samedi, 08 juillet 2006
Rue du Vieux Pont
En voyant cette antenne, en publiant, longtemps à l'avance, cette photographie, je me dis que je n'écrirai pas beaucoup pendant ce mois de juillet, qu'il y aura, au bas mot, une dizaine de jours où les images remplaceront les mots, et je commence à m'en expliquer, non pas à me justifier, mais à donner quelque éclairage, et je me retrouve déjà au milieu d'une longue phrase, c'est-à-dire d'une période, à moins que ce terme de période ne soit réservé aux phrases savamment construites, avec de nombreuses subordonnées, des balancements, de subtils rythmes ternaires, ce qui n'est pas du tout le cas ici, les mots charriant d'autres mots, les fragments ou segments de phrase en appelant d'autres, ce qui ne relève pas non plus de la parataxe, pourtant, d'autant que je suis frappé, soudainement, par le triangle blanc au bas de l'image, qui semble se ficher dans ma conscience pour me reprocher de ne pas avoir dit le moindre mot de ce ciel bleu parcouru de cotons (3 juillet, vers cinq heures et demie), ni de la rue du Vieux Pont, qui se trouve, comme son nom l'indique, juste en face de l'un des plus vieux ponts de Tours, le Pont de Fil, aussi appelé Pont bleu par les gens du cru, et qui, pour être "vieux", est pourtant de (re)construction bien récente, ce que nie en partie le nom de cette petite rue étroite, dont les riverains doivent être bien ennuyés les nuits où s'épanchent les notes violentes du festival Aucard de Tours, quoique, cette année, il me semble que le dit festival a eu lieu ailleurs que sur l'île Aucard, en un refus audacieux de tout cratylisme, comme ma phrase bancale et charriante a fini par se muer en une période, avec ses ruptures, certes, mais aussi avec ses balancements, ses savants rythmes ternaires, etc. (ce n'est pas ainsi, je crois, que j'avais employé l'adjectif savant, peut-être même était-ce l'adverbe savamment), autant dire une période dont le découpage selon les schémas de la grammaire générative, ou même selon les codes plus souples ou moins scientifiques de la stylistique, ne manquerait pas d'occuper plusieurs pages ou "étages", à tel point que je me demande bien comment l'achever, comment elle s'achèvera, puisqu'elle a commencé comme une phrase sans structure logique, un peu comme dans certains chapitres de Cavale, et qu'elle se termine autrement, pas tellement plus glorieusement, d'ailleurs, à glorifier le Vieux Pont, ou la rue du Vieux-Pont, ce fleuron du quartier Paul-Bert, dont je publierai prochainement d'autres vues, sur les bords de la Loire.
21:00 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne
Commentaires
bien sûr un de tes lecteurs n'aura pas manqué de remarquer les parallèles plutôt que ce triangle; de la ferronerie à l'ardoise fine en passant par la plaque. quant au ciel on préfère ceux de tes globules bus, tellement plus belge (Magritte)
Écrit par : paul | samedi, 08 juillet 2006
2n à ferronerie
Écrit par : paul | samedi, 08 juillet 2006
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