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dimanche, 02 février 2020

76–Cera–Clavecin

 

    On n’en finit pas d’épuiser les dictionnaires, mais là n’est pas ce que fait l’anthropocène.

L’humain épuise tout ce qui n’est pas humain, puis il réussit la prouesse de s’épuiser lui-même. La poésie a si longtemps été perçue comme puisement, action de puiser, de s’abreuver etc. Donc il fallait bien que les nappes phréatiques et les énergies fossiles s’épuisent. Le poète desséché, déshydraté. Mais ça encore, à la rigueur bien fait pour sa gueule !

Comme dans les tableaux champêtres, un mot fait naître un continent, de sorte que même les rochers, que l’on avait cru fabuleux, se déguisent, peut-être en raison des pluies qui alimentent les sources, auxquelles s’abreuvent les agneaux de la fable.

Biffer cela, si l’on n’y comprend goutte. Biffer. Les textes comme des billets qui épuisent nos ressources ne nous épargnent pas. Biffer cela.

 

15:12 Publié dans Droit de cité, Fièvre de nombres, La rature a horreur du vide, lactations : déSastre | Lien permanent | Commentaires (0)

75– Pečhočová–Piano

 

    La poésie est politique. Elle refuse de se payer de mots. La poésie est olitique. Elle se prive et montre le manque, à tous les coins de rue. La poésie est litique. On retrouve des pavés, des masques à gaz bricolés avec des soutifs. La poésie est itique. Manière de répéter ce que personne ne veut entendre. La poésie est tique. Elle vous sucera le sang, parlementaires véreux. La poésie est ique. Elle va baiser bruyamment sur vos discours verbeux. La poésie est que. Elle relaie, relie, dilue et délie. Elle est ue. Elle est e.

 

15:03 Publié dans lactations : déSastre, Part oétique, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)

74–Aussel–Guitare

 

    Allons jusqu’à la balustrade, et puis de là embrassons du regard les prairies grises, les égouts à ciel ouvert, la misère toujours fleurissante. Tu voulais poser des circonflexes partout sur le paysage et je t’en ai empêchée. Tu es triste mon ami : elle voulait ponctuer notre conversation des voyelles absentes de La Disparition. Pas étonnant qu’elle ait filé.

 

14:53 Publié dans lactations : déSastre | Lien permanent | Commentaires (0)

73–Gunin–Piano

 

    Les endeuillées passent leur chemin. Chacune porte son voile noir, chacune son deuil. Quel est ce manque au fond, au fond de chacune de nous ? Nous avançons ; la pluie fait des clapotis dans les flaques où notre regard se perd, sombre lugubre. Le nœud aperçu dans la planche, comme un œil.

 

14:47 Publié dans lactations : déSastre | Lien permanent | Commentaires (0)