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samedi, 27 août 2016

Flaubert, casse-toi

(ce matin)

    À la crème trame des saisons qui se défilent sans que l'on puisse saisir le message, il n'y a pas d'espace dans lequel se réfugier. De l'été, il ne restera bientôt plus que la trace jaunie, celle de ces pelouses et de ces carrés d'herbe qui se noient sous le soleil, et de ces lettres mortes comme des chambres ou l'amour passe trop vite. Une lourde clef plastifiée de chambre d'hôtel, peut-être. L'accent grave et l'accent aigu se confondent pour ne rien dire de notre monde. La géolocalisation est égarée parmi les papiers gras de teneur électronique.

Une bite en plastique blanc couchée sur le trottoir, ce n'est pas nécessairement un camion qui l'a pliée. Il en faut du temps, pour avoir un jour la barbe du Père Noël sur un débardeur sale et tâché de graisse.

Terre-plein central. Le ruban de pelouse jaunie sur lequel alternent, plantés irrégulièrement, des érables déjà âgés et des arbres plus frênes frêles, plus frustes. La flèche pointe vers le dehors, c'est-à-dire vers le futur. C'est une flèche blanche banale, qu'on ne remarque même plus.

Descendre vers la Loire revient à attraper des rêves, avec l'ozone et le gasoil.

Ce point au loin est-il un caniche dans un manteau bleu ou un caddie ? Cette canette posée sur la rambarde qui sert de glissière de sécurité, est-ce de la bière ou une boisson énergisante ? Rose fuchsia d'une tenue de jogging. Jaune pétard d'une sacoche de vélo. Puis toutes les couleurs en une fresque habile sur la longue palissade de métal du chantier des Beaux-Arts...

Flaubert, casse-toi avec tes fioritures, ou ton refus d'icelles.

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