Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 07 décembre 2016

Parpaings empilés près de la statue

    Je disais à Stéphane Mallarmé, dans mon sommeil profond, que les divagations ne sont pas le miroir des journées, mais plutôt cet empilement de parpaings au milieu d'une cour déserte. Il ne me répondait pas, il avait mieux à faire que de s'intéresser à mes élucubrations.

Je disais à Stéphane Mallarmé qu'en marchant on trouvait le Poème, mais lui ne pensait pas un traître mot, ou peut-être s'en souciait-il comme d'une guigne, d'une nèfle, et il pensait sans doute qu'on trouve le Poème au fond d' une alcôve enfumée, entre des lambris de bois brûlé, des lampes éclairant faiblement la nuit.

Je disais à Stéphane Mallarmé, merde, bordel, il n'y a pas que toi au monde, pourquoi tu me pourris la vie comme ça. Même ainsi, dans mon sommeil profond, tandis que je marchais en cherchant le poème, Stéphane Mallarmé restait de marbre, muet, pareil à ces statues de polystyrène sculptées par Jean Dubuffet.

Je disais à Stéphane Mallarmé, bordel de merde, c'est à cause de toi que l'on s'égare, que l'on ne marche pas droit, c'est tant mieux, c'est grâce à toi, bordel de chiottes. Comme une balayeuse passe sur les trottoirs, comme une cycliste ralentit à l'approche du poids lourd,  comme le diamant énigmatique de la bibliothèque municipale cherche à s'ériger vers le ciel, c'est ta faute, disais-je a Stéphane Mallarmé.

Les commentaires sont fermés.