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lundi, 14 novembre 2016

posé un compocerto

16 novembre 2013

    Sur le piano piano girafe

J'ai posé un compocerto

J'ai laissé l'andante en carafe

Et pianoté sous ton agrafe

Sur le piano piano girafe

 

Tes mimiroirs sont des mimiques

Tu joues bien de l'ophicléïde

Je mords dans tes joues de sirène

En tapant le piano chimique

J'ai posé un octuorène

Nocturne sur le cou coupé

De la girafe au mimiroir

17:45 Publié dans Knobs & thorns, Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 06 novembre 2016

Contretuba, bugle baryton, cor baryton

Untung-untung

    6 novembre 2014 (14 h 32)

Ce matin, j'ai déposé, pour révision, le sax alto de mon fils aîné chez le luthier de “Guitares & Vents”, rue de la Fuye. Intrigué par un instrument en réparation qui ressemblait à un tuba mais de forme ovale, j'ai demandé au luthier ce que c'était. Il m'a expliqué que c'était une sorte de tuba basse surtout employé dans les marching bands, en Allemagne de l'Est mais aussi dans les groupes klezmer. Comme le nom exact ne lui revenait pas, et comme c'est un homme très occupé, le pauvre, je me suis dit que je trouverais la référence précise sur Internet. Eh bien, il ne s'agit ni d'un tuba, ni d'un saxhorn, ni d'un mellophone, ni d'un fiscorn, ni d'un saxtuba, encore moins d'un euphonium bien entendu.

Ce à quoi cet instrument ressemblait le plus, c'est au contretuba tel qu'on le voit sur cette entrée de la WP francophone. Mais l'instrument était plus petit, ce me semble. Après échanges sur Facebook, on se dirigerait vers le bugle baryton ou le cor baryton.

 

6 novembre 2016 (14 h 24)

Je ne manque pas d'air, ni de souffle, à classer ce billet aussi dans la rubrique Knobs & thorns, depuis bien longtemps en friche, et normalement réservée aux trombones. 

Le cuivre en devient ivre.

Le tuba basse passe, les écrits restent.

14:31 Publié dans Knobs & thorns, MUS, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (2)

mardi, 28 octobre 2014

... beaucoup de pommes d'or....

• • On dorera la chapelle du portique à l'autel, avec beaucoup de pommes d'or, de grenades d'or, de raisins d'or, pour les guirlandes des entrecolonnemens. • • •

 

    Ornette.

Sornettes inévitables sur les envols fous d'Ornette.

YES ORNETTE !

Et si on commençait à redécouper le langage ? OR...

OR NETT E (le métal poli) (gentil abus de langage▬▬▬)

ORNE t TE → tu vis dans ta bagnole, cloche de bois, oie grise dans l'église

MAIS QUAND ÇA FUT ÉCRIT ON S'EN COGNE

cognée → hache

Le mort-né, morne plaine. Un plein bol d'athanor, repassez demain.

 

11:39 Publié dans Droit de cité, J'Aurai Zig-Zagué, Knobs & thorns, MOTS, Un sang d'encre | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 26 juin 2014

Pong-ping, 4

    Deux fois le même quai, ou plutôt l’absence de quai, le train poussif et cahotant qui s’arrêtait, s’arrêta (cela n’était pas habituel, j’y viens) un kilomètre peut-être avant la gare de Beauvais, des ouvriers du rail y montèrent, on se regarda toi et moi (j’avais beaucoup l’esprit ailleurs) en s’imaginant que ce tortillard était ainsi, des arrêts non prévus, non annoncés, étaient la norme, alors qu’en fait non, une seule autre fois (j’écoutais sur mon baladeur un disque de J.J. Johnson) je vis le train s’arrêter sans même qu’il y eût de quai, entre Villers-sur-Thère et Beauvais, ce devait être au retour d’un de ces cours sur les nouvelles de Mansfield que je donnais à l’Institut, d’où des détours par chez Gibert, je claquais ma paye en disques et livres d’occasion.

13:04 Publié dans Knobs & thorns, Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 17 janvier 2013

Old Delhi

    Il faudrait écrire sans même connaître la durée, sans savoir le terme, savoir comment ça finit. Et que le mimétique ne l'emporte pas nécessairement sur les remarques métatextuelles. Mais cela, ici, n'est pas possible, déjà qu'on se permet de remonter dans l'écriture du texte, mimétisme sans linéarité absolue, alors le précieux méta, ne rêve pas.

Et après ça, contrebasse → première ligne du trombone.

Janvier caniculaire descend sur la ville. Inscriptions sur les murs, en lettres inégales. Pour quel alphabet, par quel prodige. Une chatte met bas dans un coin, relents de cuisine, de légumes pourris. Batterie, roulements, toute l'usine garage.

Et là-dessus, bien sûr, le trombone défie les lois du genre. C'est souvent son rôle, au trombone : défier. Confiné, confit même dans ce rôle, il a tout de l'épouvantail. Aurait. Il aurait tout de l'épouvantail, sauf qu'il pose aussi, propose, suggère, développe. Pour moi, le trombone est, au fond, un instrument épique. Si longtemps que je m'en explique ou que j'aurais pu. Les bus peuvent passer, déglingués, bruyants, dans les faubourgs délabrés, je n'en ai cure, là n'est pas mon propos, j'en suis au trombone, baffe et caresse.

Donc, dans les faubourgs délabrés. Mais pas seulement. Les faubourgs déblatérés. Les faubourgs blabluseux. Faubourgs accabloblotants. Et quartiers chics, aussi, vrais blizzards de blagueuserie bondieumusardant pour quel alphabet. Dans quel idiome, et par quel prodige. Une chatte met bas, non loin d'un four où crament des restes de poissons, carré d'agneau. Quand la main nue dessina le tuba, le bonhomme s'en saisit, pour finir écrabouillé, déglingué bringuebalant dégingandé arrondi (éviscérieux remblagayé déblablutineur), par une file d'éléphants. Faudrait écrire troupeau. Alors, freine.

Revenir au garage, puisque dans cette huile sacrée se trouve l'âme de la ville. Chatte met bas freine. Et le bazar qui donna son nom à une langue parmi les plus logiques et garattouillimineuses du monde, hein. En freinant, file qui m'assomme, j'en retiens cela : du fatras naît l'ordre le plus absolu, l'hymne. J'ai trouvé ça dans votre usine, je vous remercie, on tire délabré le rideau on traverse emblayé le ruisseau on passe en été janvier caniculaire le ruisseau sans franchir rien, panthère aux yeux jaunes miniature délocalisée sur la dalle de béton. Le trombone est de la partie, construit une invisible demeure. Frénésie freine. Et advient un passage, en fait le terme.

13:19 Publié dans B x A, Knobs & thorns | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 18 octobre 2012

L'antiprothrombinase du dimanche après-midi

    L'intrus qui, s'immisçant, se faufilant, a glissé sur la terrasse mouillée de pluie n'aurait pas dû laisser gésir son imperméable et son couvre-chef. Et il s'éloigne, pris en pleine distraction. Ce n'est pas la pluie torrentielle de ces dernières semaines qui déforme sa démarche. Tricherie. Je n'en ferai rien. Il zigzague. Ralentit. Accélère. Perd pied pour rien au monde. Et creuse sa tombe avec son tronc, même le gynérium n'y comprend goutte. Ce n'est pas l'averse, nourricière de tant de vers, qui dégèle sa coiffure horripliante, mais peut-être un soupçon de tricherie. Un bolide passe près de lui, le décoiffe encore, feux clignotants dans la brume caniculaire. Quelque manœuvre, quelque fausse apparence aura eu raison de sa raison, tandis qu'il se souvient subitement — mon imperméable ! mon chapeau !

11:25 Publié dans 721, Knobs & thorns | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 14 octobre 2012

Chimneys – Sonnets, XI [125]

dieu de moi qui (oui dieu a pris de) prends pitié

par la plume légère et sexuelle élancée

de ton dirai-je ton corps?suis persécuté

oui dans un crachin jazzeux geignant à moitié

 

dont la parfois jeunesse arquée raide engloutit

en se lovant à lui tout l’aigu de ma hanche;

ou,spasme ta chair de garçon craquante étanche

ma cime en des climats fermes frêles glacés,

 

(souffle court lèvres effilées avalanche)môme

 

femme-larron de l’habile marlou-voyou

corps esclaffé à la poitrine sage à demi-esquissée

chair zézayante prompte à enfiler la complainte engraissée

:Je Veux Une Poupée,

                                        pieds agiles menus dont les pas comme

furtifs fendent la toison du saxophoneux biniou.

 

 

···...···...···...···......···...···...···...······

Texte original ici, ici ou . Ou ailleurs.

Aujourd'hui, deux semaines après le lancement du projet tout eec ?, je tente une première traduction de sonnet. Il y a de nombreux sonnets dans l'oeuvre de Cummings, souvent avec des variations très complexes autour de la forme. Ici, il était impératif de conserver le schéma aba'a a'ccb deffde. Outre quelques libertés lexicales (brogue est difficile à rendre), j'ai choisi, pour ne devoir renoncer à aucun des mots (tous pondérables), de passer, entre le vers 9 et le vers 10, de l'alexandrin au vers de 16 syllabes, puis de clore sur un vers de 14 syllabes (mètre aimé de Jaccottet ou Réda, ce qui, je l'admets, ne suffit pas à justifier sa résurgence ici).

15:15 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Knobs & thorns, tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 06 avril 2012

Un masque, encore

    Matthieu

tartine la terrasse

ah qu'un félin passé vite ne se remplace

au pair du vide interne (oubli manque colonne)

et qu'on tartine en trombe

sans tambour ni trombone

la terrasse foutrebastre !

09:49 Publié dans Knobs & thorns, Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (2)

jeudi, 29 mars 2012

« Moite sous la chaleur »

    « Les enfants donnent la main à leurs pères. Quelques femmes voilées frôlent des adolescentes qui préfèrent le jean à la robe. Des hommes accroupis bavardent à l’ombre d’une porte. Si j’osais, je m’assiérais à côté d’eux, moite sous la chaleur, les yeux mi-clos, pour m’intégrer à ce fragment de monde tranquille. Pas si tranquille que ça… » (Christian Giudicelli. Tunisie, saison nouvelle. Gallimard, 2012, p. 51)

 

Recopiant ces quelques phrases, toujours dans le désir de ne pas ranger un livre lu sans en avoir extrait quelque pépite m’ayant frappé à la lecture, et découvrant l’album du quintette d’Albert Mangelsdorff enregistré en 1963, réédité en 1993 et découvert par moi au hasard du butinage webmatique, je veux noter à la hâte les premières impressions à l’écoute de « Club Trois », la composition de (l’immense – j’ai plusieurs disques de lui) Heinz Sauer :

* cela n’a pas pris une ride, c’est du très grand jazz

* est-ce parce que je suis plongé dans Tunisie, saison nouvelle que j’entends des échos d’A Night in Tunisia puis de Caravan ?

* le solo de trombone de Mangelsdorff est à se pâmer (se damner ? è se dâmer, se pamner)

 

Dans les notes de pochette qu’il avait greffées à l’album en 1963, le tromboniste et leader écrivait ceci :

“What most American jazz men object to Europeans is their lack of originality. If you play as many festivals as I do, and if for two successive evenings you listen to twenty musicians trying to play like John Coltrane, you begin to understand this criticism.”

 

Or, Mangelsdorff, ici comme sur d’autres morceaux plus tardifs que je connais de lui, swingue comme un malade, et sans jamais, de fait, imiter (ni sonner comme) Kai Winding ou J.J. Johnson, qui pourraient passer pour ses plus évidents modèles américains. (Il fut question de mimicry et des Mimic Men de Naipaul lors du dernier séminaire de master, lundi, ce qui peut relancer vers la mômerie, le modelé sans émulation, l’imitation sans émancipation – toutes choses au cœur, stylistiquement, d’une phrase de Joyce.)

Il me plaît aussi (pour en revenir au sujet précédent et ne pas toujours tirer à hue) que le patronyme du tromboniste puisse se traduire, à condition de faire, comme sur la photographie de couverture de l’album du quintette, sauter le deuxième f final, par « village de la lacune » (« le hameau du manque » ?). En effet, l’art si beau, si difficile, du trombone, me semble toujours lié à un travail adverse, à tirer un swing magnifique d’un instrument qui ne se donne pas, qui regimbe. Coulisser et le coulé du phrasé, rien d’évident. Il faut écouter « Set ‘em up », le troisième titre, pour entendre de près, avec joie et terreur, ce combat avec l’ange.

09:41 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Knobs & thorns, MUS, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 21 juin 2011

« ... des afflux de trombone ... »

Affleurements du phallus – mille noms pour militer.

 

« Il y avait des sauts, des afflux de trombone, cette verge agressive. »

(Marie Etienne. Haute lice, Corti, 2011, p. 17)

 

Des heurtoirs couronnés d'épines ? Votre langue ne vaut pas cher.

06:10 Publié dans Knobs & thorns | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 20 juin 2011

Pakistani Pomade (version 510/620)

    Quand elle se mêle de suivre le cours du vent, on peut dire qu’elle y réussit à merveille, et sa langueur vaut toutes les approches. Au bas du bois l’enfant tomba. Ce matin pourtant, en ouvrant le portail, je fus surpris d’observer une pie croiser, sur le trottoir, le chat gris des voisins, sans qu’ils s’ignorent (non : leurs yeux se rencontrèrent) mais sans recul, sursaut ni allure de défiance.

Le chat sait qu’il n’est pas assez costaud. La pie sait voler. Ou alors ils se connaissent. Ou encore ils ont lu Colette. Ou Vercors. Ou foutez-moi la paix, avec ces gueulements de vent.

Elle sait y faire.  On ne joue plus.

15:15 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Knobs & thorns, YYY | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 26 février 2008

Trara !

[ 14.02.2008.

    « Il est remarquable que l’un des grands maîtres du trombone, Jack Teagarden, ait joué pendant toute sa carrière – de 1927 à 1964 – dans le même style, qui s’est parfaitement adapté à toutes les esthétiques qu’il a traversées. » Voilà ce qu’écrit Marc Richard dans l’édition 1988 du Dictionnaire du jazz (« Bouquins » Laffont, entrée TROMBONE, p. 1021). À l’entrée TROMBONE A PISTONS, signée par le même Marc Richard, on apprend que Juan Tizol n’improvisait jamais, et que Bob Brookmeyer est le « grand soliste » de l’instrument.

Au demeurant, Marc Richard se contente de mentionner Albert Mangelsdorff en passant, en imaginant que la pleine page consacrée au grand tromboniste allemand dans le Dictionnaire suffit à compenser.

J’ai consulté ces deux entrées après avoir écouté les quatre faces de l’enregistrement du quartette de Gerry Mulligan à la salle Pleyel en 1954, avec Brookmeyer au trombone. Back at home, je sais que j’ai un CD de Brookmeyer en leader, disque que j’aime beaucoup mais dont le titre persiste à ne pas me revenir.

Les pommes de pin pétaradent dans l’âtre.

16:18 Publié dans Knobs & thorns | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jazz, musique, trombone

jeudi, 25 janvier 2007

Ray Anderson, 1

    4443 visites ce mois, pour l'instant ; on ne peut pas me faire ça, à moi. Difficile de savoir vers où va aller cette note longtemps tenue. Toujours aussi braxtonien, j'écoute en ce moment la Composition n° 94 du géanthony. Enregistrée en 1980 et rééditée en CD en 2000, cette composition est servie par un trio constitué de Braxton lui-même évidemment (saxophones et clarinettes divers), du guitariste Joe Emery (dont riffs et feux déchirent la toile de notes) et du tromboniste Ray Anderson.

Il est temps enfin d'explorer plus avant ma passion pour le trombone, en jazz, et dans les musiques improvisées. Ray Anderson, le tromboniste, je le découvre aujourd'hui. Il semblerait qu'il ait, à son actif et sous son nom propre, une bonne vingtaine de disques. Sur la Composition n° 94, il joue aussi de la trompette, ce qui n'est pas fréquent pour lui mais donne une sonorité particulière à ce moment si beau tout près du premier climax. Je ne crois pas l'avoir entendu au tuba ici, mais puis-je me fier à mon oreille ? Tuba, trombone, trompette : de toute évidence, c'est la coulisse qui fait le lien, le liant en rupture entre ces trois univers. Vers la vingt-cinquième minute, Braxton et Emery s'arrêtent carrément de jouer, et on les imagine admiratifs, rythmant sur le dos de leurs instruments respectifs cette frénésie jamais démentielle, le bonheur, la joie de vivre ; quelques minutes d'un solo de trombone. Puis le guitariste espagnolise farouchement, en doublant la ligne hachurée qu'Anderson avait graffitée avant, façon tableau froid sur mur de béton. Puis chaud vibrant, le trombone revient, imposer sa salsa clapotante, point d'orgue et ligne suivie au soleil de la Composition n° 94.

(Applaudissements.)

11:21 Publié dans Knobs & thorns | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Jazz