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lundi, 10 juillet 2006

Rue double

Non, je vous l'assure, vous aurez beau chercher, vous ne trouverez nulle part l'expression "écrivain bifide". Ne me demandez pas pourquoi, alors que les bons écrivains se doivent d'être cela, justement.

(En tout cas, il doit bien leur pousser des jambes, en sus des ramifications étranges de leur cerveau, quand ils se retrouvent au bas de la rue du Nouveau Calvaire et qu'ils doivent crapahuter jusqu'à la rue du Colombier. Si d'aventure l'un d'eux veut suivre une jeune fille très jolie et très court vêtue, il devra prendre plutôt l'enfilade qui mène au bout de la rue de l'Ermitage, mais entre la vertu et la gaudriole, René Boylesve a déjà choisi.)

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Tu pouvais aussi proposer ces fariboles sous forme de dialogue, de crochets, voire de rencontre avec Astolphe Chieuvrou.

dimanche, 09 juillet 2006

Rue du Cheval blanc

J'en ai parlé un peu hier, à propos de la rue du Vieux Pont. M'inquiète, tout ça. Le torrent, la période ; un peu comme la bourse ou la vie.

Y en a-t-il, pourtant, de ces chevaux blancs, dans les villes, dans le monde de l'hôtellerie, comme cette minuscule venelle en escalier du quartier Paul-Bert, où habite l'un de mes amis (mais pas du côté ici photographié),

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et dans le roman de Nathalie Quintane, Cavale, où les phrases s'enfilent (au sens obscène, aussi), où la syntaxe forme une sorte de filature perpétuelle, avec les cotonnades prises dans le ciel bleu, les Californiens à la lanterne, et toujours la cavale, jamais de haridelles ni de rosses ni de carnes ni de pouliches ni de canassons ni de bourrins ni de bourricots et encore moins d'aliborons ou d'onocéphales, du moins tant que Henri IV ne changera pas de monture et que la couleur de son cheval blanc ne virera à rien d'autre, ni au gris ni à l'anthracite ni au rouge carmin que Ravaillac inspire, avec la hachette de Jeanne, dont il est question dans Cavale au début de la troisième partie, avec même la seule photographie du livre, qui représente la place principale de Beauvais, et non celle de Jeanne d'Arc, plus réputée dans la vallée de la Loire et dont, à une apostrophe près, le nom servit aussi de titre à l'un des livres de Nathalie Quintane (et pas son plus réussi).

samedi, 08 juillet 2006

Rue du Vieux Pont

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En voyant cette antenne, en publiant, longtemps à l'avance, cette photographie, je me dis que je n'écrirai pas beaucoup pendant ce mois de juillet, qu'il y aura, au bas mot, une dizaine de jours où les images remplaceront les mots, et je commence à m'en expliquer, non pas à me justifier, mais à donner quelque éclairage, et je me retrouve déjà au milieu d'une longue phrase, c'est-à-dire d'une période, à moins que ce terme de période ne soit réservé aux phrases savamment construites, avec de nombreuses subordonnées, des balancements, de subtils rythmes ternaires, ce qui n'est pas du tout le cas ici, les mots charriant d'autres mots, les fragments ou segments de phrase en appelant d'autres, ce qui ne relève pas non plus de la parataxe, pourtant, d'autant que je suis frappé, soudainement, par le triangle blanc au bas de l'image, qui semble se ficher dans ma conscience pour me reprocher de ne pas avoir dit le moindre mot de ce ciel bleu parcouru de cotons (3 juillet, vers cinq heures et demie), ni de la rue du Vieux Pont, qui se trouve, comme son nom l'indique, juste en face de l'un des plus vieux ponts de Tours, le Pont de Fil, aussi appelé Pont bleu par les gens du cru, et qui, pour être "vieux", est pourtant de (re)construction bien récente, ce que nie en partie le nom de cette petite rue étroite, dont les riverains doivent être bien ennuyés les nuits où s'épanchent les notes violentes du festival Aucard de Tours, quoique, cette année, il me semble que le dit festival a eu lieu ailleurs que sur l'île Aucard, en un refus audacieux de tout cratylisme, comme ma phrase bancale et charriante a fini par se muer en une période, avec ses ruptures, certes, mais aussi avec ses balancements, ses savants rythmes ternaires, etc. (ce n'est pas ainsi, je crois, que j'avais employé l'adjectif savant, peut-être même était-ce l'adverbe savamment), autant dire une période dont le découpage selon les schémas de la grammaire générative, ou même selon les codes plus souples ou moins scientifiques de la stylistique, ne manquerait pas d'occuper plusieurs pages ou "étages", à tel point que je me demande bien comment l'achever, comment elle s'achèvera, puisqu'elle a commencé comme une phrase sans structure logique, un peu comme dans certains chapitres de Cavale, et qu'elle se termine autrement, pas tellement plus glorieusement, d'ailleurs, à glorifier le Vieux Pont, ou la rue du Vieux-Pont, ce fleuron du quartier Paul-Bert, dont je publierai prochainement d'autres vues, sur les bords de la Loire.

jeudi, 06 juillet 2006

Tous yeux bus, 3

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mercredi, 05 juillet 2006

Tous yeux bus, 2

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mardi, 04 juillet 2006

Place Plumereau, Place Plum', Place Plume...

    Franchement, je ne parviens pas à me rappeler le mot que m'a appris Simon, hier, place Plumereau (je persiste à ne pas tronquer le nom de cette illustre place tourangelle). Je me souviens très bien de la définition, mais je ne la donnerai pas pour ne pas faire honte à mon ami devant tout le monde. (Simon, tu as mon adresse électronique, hein ? )

Quand on ne connaît pas l'adresse du site Web idoine, on reste inquiet pour les résultats du bac. Comme ton blog reste désespérément muet, je suis saisi d'angoisses compassionnelles...

09:30 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne

dimanche, 02 juillet 2006

Résurrection

Ressuscité,

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En majesté.

samedi, 01 juillet 2006

Christ aux outrages

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Vous dansez, tristes tortionnaires ? Sautez.
Vos fouets : la musique des fous. Un habit jaune, un habit vert. L'un de face, et l'autre à revers. Ligoté. 

jeudi, 08 juin 2006

Callube

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28 juillet 2005, Azur.

mercredi, 07 juin 2006

Agapla

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Azur, 28 juillet 2005.

mardi, 06 juin 2006

Embarquement

    Il y a un an, très précisément, j’écrivais et publiais la première note de mon premier carnétoile, signant ainsi mon entrée dans la blogosphère. Cette note s’intitulait « Débarquement ».

Quelque  1 700 notes (ou 1 095 tiers de journées) plus tard, je me retourne avec surprise sur cette année, ni civile ni religieuse, ni rien de dicible, d’ailleurs. Une année d’écriture… une année en écriture ?

Il se trouve des jardins fleuris de cerises, des rires poussant en cascade, des fleurs en pagaille creusant leurs pétales – mais ne me demandez pas de chanter vos louanges, merles ou mésanges pris dans les feuillages.

Une année en écriture creuse la terre, et ce songe d’équipages est indolore.

10:50 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne

lundi, 05 juin 2006

Timbre

    "Pour contourner la taxation des revues par le timbre, les numéros ne paraîtront plus qu’en volume folioté." (Némésis, 5 juin 1831)

jeudi, 01 juin 2006

Rameute

    Les doigts collants de confiture de poire,    s’il se confiait là au soleil,    on verrait des licornes s’envoler, des orphéons se retourner sur l’ombre de leur musique nasillarde et déjà perdue, des livres d’heure passés au plomb, sans coup férir,    et les bêtes sauvages danser puis s’endormir autour de la jeune fille aux cheveux blonds, la nymphe terrestre au visage oublié, la mémoire gaufrée comme par les cascades de sons. Pourtant, il se tourne encore vers la lune, ce qui n’étonne personne.

06:43 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

mercredi, 31 mai 2006

Questions que je n’ai pas posées à Nathalie Léger

    L’auteur des très émouvantes Vies silencieuses de Samuel Beckett a donné hier soir une belle lecture d’extraits de son livre, et répondu avec douceur et maestria aux questions, pour une séance joliment ouverte par Laurent, le libraire du Livre, qui avait écrit un texte d'ouverture très réussi et qui semblait pétrifié par le trac, alors que, m’a-t-il semblé, il n’y avait là qu’une trentaine d’habitués – je ne vais, pour ma part, presque jamais à ce genre de rencontres, non par manque d’intérêt mais parce que je n’y pense pas (hier soir, j’y ai pensé), mais les personnes présentes se connaissaient toutes, se faisaient la bise, sont restées pour le verre de clôture, vous bousculaient aimablement car c’était de ne même pas s’apercevoir de votre existence – qui ne pouvaient en aucun cas le mettre dans cet état (on dira que c’était la présence, étrangement envoûtante, il est vrai, de Nathalie Léger à ses côtés).

N’ayant pas pris de notes, je ne saurais que mentir ou approximer dans mes rafistolages de souvenirs, mais je vais poursuivre le dialogue, au moins dans cet espace neutre et public, en couchant par écrit quelques questions que je n’ai pas posées à Nathalie Léger. Je peux dire que j’ai posé une question sur la méthode (mais j’aurais voulu aussi la lier à sa remarque antérieure sur le jeu de Glenn Gould et suggérer la notion d’improvisation à la Michel Butor) et une question sur l’épigraphe des “Précisions” sur lesquelles s’achève l’ouvrage. Pour le compte rendu, il faudra une meilleure mémoire ou une plume plus alerte que la mienne.

***

Son ouvrage – ni essai, ni témoignage, ni autobiographie, ni rêverie, mais tout cela à la fois – est d’une lecture très agréable, que je vous recommande.

***

 

J’ai dû mal poser ma question sur le rôle joué par les photographies, car Nathalie Léger a surtout répondu à la question des archives et du rôle de déclencheur d’écriture. En fait, ce qui me paraissait intéressant, c’était sa fascination pour certaines photographies plutôt que pour d’autres, d’autant que, dans sa réponse à la première question de Laurent, elle a longuement parlé – mais sans référence aux portraits de Beckett – du punctum et du studium barthésiens. Donc, mieux formulée, la question serait : « quelle est la part agissante de l’imagination dans votre écriture à partir de photographies, notamment dans la mesure où vous vous mettez à la place (dans la peau) du photographe, plutôt que de Beckett lui-même ? » (Je pense notamment aux pages 85 à 87, à propos de Jerry Bauer.)

Autre question, comme vous parlez à propos du couple improbable formé par Beckett et Suzanne, chère Nathalie Léger, de « l’immanquable numéro de clown de la conjugalité » (p. 90), diriez-vous qu’il y a quelque chose de clownesque dans l’œuvre – même non théâtrale – de Beckett ?

Autre question encore, comme vous évoquiez, tant dans le texte (p. 24) que dans l’une de vos réponses, le grabat, que pensez-vous de l’analogie possible entre le mot birth, dont vous rappelez l’impossible traduction selon Beckett lui-même (p. 12), et le substantif berth, qui désigne la couchette étroite des marins, espace clos, espace de navigation, worstward ho !?

(On comprend que je n’aie pu poser cette question de cette façon-là ou dans cette syntaxe là, au risque de paraître définitivement fou. (D’autant que, pour être complet, il faudrait ajouter, sur cette question de la naissance, une remarque à propos du statut d’enfant sans enfants de Beckett, mais aussi sur sa demeure d’Ussy, que le livre de Nathalie Léger évoque souvent, et dont le nom se prête à l’inversion significative : Ussy est l’inverse de l’issue, le sans issue, ou la possibilité d’avoir une issue… ? (D’autant que, pour être complet, il faudrait faire remarquer que Pinget commence à employer le verbe “issir” après sa rencontre avec Beckett, etc.)))

Autre question encore, Deirdre Bair rappelant la formule récurrente de Beckett au sujet du travail biographique qu’elle entreprenait, “I will neither help nor hinder you”, vous semblez n’avoir retenu, de l’influence de Beckett sur vous, que le caractère suggestif, fertile, secourable (helping), et nullement un quelconque obstacle (hindrance) à la parole ou à la prise de parole.

Autre remarque, votre essai témoigne d’une véritable écriture, d’une voix d’auteur. Ce qui m’a le plus frappé, ce sont les phrases courtes, qui sont très rares. Il y a aussi, s’agissant de la rencontre entre Beckett et Carl Einstein, votre belle métaphore, qui décrit « la pensée de Beckett marchant dans les traces de celle d’Einstein » (p. 37). Elle rejoint, en la contredisant partiellement, la question d’une personne de l’assistance, relative aux lieux et à la claustration dans l’œuvre de Beckett. L’œuvre de Beckett me semble se prêter, au contraire, à l’écho, fait de pérégrinations et de déambulations, que vous en donnez.

Autre question encore, comme votre livre retrace, de manière fictionnelle, la rencontre entre Beckett et Bram van Velde, quel est votre avis sur les deux ouvrages que Charles Juliet a consacrés à ses rencontres respectives avec l’un et l’autre ? (Nathalie Léger a aussi évoqué Cézanne, à propos de la citation de Rilke qui lui paraît emblématique de son projet d’écriture ; or, Juliet vient de publier une lettre à Cézanne intitulée Cézanne un grand vivant…)

(L’intertextualité est un passionnant jeu de fous, où s’invente la quadrature du cercle.)

J’en finis là de mes questions, chère Nathalie Léger, en sachant que d’autres, en grand nombre, restent en suspens.

09:49 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

dimanche, 28 mai 2006

Xenophonia

    Il n'y a rien, je pense – à l'exception peut-être des courses automobiles – de plus inepte, de plus bruyant et de plus indécent qu'un meeting aérien.

Dans une page d'un essai écrit par une traductrice renommée, je repère deux fautes de syntaxe, pas moins. C'est un peu inquiétant.

 

Xenophonia : Bojan Zulfikarparsic est de plus en plus féru de sons discordants et de longues plages qui flânent vers la stridence.

 

Ce matin, le château de Blois était beaucoup plus beau qu'en ce lundi de juin 2004 où nous l'avions (re)découvert. Fouiner pour retrouver le grand guide.

"Le poulet n'a pas de cloaque."

vendredi, 26 mai 2006

Souvenir de Poitiers

    Une rengaine amusante, absurde, chantée de façon chaloupée, modestement maniérée, adroite et astucieuse :

Je suis l'homme à la tête d'ail / Celui qui vous prend bien / Le chou

 

Il y a un an exactement, juste avant de créer, chez ce même hébergeur, mon premier carnet, je proposais, en avant-propos d'une communication sur les formes de l'illisible dans un roman de Wole Soyinka, une réflexion autour de trois refrains dénués de sens dans une chanson de Gérald Genty. J'ai eu mon franc succès (in the worst possible sense).

De l'eau sous les ponts

    Parfois, d’avoir bu une tasse de café trop amer ou trop fort, vous vous retrouvez avec une soif inétanchable – peut-être due, surtout, aux deux tranches de poitrine fumée « à la gitane » qui composaient votre déjeuner une heure auparavant – et buvez, dans la foulée, des litres d’eau. Vous apprenez le même jour qu’une jeune femme vient de publier un ouvrage qui, dans l’esprit, est très proche de votre œuvrette en 31 brefs chapitres, et qu’elle rencontrera ses lecteurs à la librairie Le Livre, mardi soir. On croit rêver.

13:53 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

mardi, 23 mai 2006

Avant

    Encore le palais tapissé du café très fort bu à sept heures, il décide de passer outre cette sensation de lourd velours et de se préparer une pleine théière de thé vert, moins excitant mais plein de saloperies. Sinon, jamais il ne s'y mettra. Il doit couper court à la cascade de sons qui, le parcourant, demandent à lui sortir par les doigts, les dents, les orteils. Comme s'effondre son monde, encore le soleil perdu dans les nuées, il coupe le gaz sous la bouilloire qui siffle d'albionesque façon. Il lui reste à accomplir des efforts titanesques pour se remettre de cette bouffée charnue qui s'était emparée de son corps, avant.

14:00 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

samedi, 13 mai 2006

Le ciel est par-dessus le mur

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Pourquoi un évêque de Bayeux du seizième siècle a-t-il donné son nom à une rue de Tours ?
Et quel est ce curieux toponyme qui l'identifie, je vous en prie ?

vendredi, 12 mai 2006

18

    Cette trouée où l'octroi

aspire vos yeux,

rêvant sous son masque,

 

rit à gorge déployée

de n'offrir que des boutiques.

Petit oiseau céramicier

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Selon le site Imago Mundi :
Avisseau (Edouard). Céramiste né à Tours en 1831; dessinateur et sculpteur de mérite, il a appliqué presque exclusivement son talent à la céramique décorative, et on lui doit, dans ce genre, des travaux assez importants. C'est lui qui, le premier, et aidé des conseils de son père, a fait revivre les procédés employés au seizième siècle dans la fabrication des rarissimes faïences connues sous le nom de Faïences Henri II ou Faïences d'Oiron.

jeudi, 11 mai 2006

17

    Est-ce une allée envolée

au soleil dru du

jardin botanique

 

ou la tristesse moqueuse

qui fait son nid dans l'étang ?

mercredi, 10 mai 2006

Jardin botanique, mercredi matin

    Automne, feuilles de paulownia. Au printemps, fruits du magnolia.

L'ourse Sophie est plus désemparée que jamais, solitaire à tourner en rond dans sa triste fosse de pierre. Willy (nous informe une affichette signée par un responsable de la municipalité) a dû être euthanasié le 30 mars.

Une tortue d'eau, d'une espèce que je ne connais pas et n'avais jamais vue là, a gobé sous nos yeux un poisson mort.

Parfois, le soleil apparaissait, pareil au paon roué.

 

Avant de regagner les draps

    J'ai refermé les volets métalliques. Dehors, dans la rue, même les lampadaires se sont assoupis. Dans le salon, le brachiosaure ronfle et dérange les piles de livres. Cela fait longtemps que je n'ai pas écrit de sonnet.

00:43 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

mardi, 09 mai 2006

Pont de Lussac

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    D'un pont médiéval du quinzième siècle qui permettait d'accéder au château ne restent que cinq piles, dont trois sont encore immergées. Cette vue est un assez joli symbole de l'expérience du voyageur curieux dans cette petite ville de Vienne, car qui cherche le Musée de la Préhistoire, censément situé dans un hôtel particulier du XVIème siècle, ne pourra nullement le trouver. Le "Musée" est fléché mais introuvable (même en s'aidant du plan de la commune proche de l'église), et ce sans qu'aucun habitant ne soit capable de vous dire s'il s'agit du musée que vous cherchez ni même où se trouve "le musée" (n'importe lequel).
Nous avons croisé un couple de quinquagénaires qui, nous prenant pour des Lussacois (?), nous ont demandé, pour leur part, où avait lieu la "Fête des Bisons". Est-ce que j'ai une gueule à aller à la fête des Bisons ? Je suppose que oui.

09:40 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

lundi, 08 mai 2006

Fresque murale de Saint-Savin

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Sur la placette, la façade borgne de la maison qui jouxte la boulangerie a été repeinte, sous forme de fresques célébrant le travail des champs, la culture du blé, le vannage, le fauchage, le transport des sacs de farine, la cuisson du pain. Ces fresques (d'un style trop naïf pour emporter habituellement mon adhésion) sont très réussies, dans des tons ocre, orange, bruns et jaunes qui gomment ce qu'elles pourraient avoir, sinon, de kitsch. Le Poitou patine.

Filles économes

    En préparant les carottes et les pommes de terre (qui avaient "fait des filles"), je me suis, en ôtant des morceaux minuscules qui obstruaient les lames de l'économe, épluché la peau du pouce.

11:35 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne

samedi, 06 mai 2006

Encore trois quarts d'heure avant...

[Jets du jeudi]

 

    Huit heures du soir.

Encore trois quarts d'heure avant Tours ! Ce train qui s'arrête dix minutes à Orléans, puis dans de nombreuses gares, est bien long, tout de même, après une si longue journée. Ecrire encore, les mains tachées d'encre. (Le titre du (décevant) recueil posthume de Robert Pinget est Taches d'encre.*) Les mains sales d'encre, écrire encore**. Depuis l'arrêt à Orléans, justement, et l'échange des locomotives, je suis assis dans le sens inverse de la marche. Ecrire et lire sont, du coup, des tâches plus éprouvantes [[[des occupations susceptibles de provoquer des maux de tête]]]. J'ai délacé mes chaussures. Je ne vous épargne rien***. Il est beaucoup question de chaussures et de lunettes, de pieds et d'yeux, dans les textes les plus populaires connus de Beckett.

 

* [[[Je recopie ces encres dans le carnet, ce soir, vendredi, en écoutant (c'est vraiment un hasard) Comme le buvard boit l'encre, de Gérard Manset.]]]

** [[[Note astérisquée écrite le jour même, au bas de la feuille et maintenant déjà publiée (Tu retrouves, avec la plume...).]]]

*** [[[Le plus bref des récits du Marchand d'oublies (et le plus faible, de très loin) narre la métamorphose d'Olympe en épargneul.]]]

15:25 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

vendredi, 05 mai 2006

Vignettes du vendredi, 1

    Il y a une heure à passer avant d'aller rechercher, sous la pluie et sans parapluie, la voiture, qui subit sa vidange annuelle. Le trajet de retour, par le bus 9, qui fait passer par mille recoins du quartier Saint Symphorien, donne l'impression d'un jeu de pistes ou d'une visite de labyrinthe, ce qui me rappelait, tandis que je lisais l'une des dix nouvelles du Marchand d'oublies, les trajets du bus A de Bordeaux à Plume-la-Poule, entre 1991 et 1994 (mais, en août dernier, nous découvrîmes que les lignes de bus de la communauté urbaine de Bordeaux avaient rebaptisées et renumérotées (et j'eus ma cinquième tristesse d'Olympio )).

15:08 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne