« 2006-02-25 | Page d'accueil
| 2006-02-27 »
dimanche, 26 février 2006
Platitude et fatuité d'auteur
D'aucuns me font, à juste titre, remarquer que je suis avare de réponses aux commentaires si gentiment (et, souvent, si talentueusement) laissés par mes lecteurs. J'ai pour seule excuse d'avoir été absent, condamné au bas débit, et d'avoir programmé la plupart de mes notes à l'avance, ou de les avoir publiées en vitesse, prenant le temps de lire les commentaires mais n'ayant pas la possibilité d'y répondre. Je compte écrire une note de réponse aux commentaires de ces deux dernières semaines, qui risque d'être curieuse.
21:32 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (1)
À la manière de l’Etoilé
Lors de la quinzaine où vous fûtes absent, la demeure tomba dans le silence froid (9°). Vous revenez, plus pétri de doutes quant au sens de votre existence qu’au moment de partir, et pourtant, quoique accablé sous les tâches et travaux divers que vous devez accomplir, quoique vous ayez aussi décidé de ne pas laisser s’enfler ni s’enflammer ce carnet, afin de vous laisser la vie sauve et de rester cantonné, confiné dans ce confort monotone loin de l’écriture mensongère et songeuse, vous rêvez d’écrire, comme naguère, douze notes par jour, dont celle-ci, qui serait publiée dans la foulée, au beau milieu de la fournée. Ce beau mot de fournée d’ailleurs sied à votre emportement, à cet embrasement dès l’aube, car vous vous êtes levé, ce dimanche, comme les boulangers, pour mettre en route le four, pétrir la pâte, que sais-je encore de ce métier qui a quasiment disparu sous sa forme ancienne ?
Vous rêvez donc de coups d’éclat, de notules jetées tels des éclats de silex, et pourtant votre vie n’a pas retrouvé plus calme cours, n’était-ce qu’un très bref séjour dans une ville de moyenne montagne a pu vous permettre d’engranger quelques images qui pourraient, sinon racheter, du moins combler votre silence. Mais vos lecteurs, déçus, resteront prudemment muets, lassés de ce vouvoiement.
19:25 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (2)
Autoportrait
16:35 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (1)
Quelque chose de louche
Quelque chose de louche envahit le paysage, vue du jardin où je me repose les yeux, en attendant mieux.
« Malgré sa figure ronde, plate, assez gracieuse au premier aspect, ce drôle offrait je ne sais quoi de sinistre. Il était bigle, c'est-à-dire qu'un de ses yeux ne suivait pas les mouvements de l'autre ; il ne louchait pas, mais ses yeux n'étaient pas toujours ensemble, pour emprunter à la peinture un de ses termes. » (Les Paysans. I, XI)
Que bigleux, binoclard, pourvu de verres, je sois devenu à vingt-trois ans ne change rien au présent calcul (I’m dressed up to the nines).
15:10 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1)
Dimanche, huit heures
Deux heures que je suis levé. Je n'ai encore rien "fait de ma journée", selon l'affreuse expression consacrée, si hostile aux oisifs, que m'impose la pensée de ces dizaines de tâches, menues ou massives, qu'il me faut accomplir au cours des trois prochains jours. Le carton du verre à recycler déborde (bouteilles, pots de yahourt, crèmes, conserves, fioles).
11:48 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (4)
En jambes
Je viens d’écrire un sonnet en prose, dans le salon de la maison retrouvée, refroidie et que la chaleur peine à regagner ; je retrouve mes pénates, réveillé depuis six heures par un bruit métallique et sourd resté inexpliqué. Je pianote avec rien dans le ventre, et, aux neurones, comme toujours, des chimères sans espoir. Il reste à peupler de maillots et de jambes (pour ne pas dire jambages) cette dernière phrase semblable au sport de tête.
09:50 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (2)
Soif
Le mal s'enfuit, mais dans mes yeux aussi glissent des estuaires. Je ne t'ai pas connue, violente averse de printemps sous le ciel corse, et pourtant je désirais ces rivières, entre autres.
Le nuage et l'arbre font désormais cause commune ; le ciel vire au grisâtre, et voici l'aubade que tu exigeais hier ; le printemps devenu automne, je me défais des oripeaux de la colère.
Peste soit de vos tintamarres, orages de sang, fleuves de fiel, malheurs qui nous cueillent sens dessus dessous ! L'avalanche a guidé notre abandon d'amertume.
J'entrevois, la colère passée, les brouillards de cette charade, et ce fantôme dépecé qu'on nomme amour. Loin de l'estuaire, mon désir d'eau aussi s'étiole.
06:47 Publié dans Sonnets de février et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)