samedi, 27 janvier 2018
152.4
levé avec mal à la glotte, il y avait longtemps, levé surtout en insomnie, pas assez dormi, de sorte
qu’après avoir regardé mes messages et répondu aux mails pros je repêche un bout de papier dans le bac
à recyclage afin d’y jeter des notes sur Impatience que je viens de finir (oui ce matin calé dans
le fauteuil Régence (défoncé)) et j’allume l’ordinateur, y trouve le nouveau Service de presse publié il y a moins
d’une demi-heure, et donc avec la glotte et la nuque dolentes je pianote en écoutant (ou j’écoute en pianotant
(hier je m’interrogeai sous le soleil rue Bretonneau : est-ce qu’on mange en marchant, est-ce qu’on marche en mangeant))
et régulièrement je jette un coup d’œil dans la piaule de François, ainsi dit-il, avançant avec le piolet en
permanentes avancées des doigts sur le clavier, pas si loin des pins de La Baule (où on marchemange mangemarchant)
06:50 Publié dans 152 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 16 janvier 2018
152.3
ce qui s’est passé quand votre âme s’est posée sur mon ombre, pas donné à tous de le voir
ce qui se passe quand le vent ouvre les vitres claquemurées seuls le voient les parasites sur la pipistrelle
et ce qui s’est passé s’est passé et ce qui se passera se passe déjà dans ce qui passe
ce qui s’est passé quand tu m’as tenu la porte et quand tu m’as regardé de tes yeux violents
ce qui se passe il n’est pas donné à tous de le voir, l’ombre se posant sur le nombre
et ce qui s’est passé s’est passé et ce qui se passera se passe déjà dans ce qui passe
ce qui se passera ou ce qui se passe parfois parfois se passe dans l’œil ou parfois dans l’ombre
& parfois dans l’ombre où passe un souffle de vent à arracher les murs, tous ne le voient pas
18:37 Publié dans 152 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 13 janvier 2018
152.2
après quelles orties jeter sa ligne, l’enfant qui dort en moi ne le dit pas, pas plus que ne
parle après coup la fumée de la cigarette clandestine, qu’on l’ait fumée ou pas, pourtant il fallait la tenir
entre les doigts après l’avoir volée dans le paquet, tout comme chronométrer le temps que mettait le grand-père ou
la tante ne suffisait plus, comme c’était bien d’aller près du pont sur l’autoroute et de compter les poids
lourds jaunes, après avoir refusé de fumer la cigarette, l’avoir déchirée puis dispersé le tabac brun ou plutôt roux
sur les poids lourds imaginaires, compter dans sa tête le temps que ça prenait au grand-père de fumer une
clope et compter les poids lourds jaunes, pas forcément tout jaunes mais il en fallait, teinte dominante dira-t-on, la
dernière miette de tabac brun collée à l’index qui comptait comme battant la mesure, doigt mordu de lumière, après
07:30 Publié dans 152 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 16 décembre 2017
152.1
la fonte des glaciers effraie bien entendu grands ébrasements comme ça échappés engloutis et qu’on ne revoit plus, fondus
comme au passage d’une lave, oui un torrent de lave invisible emporte ces blocs de granit faits de telle
eau, on n’en voit plus la fin, le glacier de granit prend la poudre à recomposer toutes les étoiles
grands ébrasements dans la folie du monde, pour que vous ne sentiez plus rien à en étouffer trop fragiles
où irez-vous crécher quand le feu viendra étouffer vos larmes et que votre peau se craquellera comme de l’argile
grands étonnés idiots de n’avoir rien vu venir, à la vie submergée par ces glaciers disparus, tout un monde
effacé de la mémoire tandis que, rayées de la carte, tant de contrées et d’espèces persisteront en membres fantômes
fonte hante dans l’attente la honte et le dépit de l’impuissance, échappés engloutis ébrasés et qu’on ne revoit plus
08:29 Publié dans 152 | Lien permanent | Commentaires (0)