02.2008.

    C’est la première fois – je pense – que je me retrouve à pianoter dans cette cuisine, où j’ai déjà, par le passé, installé l’ordinateur portable afin de montrer des photos à mon fils aîné, pendant son dîner, ou à mon beau-père, qui est mort il y a cinquante-deux semaines et une heure. C’est l’une des premières fois, aussi, que la table de la cuisine n’est pas recouverte d’une toile cirée, puisque la toile jaune, justement, je l’ai installée hier soir à la table du salon, pour le dîner, surtout par flemme de chercher une nappe dans les placards. Le bois clair de la table de la cuisine, avec ses nœuds plus bruns, me renvoie à des périodes hantées. Il est cinq heures et demie du matin, et je me suis tout de même fait chauffer un café, que j’accompagne de quatre « sablés des prés au pavot ».

La semaine prochaine, nous allons faire une petite virée de deux jours à Arcachon et sur le bassin, que je n’ai jamais visités de ma vie. Peut-être passerons-nous quelques heures à Bordeaux, histoire de montrer à notre fils le tramway, la cathédrale, le musée d’Aquitaine, les vieux quartiers, le jardin botanique – et peut-être même, si la nostalgie nous y conduit, le parc Peixotto, à Talence. C’est à Bordeaux, à l’hôpital Bergonié, que mon beau-père est mort il y a cinquante-deux semaines et une heure.

— Pourquoi le parc Peixotto ? me demanderez-vous.

— Pourquoi pas ? vous répondrai-je.

(Je n’arrête pas de tousser et de renifler depuis que je suis levé ; c’est agaçant.)