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lundi, 13 novembre 2006

Chiens de Langeais (version 1084/1295)

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    Ai-je déjà dit que le trombone était, en jazz, l’un de mes instruments préférés ? C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer tous ces chiens bruns ou blancs, langue pendante, et dont parfois certains même dissimulent savamment leur visage derrière de modestes feuillages, et qu’extirpant de mon manteau anthracite un trombone usagé, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter des surveillants scandalisés. Comme j’obtempère à leurs objurgations, et vu que j’ai une bonne tronche, ils n’engagent pas de poursuite. Pas de course folle à travers les salles, car je n’ai pas le temps de me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens aboient, la caravane se déchaîne.

Alors, j’imagine encore d’autres chiens, au collier bleu impeccablement ponctué d’ocre, la langue rose pâle, l’oreille aplatie et la queue basse. C’est à peine si, d’un écart intérieur sans tourniquet préalable, je parviens à éviter la roulotte qui me fonçait droit dessus, avec la mère d’Aurélie Lenfant, sa seule dent pointue affolée comme un gouvernail.

Le collier se détache du cou des deux chiens, tel le ruban d’Olympia. Un molosse me court après, se rue sur moi. Je rêve encore et encore de la roulotte rose pâle. Soixante-cinq cygnes sonores s’envolent à la fin, sans un bruit.

11:50 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Poésie

Commentaires

Une belle envolée de cygnes. Ils vont sans doute vers les limbes...

Écrit par : fuligineuse | mardi, 14 novembre 2006

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