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lundi, 23 avril 2007

Objets de leur monde

    Quand plus tard on lui demanda ce qu'il s'était passé de si important ce matin-là, il ne put que raconter : une dame était entrée dans la galerie, dont la porte était restée entr'ouverte, et tenait un teckel en laisse. Il ajouta que ce teckel était bas (au sens où il trottinait au ras du bitume et du linoléum).

On lui objecta que les teckels ont rarement des conversations au sommet avec les girafes ; il n'en disconvint pas.

Il ajouta que, le peu de temps qu'avait duré leur rencontre, le teckel était resté muet. On lui demanda pourquoi la rencontre avait été si brève. Il précisa que son ami, le galeriste, furieux de voir une intruse dans la place alors qu'il s'en donnait bien du mal déjà avec ce nom d'un chien de bordel de dieu d'accrochage (c'est une citation), lui avait lancé : "Ah non, pas de visiteurs ce matin. Nous sommes fermés."

Comme l'intruse persistait dans son effraction, le galeriste avait aussitôt enchaîné : "Pas de chien non plus, de toute façon."

Presque d'un même souffle, Cinéma Sumac avait hurlé : "Pas de boudin, j'ai dit !"

La dame était sortie fissa de la galerie, et lui, témoin de cette scène fulgurante, n'avait jamais compris si boudin désignait le chien (un teckel tout de même) ou la dame.

L'audience fut différée sine die.

20:20 Publié dans Bel arciel | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Fiction, écriture

Commentaires

Oui, enfin, bon : en principe, c'est moi qui suis censé parler de chiens, par ici, non ? Faudrait voir à pas se marcher sur les papattes...

Écrit par : Didier Goux | lundi, 23 avril 2007

humm on dirait du queneau,
c'est un regal le bas teckel muet en laisse...
et une audience est reportée et non différée (sine die) mais bon, à toi de voir, si tu préfères différée. :)

Écrit par : if6 | lundi, 23 avril 2007

J'ai dit "Ferré", moi ? ça devrait se passer sur les hauts (de scène bien sûr) : "Sur la scène y a mes clop's / que t'allum's à ton slip"

Écrit par : MuMM | mardi, 24 avril 2007

L'autobiographie se déploie, il ne reste qu'à recoller les morceau. (J'aime bien la citation).

Écrit par : Zette | mardi, 24 avril 2007

"ce qu'il s'était passé" . Etrange, j'aurais écris "ce qui" . Les deux sont possibles, ou je me trompe (depuis toujours)?

Écrit par : VS | jeudi, 26 avril 2007

Les commentaires sont fermés.