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samedi, 01 septembre 2007

Là bas syzygie

    L’envie d’écrire n’a toujours pas repris le dessus, mais je n’ai pas non plus le moindre désir de publier l’un des (assez) nombreux textes écrits au cours des mois de juillet et d’août, notamment – frénétiquement – en deux ou trois jours dans le Finistère. Il n’a pas suffi de lire un mot inconnu jusqu’alors – syzygie – sous la plume labile, et agaçante d’allitérations et d’assonances en verbigérations, de Patrick Quillier. Ni de constater que, si les 19 tomes de la partie macropædia de la Britannica de 1975 récupérée au printemps tenaient pile sur une des étagères de la chambre d’amis, les 10 volumes de la micropædia et les 3 volumes d’annexes avaient dû, quant à eux, se dégotter quelque emplacement au-dessus de leurs nobles confrères, et même près de vieux numéros de Jazzman. Tout ça, parler pour ne rien dire, écrire pour ne rien écrire, écrire pour démentir l’absence d’envie d’écrire posée en postulat.

Si, tout de même : la grande, l’immense découverte du jour : des carnets entièrement dédiés au génial Saint-Pol Roux, Les Féeries intérieures. Je suis loin d’en avoir encore fait le tour, mais je vous en conseille vivement la fréquentation assidue. Ce peut être une porte d’entrée toute trouvée pour frétiller enfin dans cette onde vive et lisse, l’écriture avide du Magnifique.

vendredi, 24 août 2007

Moment de flottement

    Finalement, les huées se firent plus pressantes. C’était au plus fort d’une soirée d’été, quand la fête bat son plein, avec les clins d’œil des servantes dans les peñas – clins d’œil qui n’existent que dans l’imagination des poivrots et des rugbymen. Toutes rafales dehors, le chant des époumonés, des égosillées, des étrangleurs de litrons. Voici quelques lunes encore en pyjama, de quoi se dispenser du tic d’écriture qui consiste à répéter toujours encore (ou, encore et encore, toujours). Ici, les italiques prennent toute leur importance, ont droit de cité, dans la place forte. Cet imbécile fat et subventionné que vous voyez pontifier d’un sourire doux et si atrocement sympathique se nomme Erik Orsenna. Même sans la moustache, son nom reste le même, et on le voit encore (encore !) accoudé au zingue comme à un ponton de bastringue. Ça ne veut rien dire, c’est pour la rime : Erik Orsenna dit ne pas comprendre. On rêve alors du jour amer où, la tête écrasée sous la ferraille, il rate le virage et s’enfonce à 300 à l’heure dans un muret en béton. Plus nous faire chier avec ses chansons douces et ses révoltes à deux balles. Les époumonés, les égosillées, les étrangleurs de jaune demandent sa tête au bout d’un piquet. Oui, en fin de compte, les huées se firent plus pressantes. Circulez, rien à voir.

 

[14 juillet]

samedi, 19 mai 2007

"Pratique du contage"

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11:55 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Langue française

mardi, 13 mars 2007

Amalgamologie

    La deuxième note de ce carnet en ligne avait été consacrée à un curieux & inutile néologisme, quinzomadaire. Eh bien, sachez que les chameaux de la publi-information remettent le couvert : j'ai reçu aujourd'hui, dans ma boîte à lettres, un magalogue.

14:30 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Langue française

dimanche, 28 janvier 2007

Adunaton, adunata

    (Encore la Turangalila, et encore le soir. J'en ai commencé l'écoute de sorte qu'elle s'achève avec les dernières lueurs nettes jetées du jour.)

Dans son article intitulé "L'adunaton. Face à l'énigme et à l'impossibilité logique dans la prose narrative de Robert Desnos" (in M.-C. Dumas et al. Moi qui suis Robert Desnos". Permanence d'une voix. José Corti, 1987, pp. 101-113), Jacqueline Chénieux-Gendron définit l'adunaton comme "schème sémantique relativement figé, par lequel est visualisée une impossibilité empirique" (p. 102). Elle précise que "l'intérêt de ce jeu limité avec les choses [...] semble bien se trouver du côté de la représentation du bouleversement des choses, du côté de la figuration du désordre et de la visualisation du chimérique" (ibid.).

Si j'avais peut-être rencontré l'adunaton comme figure de rhétorique ou fleur de Tarbes, je m'étais empressé d'en oublier l'usage, ainsi que le sens de cet adjectif, qui, en grec ancien, signifie "impossible". On le retrouve dans le proverbe connu :

Τὸ πεπρωμένον φυγεῖν ἀδύνατον.

Autrement dit : On ne peut pas échapper à sa destinée.

 

L'adunaton le plus fréquent en français est "quand les poules auront des dents" (pigs might fly en anglais), mais on peut classer, dans cette catégorie, des formules plaisantes, voire gauloises, telles que :

Avec des si, on mettrait Paris en bouteille.

Si les cons pouvaient voler, tu serais chef d'escadrille.

Si ma tante en avait, on l'appellerait "mon oncle".

 

En connaissez-vous d'autres, idiomatiques ou littéraires ?

 

N.B. : L'adunaton est si rare qu'il n'a ni son entrée ni ses entrées dans la WP, même l'anglophone !

vendredi, 12 janvier 2007

Beau froid

    Aujourd'hui, sur le chemin de la Rôtisserie, j'ai confondu octroi et beffroi. Quel effroyable effroi, comme aurait dit Selim Zekri.

samedi, 30 décembre 2006

Floralies grammaticales

    Lu ce jour, à la page 2-4 de l’édition landaise de Sud-Ouest, une énorme faute de grammaire, de surcroît en sous-titre :

« Françoise Lapeyre s’est vu décerné [sic], jeudi dernier, le diplôme d’honneur pour la décoration florale de sa maison. »

 

Rappelons – à ceux qui ont besoin de ce stratagème pour retrouver la règle imposant l’infinitif après les tournures du type se voir + V-, se faire + V-, etc. – qu’il suffit de comparer avec un verbe du deuxième ou du troisième groupe. Ainsi, si vous désirez écrire correctement la phrase « Je me suis fait défoncer toute la nuit. », pensez à substituer, au verbe du 1er groupe défoncer, un verbe du 3ème groupe : « Je me suis fait mettre toute la nuit. »   Comme on ne dit pas « je me suis fait mis », vous saurez qu’on n’écrit pas « je me suis fait défoncé ».

De même, ces tournures pronominales sont invariables en genre, et vous devez dire (et écrire) « je me suis fait défoncer », même si vous êtes du sexe féminin. Ainsi, une jeune fille qui se présente au concours des Miss France peut dire (et écrire) : « je suis faite comme une déesse » –    mais : « je me suis fait une bouffe entre filles », « je me suis vu donner de beaux bouquets floraux à Mayotte »,     « je me suis fait engueuler par Mme de Fontenay parce que j’avais l’écharpe à l’envers », etc.

vendredi, 29 décembre 2006

No Seen till Brooklyn

   J’envisage – si l’affreuse mégère à voix métallique confirme sa candidature à l’élection présidentielle – d’apporter mon soutien discret à son manque total de panache en transformant mon pseudonyme abrégé de MuMM en MMaM. Après tout, MAM a raison : il y a encore de la place, avant le second tour, entre l’ennemi de la démocratie et la folle des spotlights. Et, si Le Pen ne rassemble pas ses 500 signatures, elle pourra toujours harponner les gaullistes historiques réticents à voter pour Sarkozy (on les qualifie souvent de « vieux gaullistes historiques » mais ils ne sont pas tous si vieux que ça, d’ailleurs).

Depuis hier, le mot tangon me hante, peut-être (me dis-je dans les moments d’introspection esthétique les plus aigus) parce que je m’imagine ce carnet comme le tangon le long duquel pendent toutes les lignes (rubriques), où s’attrapent les mots-poissons. Sur ce thonier, pourtant, on n’a jamais fait de mal à une mouche.

Sur un tangon, aussi, on suspend des fils pour la pêche aux voix. (Hypothèse plus politique que poétique.)

17:45 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : UMP, Langue française

Calendrier / qui tombe en poussière

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    Une fois écrit « Images plus en dentelle », la seule vérification a consisté à consulter le Robert culturel, pour voir si desquamer était intransitif ou pronominal. Les deux, mon commandant. Seul le décompte des mots a permis de trancher en faveur de la tournure intransitive. Entre-temps, un desman avait grimpé sur mon épaule. (Le tome 2 préconise le tiret à entre-temps, mais donne toutefois une citation de Racine, dans laquelle ce terme est un substantif d’un seul tenant.)

mercredi, 06 décembre 2006

Largonji

    Comme je me suis donné, ici, droit de citer... citons ! Quoi ? Eh bien, pourquoi pas la prose que l'on peut trouver dans le projet d'établissement d'un lycée tout à fait ordinaire...?

Le relevé sémantique des bulletins d'élèves redoublants a permis de constater que les appréciations portées n'apportaient que très insuffisamment voire pas du tout, les palliatifs de la rhétorique qu'elles caractérisaient. Ce qui peut être à l'origine d'un "effet Pygmalion" ou au mieux d'un désespoir dans les améliorations souhaitées.

 

Dont acte. (?)

P.S.: Je tiens à préciser que ce paragraphe n'a pas été rédigé par un professeur. Si j'en comprends la teneur (mais rien n'est moins sûr), il s'agit de réduire le fossé entre les élèves en difficulté et les enseignants. Ce qui est certain, c'est que le projet d'établissement n'est pas, semble-t-il, destiné à être lu par les parents d'élèves ou par les "élèves en difficulté".