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dimanche, 29 avril 2007

Magnificat (Hommage au kazoo)

    Le mois bientôt sera clos, qu’on s’y fasse. Mais enfin les deux coexistent ! Le soir même du jour où j’ai lu la page de L’Amour l’Automne où il est question de l’affirmation de Pesson selon laquelle « septuor est l’anagramme de Proust au subjonctif » (p. 408), je regardai Le Temps retrouvé de Raul Ruiz, que je n’avais pas vu, en son temps. Ici Marcel enfant filme Marcel adulte (tout est inversé). Dans J.R.G. il y a l’initiale de Gabriel, prénom caché de Renaud Camus , signe de l’archange, arc bandé, statuaire sans fin, mais aussi le clin d’œil à Le Clézio et à Godard. Marcel est Marcel Proust (tout est aplati) ; du grand n’importe quoi. Dans cet Antoine-là, il y a le jardin aux carpes mais surtout l’amour avec Auguste (au printemps estival de la vie). Je ne mange pas de ce pain-là. Puisqu’on vous dit que Fall in Love c’est l’automne en amour et non pas tomber amoureux ! Pesson, vous le savez, est sans espoir (anglais latin de la Princesse Palatine). Quel dommage qu’il n’y ait pas de page 804 pour greffer encore l’un de ces 173 textes de 937 signes (émois : noirs morts à Rüggen). Gros pré danse, grand-père S.O.S. ! grand os perse, gardon pressé, perd sans ogre, grès rond sapé, gré nord passé, Sponde regras. Mais cela ferait un 174ème texte qui ficherait tout par terre, enfin !

vendredi, 27 avril 2007

Novionates (303/20)

    D'exergues tardifs en complaintes, nous voici parvenus au bord de ce ruisseau qu'ombragent des vergnes. Je te raconte ma vie sentimentale par le menu, en allemand puis en italien. Tu reviens à l'anglais, plus sûr pour toi, surtout pour ces sujets délicats. Quand je te propose de goûter les fruits du sureau tu as peur de t'empoisonner. Que j'aime écrire à l'encre d'herbe au bord des rivières neigeuses, l'été.

vendredi, 06 avril 2007

S'effiloche tout

    Dehors chaud mais dans la chambre aux corbeaux il fait froid. J'y refais le lit, oreillers en goguette. Persiste à ne rien de rien comprendre, malgré plusieurs écoutes et quoique ébloui par musique et chant, à l'intrigue d'Orlando finto pazzo. S'effiloche tout.

18:40 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Musique

jeudi, 08 février 2007

Frère cadet

    Fêtons dignement & joyeusement le premier anniversaire de

Musicien masque de mots

 

en ouvrant un site dédié aux musiques que j'aime & écoute :

No Foggy Clouds Here

 

08:00 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Musique

dimanche, 28 janvier 2007

"Si votre sort est changé, votre belle âme ne l'est pas."

    Retrouver, dans la masse des pages numérisées de Gallica, la lettre de Voltaire à Frédéric II datée du 28 janvier 1741 relève presque de la prouesse ou de la quête d'anguilles essoufflées dans une botte de sept lieues. Ce serait plus simple avec l'édition Pléiade (que je ne possède pas) ou, tout simplement, si la B.N.F. ne proposait pas la plupart de ses collections en mode image. En l'occurrence, elle ne semble se trouver dans l'édition de 1889 de la Correspondance de Voltaire avec le roi de Prusse, ni dans le tome III de la Correspondance avec M. de Voltaire, dans l'édition de 1805 des Oeuvres posthumes de Frédéric II, roi de Prusse.

De rage, j'abandonne ma quête pourtant acharnée et vous livre, en lieu et place, la très belle lettre du 18 juin 1740 (oui, tout juste deux siècles avant l'Appel) : elle se trouve aux pages 282 à 286 du document ici lié. Quel lèche-cul, quand même, ce brave Voltaire !

 

(J'avais mal calculé. Le Finale éclatait tandis qu'il fallait scruter, dans le ciel, les derniers obscurs violets d'un ciel sombre, Radziwill ou Turner.)

Adunaton, adunata

    (Encore la Turangalila, et encore le soir. J'en ai commencé l'écoute de sorte qu'elle s'achève avec les dernières lueurs nettes jetées du jour.)

Dans son article intitulé "L'adunaton. Face à l'énigme et à l'impossibilité logique dans la prose narrative de Robert Desnos" (in M.-C. Dumas et al. Moi qui suis Robert Desnos". Permanence d'une voix. José Corti, 1987, pp. 101-113), Jacqueline Chénieux-Gendron définit l'adunaton comme "schème sémantique relativement figé, par lequel est visualisée une impossibilité empirique" (p. 102). Elle précise que "l'intérêt de ce jeu limité avec les choses [...] semble bien se trouver du côté de la représentation du bouleversement des choses, du côté de la figuration du désordre et de la visualisation du chimérique" (ibid.).

Si j'avais peut-être rencontré l'adunaton comme figure de rhétorique ou fleur de Tarbes, je m'étais empressé d'en oublier l'usage, ainsi que le sens de cet adjectif, qui, en grec ancien, signifie "impossible". On le retrouve dans le proverbe connu :

Τὸ πεπρωμένον φυγεῖν ἀδύνατον.

Autrement dit : On ne peut pas échapper à sa destinée.

 

L'adunaton le plus fréquent en français est "quand les poules auront des dents" (pigs might fly en anglais), mais on peut classer, dans cette catégorie, des formules plaisantes, voire gauloises, telles que :

Avec des si, on mettrait Paris en bouteille.

Si les cons pouvaient voler, tu serais chef d'escadrille.

Si ma tante en avait, on l'appellerait "mon oncle".

 

En connaissez-vous d'autres, idiomatiques ou littéraires ?

 

N.B. : L'adunaton est si rare qu'il n'a ni son entrée ni ses entrées dans la WP, même l'anglophone !

Ģŷpầếŧệş

    Samedi a passé la promesse des fleurs. Pourtant encore les tulipes, roses et crème, même si elles ploient un peu, quoique l'eau fût renouvelée, offrent au regard le trident à six pointes de leur pistil. Maintenant aussi ce sont les Klavierstücke op. 118 & 119 de Brahms, merveilleux, sous les doigts d'Idil Biret : les puristes disent, écrivent à qui mieux mieux qu'elle est nulle ; certes je n'y connais rien, mais ça me semble curieux.

Samedi a passé la promesse des fleurs, et encore une écoute éblouie de la Turangalila, comme une amarre à l'amour, comme la joie chamarrée, dans les brumes du soir naissant qui n'a cessé de se prolonger, aux vapeurs du café, du silence. Le chat noir reflets bruns a fait la fine bouche en passant près du plat avec restes copieux des maquereaux, l'air de dire qu'on ne l'y prendrait pas, à ces nourritures rustiques ou clochardes.

Le Scherzo op. 4 n'est pas mal non plus, un peu appuyé, orageux (mais il faut des orages).

A Flor do Mar : hier soir ; une autre fois.

vendredi, 26 janvier 2007

Grives litotes

    Jamais je n’avais écouté attentivement la Turangalila, ou alors je m’étais fourvoyé, elle ne m’avait pas emporté dans sa danse. Aujourd’hui, tout en fixant les tulipes roses et blanches, après les jeux, dans la tiédeur du soir qui tombe et les lueurs farouches du jour qui de nouveau s’attarde au-delà de six heures, je ressens chaque note, chaque envolée de chaque pupitre, chaque passage doux et chaque flamboyant moment, avec une acuité décuplée, comme en proie moi aussi à l’une de ces drogues pavillonnaires. Turangalila de flammes.

dimanche, 21 janvier 2007

Fini d'y croire

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    Entre les lectures poussées de Michaux, depuis un mois, et les journées hantées davantage chaque journée, j'avais peut-être oublié d'ouvrir, parfois, les yeux. Aujourd'hui, j'ai photographié, sur un mur du quartier où je réside, une fissure mescalinienne qui est aussi, dans mes souvenirs, l'image des lignes de vie et des délires enfantins, dans la cour de l'école primaire, quand nous nous imaginions tous vivre entre quatre-vingts et cent quarante ans. Prêter aussi l'oreille à la Rhapsodie roumaine d'Enesco n'y changera rien ; même sursauts et virevoltes s'inscrivent au long de l'échelle effilée, dont les répétitions sans fin n'entretiennent qu'un lointain rapport, finalement, avec le peyotl.

mardi, 21 novembre 2006

Christine Angot, dans mes cordes

    Monseigneur Google (je m'imagine assez volontiers le célèbre robot en prélat ventru) a beau me diriger vers les carnets de Zvezdoliki, ou Finis Africae (que je lis irrégulièrement), ou encore vers le blog de Marc Villemain, que je n'avais jamais lu... je ne parviens pas à avoir la confirmation de ce que je pense ête la vérité, à savoir que l'altiste Christine Angot (qui joue notamment dans la version de The Fairy Queen par les Arts Florissants) est l'homonyme de l'écrivain.

Si cette hypothèse se confirmait, cela me permettrait de dire que j'adore Christine Angot, & surtout son jeu. Délicieuse ambiguïté. (On s'amuse comme on peut.)