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lundi, 11 septembre 2006

Clermontueuse

    Personne ne rêve autant que l’hirondelle,     quand elle vole des jours durant, des heures durant, des nuits durant, gobant moustiques, luttant contre les vents, et qu’elle revoit ce coin de poutre, cette resserre où elle retapera – de boue séchée volée dans les marais, de fils de couleur trouvés dans les parterres – le nid de l’année passée, tant et si bien qu’elle ne songe plus qu’à cela, même prise dans les vents les plus violents, même au-dessus de l’océan, ce désert d’eau, et que tout son voyage est un rêve, comme jamais d’autre il n’y a.

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samedi, 09 septembre 2006

Épeautre, épisode II

    Ce matin, au marché de la place René-Coty, j’ai acheté un pain d’épeautre, qui a disparu.

De retour à la maison, je m’aperçois, en déballant fruits et légumes, viandes et fromages, coquillages et crustacés, que je n’ai pas ramené le pain d’épeautre avec moi. Je ne l’ai pas pris. Je l’ai oublié à l’étal de la boulangère. Je l’ai pris, on me l’a volé. Je l’avais, on me l’a pris. Je ne sais pas du tout, vraiment.

Ce matin, au marché de la place René-Coty, j’ai acheté un pain d’épeautre, qui a disparu.

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lundi, 04 septembre 2006

29. Les Grands Ciseaux

    Nul ne le sait, mais en d'autres temps je me mourais d'amour pour une étoile. Elle sombra corps et biens dans l'eau de vaisselle sale, infecte, ou dans la Voie Lactée, ce qui revient au même. Les soupirs d'amour, comme un duettino, émurent la duègne, qui me rossa de belle façon. Qu'elle aille se faire voir, pensai-je

Devant son miroir, digne, la duègne rend son tablier, mais César n'en veut pas. Las, langoureux, il préfère voir s'égorger deux lions armés de glaives.

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samedi, 02 septembre 2006

Jardins de Valmer, 1 (version 600/735)

    Dans les jardins du château de Valmer – plutôt que de rêver que je me métamorphose en l’un de ces insectes de ferraille – mante religieuse ou scarabée – ou en l’une de ces cigognes du grand carré potager – j’imagine qu’il faudrait tourner ici une nouvelle version – beckettienne peut-être – des Liaisons dangereuses – avec Jean-François Balmer dans le rôle de Valmont – et Rufus dans celui de Merteuil – sans pousser le bouchon, mais à condition de lui faire jouer quelques scènes au bord de la Charente, à Verteuil – surtout que – Cécile ne nous en tienne pas rigueur – il y a – non loin de Chançay, où se trouvent ces jardins avec leur « pergola de cucurbitacées » – le château de Jalanges – où les cigognes pleurent Pascal Greggory.

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mardi, 29 août 2006

Petits galets (3)

Lundi après-midi, encore et toujours.

    Je sème de petits galets pour les insomniaques. De petits signaux brumeux annoncent, à heure fixe, comme des étoiles vacillantes dans la nuit trop longue, la nuit plus si noire, le titre de mes carnets de ci de là, ailleurs qu'ici en tout cas. Longtemps, je me suis couché de bonne heure, alors je continue. Longtemps, cet été, je suis resté muet, alors j'esquive les questions, et gratte sur le clavier, de doigts frêles et précis, telles les pattes antérieures de la mante, entre lesquelles parfois l'insecte se passe l'antenne droite.

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mercredi, 05 juillet 2006

Autotélisme de l'Héautontimorouménos

    Sous une saucée mémorable, je rangeai la nappe, les sandales, la balancelle, le couvre-poêle, en sautillant in petto au son de l'Allegro de la Sonate pour violoncelle et piano en sol majeur de Sammartini (que je ne connaissais pas encore). Comment est-ce possible ?

L'imaginaire, ou le plagiat par anticipation existentiel, ou le règlement de comptes mental, n'est pas pour demain. (Ce qui est à comprendre littérairement et dans toutes les scènes.)

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lundi, 03 juillet 2006

Saepe terrent numina

    Ébloui par la première aria de l'opéra Apollo et Hyacinthus, composé par Mozart à onze ans et dont, dans mon ignorance, je ne connaissais pas même l'existence, je cherche le texte du livret (en latin) sur la Toile, le trouve aisément grâce à la base de données de l'université de Stanford (il est ici) et me surprends à lire ce latin-là, du 18ème siècle, à livre ouvert. On peut bien se vanter un peu de temps à autre...       Sérieusement, cette aria, chantée par Arno Raunig dans la version enregistrée en 1990 par le Rundfunk-Sinfonieorchester Leipzig, est à la hauteur de bien des airs de l'époque.

10:10 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

Ne traduisons plus, hein...?

    Mon fils regarde Robbie le renne, dessin animé (mal) doublé. Le film d'animation en question est aussi mal traduit, ou plutôt, selon la mode galopante, pas traduit du tout. Ainsi, l'un des personnages s'appelle Vixen. Il se trouve que c'est le nom du personnage féminin principal, fortement idéalisé (à ce que je comprends sur le mode audio (je ne regarde pas le film mais suis les dialogues d'une oreille)), et qu'il est annoncé à grands renforts d'hyperbole parodique : "elle est merveilleuse, elle a un nom si doux, et elle s'appelle... Vixen!"

Or, vixen, en anglais, est un terme qui peut se traduire par "renarde", ou, au sens figuré, par "mégère". Tant les sonorités que le sens du mot sont très péjoratifs, ce qui est évident pour un auditeur anglophone... En revanche, Vixen n'a aucune espèce de signification pour un public francophone. Pourquoi ne pas avoir traduit par Mégère, Harpie Mocheté ou Saleté ? L'aspect antiphrastique du nom est complètement perdu, alors que, même inconsciemment, il doit faire partie du charme du film, pour les enfants et les adultes.

(Par ailleurs, dans un autre passage du film, trois rennes bêlants ou hurleurs sont annoncés comme "les Trois Grosses Cloches", ce que je pense être une parodie des Trois Ténors. Cela me réconcilie plus avec les auteurs du film, mais pas tellement avec les traducteurs : je suis prêt à parier que, dans la version originale, tenor est transformé en terror ; il y avait sans doute mieux, comme paronyme de "ténor", que "grosse cloche"...)

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dimanche, 25 juin 2006

Cinco horas con Juan Francisco

    Nous ne t'avions pas vu depuis deux ans et demi. Même de façon impromptue et trop brièvement, retrouver un ami suffit à renouer, à laisser entrevoir les longues plages encore au-devant de nous.

Narrerai-je bientôt, ici même, les aventures de Huguette Forestier et de l'intendant ? Cela me sauvera-t-il de la panne feuilletonesque qui m'accable ?

Toujours est-il que, sous la pluie qui noie depuis deux jours l'auvent du balcon, les conversations lovées furent intenses comme la noix incraquable, incroquable dans son bocal.

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lundi, 19 juin 2006

Petite histoire des clichés langagiers

    Errant de ci de là dans le salon et la salle à manger, à la recherche des quatre enveloppes colorées que j'avais posées précipitamment pour voler au secours d'un ajustement de balancelle, je me fais l'effet, ainsi déambulant, d'un loup à crinière.

J'ai remarqué, à La Flèche, à Asson et à Doué-la-Fontaine, que les loups à crinière déambulent tous de la même façon, obsessionnellement, en repassant sans cesse aux mêmes endroits et en longeant le grillage (ou les boiseries) de leur enclos. Ils ont l'air si nerveux, sur leurs pattes graciles, qui les font ressembler à des araignées du genre Pholcus.

Toujours est-il qu'errant dans le salon en quête de quatre enveloppes colorées, je me faisais l'effet d'un loup à crinière, et nullement d'un lion en cage, d'un pauvre diable ou d'un damné.

16:33 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (2)

jeudi, 01 juin 2006

Rameute

    Les doigts collants de confiture de poire,    s’il se confiait là au soleil,    on verrait des licornes s’envoler, des orphéons se retourner sur l’ombre de leur musique nasillarde et déjà perdue, des livres d’heure passés au plomb, sans coup férir,    et les bêtes sauvages danser puis s’endormir autour de la jeune fille aux cheveux blonds, la nymphe terrestre au visage oublié, la mémoire gaufrée comme par les cascades de sons. Pourtant, il se tourne encore vers la lune, ce qui n’étonne personne.

06:43 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

mardi, 23 mai 2006

Léman

    La peur aux tripes, il n'est pas question d'extirper ces escarbilles de ton regard ensoleillé, puisque s'envolent les sarcelles, les flamants, et même les cygnes, pourtant si élégants à la surface du lac. Autant de ratures que de sous dans ma sébile ; autant de fous en bisbille de sous dans mon escarcelle. Sur les rives du lac, je continue de peindre.

Vous passiez en fredonnant l'air si ténu, si joli, si poignant, de l'Allegro  qui vient clore le  Trio pour piano KV 542. Comment l'ai-je reconnu ? Ma vie glissait entre les rides, à la surface du lac. 

11:20 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

vendredi, 05 mai 2006

Vignettes du vendredi, 1

    Il y a une heure à passer avant d'aller rechercher, sous la pluie et sans parapluie, la voiture, qui subit sa vidange annuelle. Le trajet de retour, par le bus 9, qui fait passer par mille recoins du quartier Saint Symphorien, donne l'impression d'un jeu de pistes ou d'une visite de labyrinthe, ce qui me rappelait, tandis que je lisais l'une des dix nouvelles du Marchand d'oublies, les trajets du bus A de Bordeaux à Plume-la-Poule, entre 1991 et 1994 (mais, en août dernier, nous découvrîmes que les lignes de bus de la communauté urbaine de Bordeaux avaient rebaptisées et renumérotées (et j'eus ma cinquième tristesse d'Olympio )).

15:08 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne

mardi, 02 mai 2006

Commencé à 15 h 11

    Je me prépare une théière de tisane d’oranger (faudrait-il parler de tisanière, ou l’objet prime-t-il sur sa fonction ?), en songeant à cette belle et radieuse journée, au mois de mai qui à peine commence, aux dictons que j’ai laissés en plan, aux rues de Tours qui s’animaient d’une joie nerveuse ou d’un entrain affecté, aux textes que je veux écrire.

Des différentes tâches que j’énumérais ce matin, trois seulement restent à accomplir (sans compter celles qui, s’étant ajoutées, comme les vaisselles, un passage chez l’opticien pour faire régler une vis sur ma deuxième paire de lunettes ou l’achat d’un cadeau, se sont accomplies illico et sans mention préalable dans ce carnet).

Tisane d’oranger, car je consomme trop de produits « excitants ».

15:17 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (1)

lundi, 01 mai 2006

La Voilure à Verteuil

    Passe la Charente,     à la douceur du flot. Ce sont des étreintes, si l'on se laisse dériver près de l'île. Au ponton, quelques piquets laissent deviner des barques absentes. Plus loin, c'est une autre nouvelle de Maupassant, plus champêtre encore, si possible. Les hôtes du moulin lèvent un regard sourcilleux, car il n'y a jamais plus de soixante voitures par jour, même en plein centre de ce village. Le bonheur est là, dans la soie intouchée des cieux qui se reflètent et des eaux qui se mêlent.

18:45 Publié dans 410/500, Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 28 avril 2006

Empailler (encore) le toréador (encore)

Rapportant la semaine dernière les réserves que suscite, chez moi, la lecture de l’essai de Pierre Jourde sous-titré L’Incongru dans la littérature française, je n’avais pas rencontré l’un des exemples éminents du manque de sérieux – ou, à tout le moins, du défaut de profondeur et des carences de l’analyse – de ce livre, à savoir les très elliptiques références à un certain Eugène Commerson, auteur en 1860 d’un Dictionnaire du Tintamarre ou d’une Petite encyclopédie bouffonne (cela semble être le même ouvrage, doté de deux titres). Jamais Jourde n’explique qui était ce Commerson, ni quel est le principe de l’ouvrage qu’il cite quatre fois. Au cours d’un développement relatif à l’importance de la nourriture ou des “bonnes recettes” dans la littérature de l’incongru, il cite une définition très drôle et très fine du dénommé Commerson, sans aucunement la commenter ni en tirer parti pour montrer comment, mieux que dans le registre des mets, l’incongru s’inscrit dans une vision profondément équivoque du langage, et part d’une exploitation de la polysémie et des décalages entre sens littéral et sens figuré.

Voici cette définition.

BARDE – Tranche de lard jouant de la lyre, dont on faisait autrefois l’armure qui protégeait le cheval. (Eugène Commerson)

 

On pourrait ajouter que l’humour insensé (ou multi-sensé) de Commerson ne peut fonctionner qu’en violant l’un des principes intangibles de tout dictionnaire : la mention du genre des noms. Ici, la confusion naît entre le barde et la barde. L’incongru est volontairement indistinct, et différencie sans respecter les différences préétablies.

15:50 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 25 avril 2006

Hit the road, MuMM

Samedi.

    À peine une conversation sur telle contrée, tel village, tel voyage possible – à peine la lecture de quelques pages où éclate un lieu, une région, les bords d’une rivière – à peine si je feuillette un atlas, une carte routière – et je suis pris d’une frénésie de bourlingue, de voyage – découvrir une petite abbaye méconnue, un panorama qui semble superbe, une église de village avec son café délabré en face, ce château qui justement n’ouvre pas le jour où vous passez aux alentours, ces routes et ces déroutes.

11:25 Publié dans 410/500, Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 17 avril 2006

Saenredam

(Vers cinq heures)

 

    Le mois dernier, je découvrais l’existence des tableaux de Pieter Saenredam, qu’évoquait le narrateur de Docteur Pasavento ; aujourd’hui, lisant le Journal d’un voyage en France sous la bruine, il en est de nouveau question. Il y a, dans le dossier Images de mon ordinateur cinq reproductions de toiles de Saenredam, que j’avais enregistrées le 19 mars entre 15 h 26 et 15 h 39. Voici ce qu’en dit le Robert des noms propres, à la page 2787 : « L’importance accordée aux espaces vides, la réduction de l’échelle des personnages, le jeu abstrait des effets de perspective, l’utilisation de couleurs pâles à dominante froide et la finesse de la facture dénotent une sensibilité discrète et concourent à créer un climat serein d’une austère ferveur. » Est reproduit l’Intérieur de la cathédrale de Haarlem, qui se trouve à la National Gallery.

 

23:25 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 14 avril 2006

Partita super Christus surrexit

    Riche de vos ardeurs, ami de vos retards, j’ai parcouru les landes et les baies dénudées. Le monde m’a ouvert les portes de l’orgueil, et je me suis baigné dans les eaux de la Sorgue. Où vont les joueurs de théorbe ? Ils guettent Dieu, à l’aurore.

 

07:50 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

mercredi, 12 avril 2006

Vaurien

    On such days, j'aimerais me persuader que Tommaso Landolfi avait tort en intitulant l'un des volumes de son journal Rien va.

(Il faudrait se garder de ce genre de billet écrit dans un moment d'abattement, car ces carnets ressembleraient bientôt aux lamentations de Charles Juliet. (Insérer ici très belle page du Roman journalier sur l'écoeurement qu'éprouve Mathieu Bénezet en s'apercevant qu'il participe de la métalittérature (my word, not his).)

 

*******

- Bénezet ? Juliet ? Landolfi ? T'étonnes-tu de déprimer ?

- Ce n'est pas ça. Je ne pensais pas à eux, ne les lisais pas. Ils sont venus, comme exemples, à point nommé.

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lundi, 10 avril 2006

Montag morgen

    Le voisin du 12  – un retraité très aimable et sensiblement sourdingue –   ne cesse de faire des allées et des venues au volant de sa Mercedes. Je dégouline sang et eau sur les corrections d'un recueil d'articles, car deux de nos collaborateurs, quoique tous deux professeurs d'anglais dans l'enseignement supérieur, sont en délicatesse avec un certain nombre des subtilités de cette belle langue. Pour un peu, le concerto n° 1 de l'Estro armonico me tirerait des larmes. Il n'est pas très délicat d'avoir noté ici un fragment de mes déboires professionnels. Je suis barbouillé depuis hier après-midi.

10:57 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

samedi, 08 avril 2006

English Antiques

    Un sexagénaire et sa mère alerte, tous deux fort anglais, tiennent un magasin d’antiquités du vieux Tours, où nous n’étions jamais allés avant samedi dernier. Ils ont certes de beaux bureaux, mais pourquoi exposent-ils leurs livres dans les bibliothèques, en inscrivant des prix en euros à l’intérieur, si c’est pour expliquer ensuite que les livres ne sont pas théoriquement pas à vendre ?

La dame n’a toutefois fait aucune difficulté pour me vendre l’exemplaire du recueil de nouvelles de Farida Karodia sur lequel j’avais louché, et dont la couverture, brunie de tabac sur ses rabats, n’avait pas suffi à me dissuader.

23:25 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (2)

vendredi, 31 mars 2006

Perpignan

    À peine le trottoir battu d'un pas incertain, en sortant du Crédit Lyonnais, j'entrevis Aurélie (mais si, la vraie Aurélie, la star des commentaires), qui venait d'une rue adjacente et orientale, et que j'allai saluer, avant d'avoir avec elle une conversation relative à l'amorphie régnante, contre laquelle il est difficile de lutter. Puis nous vîmes arriver, du sud, Marie, une autre de mes étudiantes de cette année, dont le compagnon est aussi un fidèle lecteur de mes proses. Comme elles filaient vers la faculté, je n'ai pas voulu les retenir plus avant.

La rue Nationale, à Tours, est le centre de l'univers.

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mardi, 28 mars 2006

Mystères du corps

    Comme je ne me sens pas affamé, pourtant une douleur me tenaille le ventre, que soulage finalement, banalement, un casse-croûte de fortune ; comme je me sens très fatigué, le travail n'avance pas assez vite, et pourtant j'en abats bien aujourd'hui ; comme je vois le reflet de mes doigts dans le miroir de l'écran, je me dis que mes ongles sont mieux tenus que mes joues (qui arborent une barbe de deux jours).

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dimanche, 26 mars 2006

Visions de printemps, IX

    La cascade de verdure détient le secret du dernier mot.

 

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jeudi, 23 mars 2006

Fatrasie du mercredi, 6

    J’ai été frappé, vendredi soir, lors de la lecture des premiers chapitres de Docteur Pasavento, par l’insistance du narrateur relativement à la conférence qu’il doit prononcer à la Chartreuse de Séville. Comme, dans la première partie, le narrateur est un double ombrageux de Vyla-Matas lui-même, et comme tout lecteur un peu assidu du Barcelonais sait qu’il a dédicacé presque tous ses livres « à Paula de Parma » (c’est encore le cas pour Docteur Pasavento) – hier soir, commençant la quatrième partie du roman, nulle surprise à voir qu’il y était question de la Chartreuse de Parme.

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samedi, 18 mars 2006

Le Renard et les raisins, bis ?

    Hier, en déplacement à Paris, j'ai écrit ou esquissé plusieurs notes, dans le train, et sur de jolies feuilles rouges de format A4, que j'avais arrachées (juste avant mon départ pour la gare, à six heures du matin) au bloc de correspondance de ma compagne, et j'ai pu constater que, dans le Corail bondé du soir, le nombre de personnes qui jouaient ou travaillaient sur leur ordinateur portable dépassait de loin le nombre de ceux qui dormaient, lisaient ou parlaient entre eux. Pour ma part (et même si je n'ai pas accoutumé d'écrire d'abord manuscritement avant de reprendre au propre), j'étais très heureux de n'avoir pas les yeux rivés sur l'écran.

 

Hors-note : 1.111.541.651 n'est pas une adresse IP.

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lundi, 06 mars 2006

Victoire

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    Place Paul-Bert, 30 janvier 2006.

Pourquoi diantre nommé-je Victoire cette image un peu tordue (au sens figuré) et biaisée (au sens propre) ? Il se trouve, miracle étonnant, que je me rappelle la raison de ce titre. Je suis souvent saisi par une frénésie de carreaux, de sectrices, de verticales et d'horizontales, de sphères et d'ovoïdes, d'ellipses et d'asymptotes coupées de droites, toutes chimères qui vont me pourchassant, ce qui ne devrait pas me faire oublier que j'ai découvert aujourd'hui (lundi, et donc cinq semaines après avoir imaginé cette photographie) le site officiel d'Alain Prillard.

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dimanche, 05 mars 2006

... tures endormies ...

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    Enigme du soir : quel livre lisais-je nonchalamment, ce midi, tandis que nous attendions nos invités, avec lesquels nous avons passé une charmante journée ?

On voit un peu de mon vieux pantalon de velours noir, l'index droit et un peu du majeur, un bouton de ma chemise bleu pétrole, et un pan de la quatrième de couverture de cet ouvrage acheté avant-hier, d'occasion, et qui s'est ajouté à l'une des piles qui trônent soit au salon, soit au bureau, soit, bien entendu, dans la chambre à coucher.

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