mardi, 21 mars 2006
Le Lot est tiré
[Lire le chapitre précédent.]
Non, ce n'est pas possible ! On est en juillet. Je n'y crois pas, pense Laurent Laignaux. C'est une farce. Elle est venue, et je n'ai pas donné signe de vie.
Une foule d'hypothèses saugrenues se sont bousculées dans son esprit en lisant la lettre : mentir. Mentir : la lettre n'est jamais arrivée. Mentir : j'allais très mal, et je ne t'ai pas répondu - maintenant, je vais mieux, etc. Mentir...
À quoi bon mentir ?
Au contraire, il va écrire aussitôt la lettre la plus sincère possible. Dire toute la vérité. Repasser les mois écoulés. Raconter les moutons. S'endormir en pleurant, comme naguère.
M. Laignaux, brocanteur par correspondance, hôte de la section locale du P.C.F., sanglote. Pris de court, il ne comprend pas d'où viennent ces verres d'eau salée, de quelle mer ni à quelle sauce les accommoder. Il laisse aller les flots ; à quoi bon retenir ?
Elle vit dans le Lot. Je vais lui écrire.
[Bonus : la note évanouie.]
15:25 Publié dans Pauvres Pyrénées | Lien permanent | Commentaires (0)
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