mercredi, 08 mars 2006
Le lit est tiré
Sous le lit de M. Laignaux dorment des moutons oubliés, des démons amoncelés, des rognures d'ongles aussi (mais c'est plus anecdotique). En tirant violemment son lit, un matin de bonne conscience ou de dynamisme ménager, il découvre une vieille lettre qu'il avait complètement oubliée, préoccupé qu'il avait été par les élections législatives, et qui avait glissé sous le lit.
C'est une missive de celle que, dans ses moments les plus sarcastiques ou les plus désespérés, M. Laignaux nomme la femme de sa vie. Quand ils s'étaient connus, elle était écrivain. Il fut fou d'elle pendant huit ans, tant qu'elle se refusa à partager sa vie. De l'eau a coulé, et ils ont connu le lot de tous les couples bigarrés, dans lesquels la passion est fort éloignée de l'équilibre ; il ne sait pourquoi, mais elle n'écrit plus.
Cette lettre date d'il y a bien quatre mois, et M. Laignaux l'avait oubliée, sans honte. La rouille, se dit-il, est au centre de mon existence. Puis, l'ayant dépoussiérée, il se hâte de relire la missive.
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14:20 Publié dans Pauvres Pyrénées | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Probablement l'une des catégories que je préfère jusqu'à présent chez MuMM; le reste me paraissant quelques fois, même très beau et poétique, totalement abscons. Cela dit j'aime bien aussi les lacis alors "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles".
Écrit par : Livy | jeudi, 09 mars 2006
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