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mercredi, 21 juin 2006

La Religieuse de Rivette

    Un barreau lui cache la bouche. De l'autre côté, au premier plan, la nonne devenue novice, en butte aux passions folles de mondes clos, fuit son regard. Elle crache sa propre langue. Est-ce lire ainsi Diderot ?

23:00 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (2)

Hystériquement, historiquement (indeed)

    François-Gabriel de Salignac de la Motte-Fénelon, fils de feu Gabriel-Jacques de Salignac, lieutenant-général des armées du Roi et ambassadeur de Sa Majesté près les États-Généraux, et de dame Françoise Le Pelletier, est né à la Haye, en Hollande, le 21 juin 1737.

Nous avons traversé, aujourd'hui, la petite ville qui fut longtemps nommée La Haye Descartes, avant d'obtenir le droit d'adopter, pour seul toponyme, le nom du philosophe.

 

Le 21 juin 1838, était posée la première pierre de la synagogue Semper de Dresde (Allemagne), qui fut incendiée au cours de la Nuit de Cristal.

Je crains toujours de lire, dans la presse, le compte rendu de quelque acte antisémite, ou de toute autre barbarie.

 

Le 21 juin 1919, la mère de Guy Lux la flotte de guerre allemande se saborde pour ne pas connaître le déshonneur.

20:10 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (4)

Rêver d'amours intemporelles

    Souvent je chante cette phrase de sept vers, suivie de son distique (et les deux strophes qui précèdent, comme celle qui suit). Moduler en variant. Imiter le rythme, ou alors accélérer. Parfois je ralentis ; dans ce cas, ça prend bien huit minutes. Bref, je suis très agaçant.

 

    Et là-dessus le Corydon,

Le promis de la pastourelle,

Laquelle allait au grand pardon

Rêver d'amours intemporelles,

- Au ciel de qui se moque-t-on ? -

Suivit la cuisse, plus légère

Et plus belle, d'une goton :

Dieu, s'il existe, il exagère,

Il exagère.

Georges Brassens. Dieu, s'il existe.

19:20 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)

Phrase

    Je nettoie (dans l'évier) le bac à légumes du réfrigérateur avec un bouquet d'algues, comme, sur le ponton de la péniche, chante le marinier qui veut que le parquet reluise, ou comme danse un gamin des rues, dans Paris dévastée - comme nage une libellule qui a enfin découvert le secret des tanches, des gardons et des brochets voraces.

18:28 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

Flûtes de la mièque

    De retour d'une virée touristique, comme il était trois heures et demie (et nous croisâmes même, près de la place Jean-Jaurès (manquant la faire tomber (de surprise) de son vélo, qu'elle poussait en marchant) une mienne collègue, linguiste de son état), nous proposâmes à notre fils, qui aura bientôt cinq ans, de faire un tour dans le centre ville pour essayer de voir si la Fête de la Musique avait commencé. Rien de tel, pas le moindre podium, ni une once d'animation classique, jazzistique, reggaestique ni électronique (ni... ni...), d'où une légère déception, que mon fils a compensée sans aucune difficulté, en organisant sa Fête de la Musique dans le salon, avant le bain.

 

Programme

W.A. Mozart. Sonate n° 11 pour piano (1er mouvement)

J.-B. Lully. Marche pour la Cérémonie turque. Marche des Combattants.

Pierre-Stéphane Michel Trio. Lulu.

Léo Ferré. Âme te souvient-il (Verlaine). On n'est pas des saints.

Thomas Fersen. Mon iguanodon.

Mathieu Boogaerts. Je ne sais pas où t'es parti.

E. Elgar. Nursery Suite.

17:37 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (2)

Au bord de la Charente

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    Que faisiez-vous donc à Vindelle

À déchirer le salami

L'emmental ou la mortadelle

Picorant quelque surimi

- Que faisiez-vous donc à Vindelle ?

 

C'était il y a deux semaines

Un monde ensoleillé naissait

Que ce refrain ne vous remaine

Aux rives de l'eau délaissée

- Oui, c'était il y a deux semaines.

14:40 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0)

Ridicules

    Une seule étable, avec sa centaine de vaches, suffit à infester la maison de mouches.

Je suis de plus en plus sensible au caractère comique des enchaînements de cause à effet. Il faut dire que l’épisode de ce midi, avec la saucisse et les chaussettes herbeuses (vous n’en saurez pas plus), avait de quoi attirer l’attention sur mon ridicule.

12:15 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

Mon grand-père maternel

9 juin, 11 h 45.


    Figue n’est pas une figure. Il manque le bout filtre à la gauloise que tient mon grand-père entre ses doigts. (Il a arrêté de fumer il y a déjà plus de dix ans.)

Mots croisés et jardinage, d’une part.

Nous faisions, ensemble, des feux d’herbes. Nous ramassions les figues. Pour beaucoup de gens – dont je suis – devenir adulte est synonyme de cet abandon progressif de la proximité avec les grands-parents.

Nous ramassions des figues, faisions du feu.

Il m’a appris à moudre du grain pour les poules, mais aussi à nouer seul mes lacets. (J’avais sept ans et demi et on me faisait constamment honte de ne pas savoir le faire.)

Sans doute est-ce pour cela que les grands-parents sont plus attachés à leurs petits-enfants : crainte de ne les voir grandir, mais aussi et surtout certitude de les voir s’éloigner d’eux en grandissant.

Il n’aime pas la littérature, mais il m’a inculqué (inoculé) l’amour des mots.

Pourquoi mes pensées vont-elles vers lui aujourd’hui ?

10:10 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1)

Tour de la Salamandre

    Il n’entrait pas – dans le choix de ce nom pour la promenade la plus fréquente autour de notre maison, à Cagnotte – une quelconque affection pour le géant souverain, mais la rencontre, au premier de ces milliers de tours, d’une salamandre lente et vivante, entre chien et loup.


« Quand on n’a qu’un endroit à défendre,
On le munit, de peur d’esclandre. »
[La Fontaine. Fables, X, viii.]


Toujours est-il qu’impavides il nous fallut constater que plus jamais on ne rencontrait de salamandres au cours de nos promenades. C’est être fait prisonnier à Pavie et en revenir vainqueur.

M. La Palisse est mort ;

Il est mort devant Pavie.

Un quart d'heure avant sa mort,

Il était encore en vie.

 

04:05 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)