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jeudi, 27 octobre 2011

Purée de nèfles, so to speak

    20 octobre. Ce jeudi, j’ai ramassé, en revenant d’aller chercher le courrier dans la boîte à lettres, vingt-neuf nèfles, moins dans l’espoir d’en faire quelque chose – cela fait deux ans déjà qu’elles pourrissent ou se perdent sans blettir – qu’afin de retarder le plus possible le moment où, les branches s’étant déchargées de leurs centaines de fruits lourds et sphériques, le sol se jonchera de ce qui devient presque instantanément une purée faisandée et molle, et dont il est très difficile de débarrasser la pelouse, à moins de s’y atteler avec pelle et balai à gazon. C’est après les avoir déposées sur la table de la cuisine, avec la lettre et les deux colis, que je les ai comptées : vingt-neuf – ce qui, avec les deux que j’avais ramenées l’avant-veille je crois, faisait un compte juste (j’aurais pu écrire un triolet). Puis, comme le séjour était inondé de soleil après une matinée bien frisquette, j’y ai déplacé mon ordinateur portable, mes livres et mes chemises, sans que la chatte, une fois nourrie, daigne me tenir compagnie. (Pile au moment où je mettais le point final à la phrase précédente, j’ai aperçu le matou des voisins courser la minette, qui a, du coup, accepté de rentrer.) Je m’aperçois que j’écris ce texte tantôt en choisissant une temporalité simultanée, tantôt dans l’idée de le publier plus tard, comme si aujourd’hui était un jour du passé, et aussi que je ne sais pas comment évoquer le fait que l’un des deux colis accompagnant les nèfles, so to speak, contenait le dernier livre de Ben Okri, A Time for New Dreams, dont je me suis dit, en le feuilletant rapidement, que, même si, une fois de plus, ça ne cassait peut-être pas des briques, je pourrais traduire, de ci de là, les brefs essais qui le composent. (Voilà, le fait est évoqué. Abusant de l’hyperhypotaxe, et de la prétérition.)

― Quand je pense, aussi, que j’étais à deux doigts d’écrire un triolet (31 mots), et que voici cette purée indigeste…

13:35 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0)

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