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mardi, 28 février 2006
Latte de banc graffitée
Sur le fond de verdure de la butte, je lisais tranquillement à la source des racines, songeant au long fouaillement des taupes, à l'alanguissement merveilleux des lombrics qui sont autant de tortillards échappés d'une rue en pente, et où se voient les costumes annelés de passagers en partance pour un morne bureau, lorsque je vis, presque stupéfait, l'éclat céruléen d'un bandeau net, qui abrite trois hiéroglyphes mystérieux, lesquels sont eux-mêmes accompagnés de fioritures et de brimborions déposés,
comme un pigeon travaille pour la postérité.
(Cette parenthèse finale compte comme une soustraction.)
19:19 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (1)
Caniches du stade
15:50 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0)
Payolle, 24 février
Un quadragénaire barbu, essoufflé à force de courir, et qui est responsable d’un groupe d’enfants qu’il initie à l’art subtil des chiens de traîneau, nous lance :
« Ils vont me crever, ces gosses ! Ils courent comme des rats empoisonnés ! C’est les premiers que j’ai comme ça : d’habitude, ils bougent pas… »
Voilà une comparaison inédite… ?
14:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)
Roumanie
Bienvenue au lecteur roumain, ou à la lectrice roumaine, qui vient de passer par ces pages. Cela m'émeut toujours beaucoup, quand je prends ainsi conscience de l'ouverture de la grande Toile mondiale.
13:40 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)
Russes, Arabes, Amérindiens
C’est l’autre nom de l’autre, et c’est le Bourguignon. Une lèvre carmin chante de toutes ses dents.
“Il étudiait cette rigidité particulière au tissu des gens qui vivent en plein air, habitués aux intempéries de l'atmosphère, à supporter les excès du froid et du chaud, à tout souffrir enfin, qui font de leur peau des cuirs presque tannés, et de leurs nerfs un appareil contre la douleur physique, aussi puissant que celui des Arabes ou des Russes.
« Voilà les Peaux-Rouges de Cooper, se dit-il, il n'y a pas besoin d'aller en Amérique pour observer des Sauvages. » ” (Les Paysans, I, II)
Dans ce roman, d’ailleurs, le terme péjoratif dont les paysans affublent les Parisiens n’est autre qu’Arminac (souvenir des guerres médiévales opposant les Bourguignons aux Armagnacs !).
11:25 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)
Haut délit
Le haut mal qui gagne les rires fendus, transitoires, d’une assemblée déloyale – il ne nous en faut pas plus, à nous, les vents glaciaux, pour cingler joues, fronts et mains, malgré les écharpes, les cache-col et les gants de laine ou de cuir. Âpres et vifs, nous faisons pousser des roseurs verdâtres sur vos visages, que le froid délabre.
10:00 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)
B
Je bats le pavé ; un passant qui lit un fort volume toussote près de moi ; la ceinture de mon imperméable se décroche de ses guides.
(Où je me rêve en vagabond, ce que je ne suis pas.)
07:29 Publié dans Arbre à came | Lien permanent | Commentaires (2)