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dimanche, 10 février 2008

Edgardo 1992

    À Talence, un soir, m'étant assoupi alors que je m'étais allongé sur le dessus de lit, vers six ou sept heures, afin de réviser un énième chapitre d'histoire, je me réveillai, vers dix heures du soir, au printemps flamboyant, surpris de m'être ainsi laissé aller. Alors, je me levai, engourdi, dans un état de somnolence semi-brumeuse, me préparai une omelette au roquefort avant de m'asseoir au bout du petit bureau d'appoint, les vastes baies où s'alanguissait la nuit derrière moi, afin d'y taper à la machine.

Et sur-le-champ, éprouvant en même temps un soudain serrement d'angoisse, il comprit qu'il n'avait dormi qu'une heure. Le lendemain était loin, très loin. Entre celui-ci et lui, s'ouvrait, terriblement difficile à traverser, l'immense abîme d'une nuit tout entière, de l'une des plus longues nuits de l'année.

(Giorgio Bassani. Le Héron. III, 5. Traduction de Michel Arnaud. Gallimard, 1967, p. 163.)

 

Tout cela, c'était avant la décision du suicide...

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