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lundi, 19 juin 2006

Scène champêtre

    La fugue suit la passacaille, puis le silence s’en mêle.

Il n’y a plus moyen de découper les meules de foin au couteau des regards. La meule existe déjà, dans le souvenir, le passé, les toiles, la peinture, la photographie, tant et si bien qu’elle n’a plus d’existence présente face à moi, hic et nunc. Il lui faut se déplacer, bringuebaler au gré des tenailles rouillées d’un tracteur bleu vif, sur une route semée de bouses séchées et aplaties, pour qu’elle commence d’exister, qu’elle devienne une meule – chacun de ses brins singulier – et non la meule de foin.

Le chien ouvre les crocs, et je sens une faim atroce me tordre l’estomac, me cisailler le corps, ce qui n’est pas grand-chose encore. En ouvrant sa gueule, le chien en a laissé tomber une petite chose inerte, indéfinissable ou méconnaissable, et c’était une taupe morte.

De lointains échos du monde ont résonné à mes oreilles. Je n’étais pas là, dans le fossé, pour admirer de beaux draps voler au gré du vent, sur la corde à linge en fil plastifié vert, avec leur liséré fleuri rouge et bleu, leur trame profonde, leurs manigances et les secrets qu’ils recèlent à chaque accouplement, puis qu’ils laissent échapper à chaque lavage – secrets qui vont se perdre dans les sources du vent, dans l’odeur tendre des liserons énergumènes.

 

(Hagetmau, 8 juin.)

22:20 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (2)

19 juin 1633

    Ce jour-là naquit le théologien hollandais Philipp van Limborch.

18:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (1)

Après le but de Tranquillo Barnetta

    Il faudra que la France batte le Togo par au moins trois buts d'écart, à moins que la Corée du Sud ne batte la Suisse ou ne soit battue par elle. (Mais je me trompe souvent, sur ces matières.)

16:49 Publié dans Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (5)

Petite histoire des clichés langagiers

    Errant de ci de là dans le salon et la salle à manger, à la recherche des quatre enveloppes colorées que j'avais posées précipitamment pour voler au secours d'un ajustement de balancelle, je me fais l'effet, ainsi déambulant, d'un loup à crinière.

J'ai remarqué, à La Flèche, à Asson et à Doué-la-Fontaine, que les loups à crinière déambulent tous de la même façon, obsessionnellement, en repassant sans cesse aux mêmes endroits et en longeant le grillage (ou les boiseries) de leur enclos. Ils ont l'air si nerveux, sur leurs pattes graciles, qui les font ressembler à des araignées du genre Pholcus.

Toujours est-il qu'errant dans le salon en quête de quatre enveloppes colorées, je me faisais l'effet d'un loup à crinière, et nullement d'un lion en cage, d'un pauvre diable ou d'un damné.

16:33 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (2)

Andante amoroso

    Dans les Sonates pour piano,

ces temps-ci, l'âme nostalgique

empreinte de férocité,

je préfère les Adagio

ou Andante amoroso

 

... comme celui qui chaloupant

va dériver le long des rives, en une danse

mélancolique - cependant

que s'extasie, vrai jet d'eau de fureur,

La pensée d'un poème

à pétrir.

15:51 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (0)

Guère des Malouines

    L'immarcescible Marie-Ève Malouine, sur France Info, à propos du match de catch permanent entre Galouzeau et le petit Nicolas :  "Le Premier Ministre dit vouloir défendre la France avec un grand F."

 

On peut reprocher beaucoup de choses à Dominique de Villepin, mais ni sa sottise, ni son inculture. Ainsi, il doit savoir, lui, que, pour une notion abstraite à valeur allégorique, on peut employer la formule en question ("je me bats pour la vérité avec un grand V")... mais pas pour un nom propre, qui requiert de toute manière la majuscule.

(Ajoutons que le double infinitif n'est pas terrible non plus.)

 

France Info... la France avec un petit f (ou l'info avec un petit Q.I.?)

14:41 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (2)

Petits arrangements

    Le récent changement de mise en forme dans les pages Haut&Fort a fait disparaître l'outil de statistique qui ornait discrètement le bas de la page d'accueil. Je viens aussi de découvrir qu'il n'est plus possible de lire toutes les notes d'une même catégorie : seules les dix notes les plus récentes s'affichent. Sinon, on peut toujours afficher la totalité des titres, mais le texte n'apparaît pas.

(Tu ferais mieux, dit Henry Jekyll, de publier enfin ces fonds de tiroir d'il y a dix jours déjà.)

12:00 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (2)

Sons si nus

    Quelle est cette parenté sonore  - qu'un musicologue dénicherait illico, tandis que je m'enfonce dans des abîmes d'intuition aveugle et d'amateurisme -  entre l'allegro du Concerto n° 9 KV 571 et le premier mouvement, allegro idem, de la Symphonie n° 6 KV 43 ?

Tu vois, j'ai commencé par ce disque enveloppé dans du papier orangé, et où figure le Concerto dit "du Jeune homme" (ou Jeunehomme, en un seul mot), car j'avais voulu, m'en inspirant, écrire un bref roman épistolaire, en 1991, avant de faire ta rencontre.

La musique souvent me prend comme une mer.

11:11 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)

Envol de 2890 cygnes pour un épithalame

(envoi) 

Merci pour Mozart.

 Merci pour Mozart.

  Merci pour Mozart.

   Merci pour Mozart.

    Merci pour Mozart.

     Merci pour Mozart.

      Merci pour Mozart.

       Merci pour Mozart.

        Merci pour Mozart.

         Merci pour Mozart.

          Merci pour Mozart.

           Merci pour Mozart.

            Merci pour Mozart.

             Merci pour Mozart.

              Merci pour Mozart.

               Merci pour Mozart.

                Merci pour Mozart.

                 Merci pour Mozart.

                  Merci pour Mozart.

                   Merci pour Mozart.

                    Merci pour Mozart.

                     Merci pour Mozart.

                      Merci pour Mozart.

                       Merci pour Mozart.

                        Merci pour Mozart.

                         Merci pour Mozart.

                          Merci pour Mozart.

                           Merci pour Mozart.

                            Merci pour Mozart.

                             Merci pour Mozart.

                              Merci pour Mozart.

                               Merci pour Mozart.

                                Merci pour Mozart.

                                 Merci pour Mozart.

Merci pour Mozart.

 Merci pour Mozart.

  Merci pour Mozart.

   Merci pour Mozart.

    Merci pour Mozart.

     Merci pour Mozart.

      Merci pour Mozart.

       Merci pour Mozart.

        Merci pour Mozart.

         Merci pour Mozart.

          Merci pour Mozart.

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            Merci pour Mozart.

             Merci pour Mozart.

              Merci pour Mozart.

               Merci pour Mozart.

                Merci pour Mozart.

                 Merci pour Mozart.

                  Merci pour Mozart.

                   Merci pour Mozart.

                    Merci pour Mozart.

                     Merci pour Mozart.

                      Merci pour Mozart.

                       Merci pour Mozart.

                        Merci pour Mozart.

                         Merci pour Mozart.

                          Merci pour Mozart.

                           Merci pour Mozart.

                            Merci pour Mozart.

                             Merci pour Mozart.

                              Merci pour Mozart.

                               Merci pour Mozart.

                                Merci pour Mozart.

                                 Merci pour Mozart.

Merci pour Mozart.

 Merci pour Mozart.

  Merci pour Mozart.

   Merci pour Mozart.

    Merci pour Mozart.

     Merci pour Mozart.

      Merci pour Mozart.

       Merci pour Mozart.

        Merci pour Mozart.

         Merci pour Mozart.

          Merci pour Mozart.

           Merci pour Mozart.

            Merci pour Mozart.

             Merci pour Mozart.

              Merci pour Mozart.

               Merci pour Mozart.

                Merci pour Mozart.

                 Merci pour Mozart.

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                   Merci pour Mozart.

                    Merci pour Mozart.

                     Merci pour Mozart.

                      Merci pour Mozart.

                       Merci pour Mozart.

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                         Merci pour Mozart.

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Merci pour Mozart.

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   Merci pour Mozart.

    Merci pour Mozart.

     Merci pour Mozart.

      Merci pour Mozart.

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                    Merci pour Mozart.

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                      Merci pour Mozart.

                       Merci pour Mozart.

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                          Merci pour Mozart.

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Merci pour Mozart.

 Merci pour Mozart.

  Merci pour Mozart.

   Merci pour Mozart.

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             Merci pour Mozart.

              Merci pour Mozart.

               Merci pour Mozart.

                Merci pour Mozart.

                 Merci pour Mozart.

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                    Merci pour Mozart.

                     Merci pour Mozart.

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                           Merci pour Mozart.

                            Merci pour Mozart.

                             Merci pour Mozart.

                              Merci pour Mozart.

                               Merci pour Mozart.

                                Merci pour Mozart.

                                 Merci pour Mozart.

(en voix)

08:55 Publié dans Kyrielles de Kaprekar | Lien permanent | Commentaires (3)